"Je voudrais ouvrir mon propre musée de la moto"
À douze ans, Michel Cardon réparait déjà la mobylette de son institutrice. Aujourd’hui, il rêve d’avoir son propre musée de la moto.
À douze ans, Michel Cardon réparait déjà la mobylette de son institutrice. Aujourd’hui, il rêve d’avoir son propre musée de la moto.
Michel Cardon, gérant de Metaalconstructie Cardon.
Michel Cardon (61 ans) a collectionné pas moins de soixante motos entre les années 60 et la fin des années 80: oui, son amour des motos ne date pas d’hier.
"À 10 ans, j’avais déjà une Kapitein, une mobylette hollandaise qui venait de chez le ferrailleur. Sans moteur: je l’utilisais comme un vélo, jusqu’à ce que j’emprunte vingt francs à mon père pour en acheter un. Je l’ai bricolée pendant des heures, avec ma sœur. Quand le moteur a été monté, j’ai été rouler dans le quartier et mon père m’a ordonné: ‘Range ça tout de suite!’"
"À 12 ans, j’ai réparé la mobylette de mon institutrice. Bien avant 18 ans, je roulais déjà à moto. À 16 ans, je voulais garder ma Honda CB 360 pour la vie, mais mes parents ont déménagé plusieurs fois et elle est restée quelque part, mais où? J’utilisais la Suzuki GT 250 de ma sœur plus souvent qu’elle."
"Un copain avait une GS 750 avec laquelle j’ai été arrêté par deux gendarmes en Harley-Davidson: six mois d’interdiction de conduire et une amende de 18.000 francs, une fortune! Après six mois à vélo, j’ai enfin décroché mon permis de conduire!"
"Si je devais n’en sauver qu’une, ce serait la Honda Rickman metisse CR750."Michel Cardon
"Dès que j’ai gagné un peu d’argent, j’ai acheté pour garder. De 1980 à 1985, j’ai pratiqué le motocross au niveau national. C’est alors que j’ai lancé mon entreprise. J’avais beaucoup de travail, peu de temps et des dettes, ce qui m’a obligé à mettre entre parenthèses ma passion pour la moto pendant six ans. À un moment donné, je n’en avais plus une seule."
Sa collection actuelle s’est développée à partir des années 90. "J’achetais souvent les mêmes qu’avant, des modèles qui avaient une histoire. Progressivement, des icônes sont venues s’y ajouter. La Honda CB 750 Four était la première superbike et la Kawasaki Z900 était sa grande rivale."
"Une Japonaise, ça roulait et ça continuait à rouler: une sécurité très agréable. Aujourd’hui, ma moto de tous les jours est une Triumph Speed Triple. Pour voyager, j’ai une BMW R80 G/S. J’ai aussi une Harley-Davidson Sportster XR1200 depuis douze ans, elle n’a que 900 kilomètres au compteur. Mais quelle beauté!"
"Au départ, je les achetais pour 1.000 ou 2.000 euros. Mais, peu à peu, on arrive à des pièces coûteuses, comme la Honda RC30 ou la Yamaha OW01. Si je devais n’en sauver qu’une, ce serait la Honda Rickman Metisse CR750. Ou ma Kawasaki Z900 du légendaire et innovant constructeur français de cadres Georges Martin."
"Dans les années 70, c’était un must. J’ai aussi une Honda CB 450, la ‘Black Bomber’, qui est une copie de la Triumph des années 60. La Kawasaki W650 est une copie de la BSA, mais améliorée. C’est typiquement japonais!"
"Je conduis la plupart de mes motos de temps en temps. Certaines sont au grenier, comme la Suzuki RE-5 de la fin des années 70, avec un moteur Wankel très particulier. C’était la première à être immatriculée en Belgique. Ma dernière trouvaille est un bolide: la Suzuki T250 - je cherche encore le moteur d’origine."
Nous voyons la Honda CBX 1000 Supersport 1980, avec un énorme moteur six cylindres. "Elle est entièrement d’origine, même l’échappement. Je l’estime à 7.500 euros. Je l’ai trouvée à un prix relativement intéressant, mais, à la longue, les vendeurs commencent à vous connaître."
"Je travaille dans mon atelier presque tous les soirs. Je voudrais ouvrir mon propre musée." Cherche-t-il toujours d’autres motos? "Oh oui, tout le temps!", répond-il en riant.