La Dodge Charger General Lee | “Je fais des économies pour la conduire”
La pièce maîtresse de la collection de Steven Sannen est une Dodge Charger de 1970, la General Lee de la série “Shérif, fais-moi peur”.
La pièce maîtresse de la collection de Steven Sannen est une Dodge Charger de 1970, la General Lee de la série “Shérif, fais-moi peur”.
Soignant.
Voiture de tous les jours: Peugeot Partner (2018).
La première: DAF 46 (1975).
La meilleure: Dodge Charger (1970).
La pire: DAF 46 (1975).
Vendue à regret: Ford Taunus Coupé (1976).
Le rêve: "Faire moi-même un hot rod créatif. Ce qui n’est plus possible à cause des normes exigées par le contrôle technique."
"J’ai acheté ma première voiture en 1992, une DAF 46 (1975) pour faire du cross dans les bois", explique Steven Sannen (48 ans). "Mes parents étaient contre. Quelques années plus tard, j’ai acheté une Opel Rekord (1967). Elle était pourrie, mais j’avais appris à souder à l’école. Et j’ai suivi une formation supplémentaire de réparation de carrosserie."
"Une autre Rekord est arrivée, un coupé (1968), du premier propriétaire, bien pourrie elle aussi. Elle a été terminée en 1997. À la même époque, j’ai passé une journée dans un cimetière automobile près d’Arlon où j’ai pris des photos et emporté un peu de tout. Il y avait beaucoup d’américaines des années 50 et 60, ce qui a lancé mon envie de collectionner."
Au milieu de sa collection, il a installé un salon où il accueille ses amis. Il nous montre des photos d’un DKW Hobby (1957). "Je n’ai plus ce scooter, hélas." Et des dizaines de radios transistor. "J’achetais tout ce que je trouvais beau. Regardez, une télévision Philips des années 50! Et un meuble radio Kuba de la même époque, avec un tourne-disque."
C’est dans un coin que se trouve sa pièce maîtresse, une Dodge Charger (1970), la General Lee de la série "Shérif, fais-moi peur". "Elle a un bel historique: je l’ai trouvée en 1997, via un copain dont la famille avait toujours eu des américaines. Il m’a emmené chez un couple de personnes âgées, les premiers propriétaires, et j’ai flashé! Ce modèle est rare: il a été construit de 1968 à 1970 seulement. La mienne, c’est la version pour l’Europe. J’ai commencé par la démonter: j’ai remplacé la suspension et le boîtier de direction, poncé et traité au Dinitrol le plancher, réparé l’intérieur... Je n’ai pas touché à la carrosserie. Tout le monde repeint sa voiture, mais il vaut mieux pas."
"Je ne peux pas la démarrer pour le moment", ajoute-t-il. "Je suis en train de la réviser. À l’avant, il y a un V8 Small Block de 5,2 litres. Le Big Block faisait 7,2 litres, mais, même avec celui-ci, la voiture développe beaucoup de puissance. Il suffit d’accélérer un peu et elle file comme une balle: un jour, j’ai même gratté une grosse BMW -quel kick mes amis!"
"En hiver, je fais des économies pour la conduire en été!", s’exclame-t-il en riant. "En vitesse de croisière, elle ne consomme presque rien, environ 20 litres, mais, si on accélère, ça monte en flèche. Elle avait 63.000 kilomètres au compteur quand je l’ai achetée et, auourd’hui, elle en a 69.000. Par contre, sa valeur a été multipliée par dix."
Il retire la bâche qui cache une Pontiac Star Chief 2-Door Hardtop (1955). "Je l’ai achetée en 2005, pour la somme ridicule de 4.000 euros. Le vendeur l’avait importée de New York dans les années 80. Le modèle est identique à la Chevrolet Bel Air, mais la Pontiac était un peu plus chic; elle a des vitres teintées et un chauffage pour les pieds sous la banquette avant. Après l’avoir restaurée à 80%, je l’ai un peu laissée en plan et, chaque fois, je me dis: cette année, je la termine!"
Il suffit d’accélérer un peu et la Dodge Charger (1970) file comme une balle: j’ai même gratté une grosse BMW -quel kick mes amis!Steven Sannen
Ces icônes américaines sont flanquées de réfrigérateurs années 50, comme le Frigidaire (une marque de General Motors) et le Kelvinator. "J’ai troqué ce dernier contre un grand sachet de M&Ms!", précise Sannen. "Quand j’ai demandé à celle qui avait passé l’annonce comment elle avait eu cette idée de troc, elle a répondu qu’elle adorait ces bonbons."
Il nous montre une pompe à essence pour cyclomoteurs. "Elle vient de l’abbaye de Tongerlo, où j’étais homme à tout faire." Il y a aussi de grands panneaux publicitaires Shell (achetés 50 euros), des bidons d’huile, des roues de charrette et même un casier de Westmalle de 1967, dont une bouteille pleine.
"Si j’ai un thème de collection? Difficile à dire; je ne recherche pas spécialement des pièces exclusives. J’aime bien le design tout en rondeur des années 50. Et puis, on développe un lien avec ses possessions. Une fois, j’ai restauré une Ford Taunus Coupé (1976) que j’ai ensuite utilisée pendant deux ans comme voiture de tous les jours avant de la revendre, après bien des hésitations. Deux semaines plus tard, le propriétaire faisait un sinistre total. Je l’ai beaucoup regrettée, évidemment." Et ce pneu? "OK, ce n’est pas facile à expliquer pourquoi j’ai un pneu dans lequel j’ai monté un miroir!", sourit-il.