Visite du garage de Luc Verloo, l'heureux propriétaire de deux Jaguar, deux Austin-Healey, une Porsche et plusieurs Ford. "J'ai du mal à dire au revoir", nous confie-t-il.
Luc Verloo, ancien concessionnaire Ford
“Le problème, c’est que je suis incapable de vendre mes voitures!”, s’exclame en riant Luc Verloo (66 ans). Il nous ouvre la porte de son garage privé. “La Ford Prefect (1955) était une des premières voitures vendues par mon père et c’est celle qu’il conduisait quand j’étais enfant."
"En grandissant, j’ai commencé à lui donner un coup de main. Celle-ci appartenait à un de ses clients et, quinze ans après son décès, elle se trouvait toujours dans son jardin. Je suis allé la chercher et ça fait cinquante ans qu’elle est ici, dans son état d’origine, hormis les sièges qui ont été refaits.”
Plus rapide que la Porsche
La Ford Escort RS Cosworth (1993) qui se trouve un peu plus loin est d’un tout autre ordre. C’est la version routière de la voiture de rallye de l’époque, avec son gigantesque aileron arrière. “Celle-ci aussi me tient à cœur et je ne m’en séparerai jamais. Ce modèle a été construit en édition limitée et la plupart se sont crashés pendant des courses."
"En ce qui me concerne, je la conduis depuis douze ans, mais elle est comme neuve. Et plus rapide que la Porsche 911 Carrera (1988)!” Avec à peine 106.000 kilomètres au compteur, cette voiture est, elle aussi, d’origine, non restaurée et dans un état proche du neuf. “Je l’ai achetée à une voisine, suite au décès de son mari, et j’ai dû lui promettre de ne pas la revendre.”
Années 60
Il possède aussi deux exemplaires de l’Austin-Healey 3000 Sports Convertible (1963, 1964). “Mon père en avait acheté une quand j’étais petit. Je me souviens que ma mère la prenait pour me conduire à l’école. Il y a dix ans, j’en ai acheté une et une seconde, il y a quatre ans, pour mon fils. Les moteurs perdent un peu d’huile, mais ils sont assez fiables et, surtout, très robustes. Ils délivrent 150 ch. À l’époque, c’était quelque chose!”
Son Flandria Rekord 5 (1969) est également une source de nostalgie. “Flandria était une marque belge de cyclomoteurs qui avait des usines à Zedelgem et Zwevezele ainsi qu’aux Pays-Bas, en France, au Maroc et au Portugal. J’en avais un quand j’avais 16 ans, il faisait fureur! J’ai trouvé celui-ci lors d’une foire à Wieze et je l’ai remis en état -la crise sanitaire me donne enfin le temps pour tout remettre en ordre!”
De Ford à Jaguar
“Quant à la Jaguar Type E Série 2 (1969), je ne l’ai que depuis l’année dernière. Avec ce nez merveilleusement long, c’est une icône que j’ai toujours aimée. Et la XK8 Convertible (1996), je l’ai rachetée à un client. Quand Ford a repris Jaguar, j’ai enfin pu la conduire!”, s’exclame-t-il en riant.
Un deuxième garage abrite des voitures assez ordinaires, rachetées à des clients, et dont il ne parvient pas à se débarrasser. “Cette Ford Escort Cabriolet (1993) est impeccable -regardez ses sièges! Elle n’a aucune valeur, mais ce n’est pas très important."
"Je n’ai pas vendu la Streetka (2003) non plus, elle a un beau design de Pininfarina et a été lancée par Kylie Minogue. Elle n’a pas été produite en beaucoup d’exemplaires. J’ai aussi une Escort Mk2 Belga de rallye, avec un moteur Pinto deux litres (1979), le même que celui du champion de rallye Robert Droogmans. Je l’ai trouvée par hasard lors d’une vente aux enchères en ligne de Vavato et je suis en train de la restaurer.”
Toutes les voitures ne sont pas immatriculées, mais elles doivent tourner tous les deux mois. “Je fais quelques tours sur le parking et je fais tout fonctionner, même les essuie-glaces!”, précise-t-il. “Dans la seconde moitié des années 80, j’ai participé à l’Escort Star Cup à Zolder et Francorchamps, entre autres. Plus tard, j’allais sur circuit avec mon fils, dans une Escort Cosworth.”
Et il nous montre fièrement une remorque avec un kart et du matériel de travail. “C’est à mon plus jeune petit-fils. Il a hérité de ma passion des voitures, contrairement à mon aîné.”