Pascal Vranckx est un fervent partisan de la moto électrique californienne Zero. À tel point qu'il considère sa Tesla Model Y comme un mal nécessaire.
"En conduisant une voiture ou une moto, je dois toujours être un peu amoureux, le reste m'importe peu", déclare Pascal Vranckx (55 ans), réalisateur de films et de reportages indépendants, journaliste et présentateur du journal télévisé d'AVS Flandre orientale. "Mais je n'ai jamais été un motard dans l'âme. Je déteste les motos rugissantes, probablement associées à la virilité et à l'adrénaline. Je trouve le son d'une Harley-Davidson terrible. Il me fatigue ou me rend nerveux".
"Je pense que j'ai fini par choisir une moto uniquement en raison de l'aspect électrique", explique-t-il. "La première était une Zero DS (2018), une sorte de "naked bike" de chez Ecomobiel à Anvers. Au départ, j'y suis allé pour quelque chose de plus petit. Mais lorsqu'il s'est avéré qu'ils vendaient aussi de vraies motos inodores et silencieuses et pour lesquelles je n'avais pas besoin de permis moto, j'ai changé d'avis. En deux ans, j'ai parcouru 30.000 kilomètres avec la Zero DS. Mais, elle avait deux inconvénients: l'autonomie limitée - pour aller de Bruxelles à Zomergem, je devais recharger - et le temps de charge de trois à quatre heures.
"Je déteste les motos rugissantes, probablement associées à la virilité et à l'adrénaline."Pascal Vranckx
Autobiographie de Pascal Vranckx
- Son premier véhicule : Opel Kadett (1991). "Par le père de ma petite amie de l'époque."
- Le plus beau : Alfa 156 (2002).
- Le meilleur : Volvo S90 (2018).
- Le pire : Alfa Romeo GT (2007).
- Le regretté : Saab 9-3 (2011). "Une voiture qui me ressemble. J'ai maudit GM d'avoir laissé une si belle marque se perdre."
"En raison de ces inconvénients, j'ai par la suite opté pour la Zero SR/S (2020). Je l'ai achetée chez Electric Scooters & Bikes à Hooglede. J'ai dû passer mon permis moto pour celle-ci. Elle a plus d'autonomie, se recharge en une heure et demie et roule plus doucement. Il s'agit davantage d'un modèle de tourisme: discret, puissant et efficace. J'ai l'impression qu'elle me correspond tout à fait. En tant que passionné de musique, j'aime énormément les synthétiseurs et la new wave. Si une Harley-Davidson, c'est Led Zeppelin, celle-ci, c'est Depeche Mode. L'inconvénient est que les piétons et les cyclistes ne vous entendent pas arriver. C'est pourquoi je roule de manière très défensive. Les policiers d'Anvers ont aussi des Zero. Mais ils sont équipés d'un bouton pour enclencher un bruit de moteur".
Motards invétérés
La société californienne Zero Motorcycles a lancé ses premiers prototypes en 2006. Eric Wittouck, l'un des Belges les plus riches du pays, a d'ailleurs investi dans l'entreprise. "C'est un peu le Tesla des motos", dit Vranckx. "Honda, Yamaha, Ducati, BMW: à mes yeux, ils ont tous raté le coche. Mais à mon avis, les motos électriques ne sont pas encore très bien établies. Je vois très peu de Zero rouler et je constate que peu de gens connaissent la marque. Il n'y a pas non plus beaucoup de revendeurs. Lorsque je vais chercher un Bounty dans une station-service, on me pose tout le temps des questions à son sujet. J'ai aussi beaucoup de réactions de sympathie de la part de motards purs et durs".
Pascal Vranckx sort enfin la machine du garage. C'est un bel objet, quelque peu futuriste, avec des éléments gracieux et flottants. Des données qu'il doit déchiffrer dans l'application. Le deux-roues pèse 229 kilogrammes. Le moteur électrique délivre une puissance maximale de 82 kW (110 ch) et une puissance continue de 40 kW (54 ch). La vitesse maximale annoncée est de 200 km/h. "Je n'ai jamais été aussi vite", assure-t-il.
"Honda, Yamaha, Ducati, BMW: à mes yeux, ils ont tous raté le coche."Pascal Vranckx
Quelques minutes plus tard, l'homme accélère à la vitesse de l'éclair. "Ca, c'était le mode éco", précise-t-il après coup. "Il y a aussi les modes "canyon" et "sport". Ce dernier est une véritable folie: de 0 à 100 en trois secondes. Il est possible de personnaliser davantage les réglages, mais je suis satisfait de ce qui est proposé. L'autonomie est de 259 kilomètres en ville et de 132 kilomètres sur autoroute. Il y a un prolongateur d'autonomie, mais je n'en ai pas besoin: je roule sans problème jusqu'à Anvers, Bruxelles et Ostende et je reviens. Si je vais dans le Limbourg, je recharge pendant un certain temps. Les gens l'acceptent volontiers. Certains m'ont déjà vu dans leur hall d'entrée. Le moteur ne sent pas et ils l'apprécient."
Le compteur affiche 20.470 kilomètres. "Pendant les années où j'ai été administrateur indépendant de VTM, j'ai parcouru 45.000 à 50.000 kilomètres par an en voiture. Le problème des embouteillages n'a cessé de s'aggraver. Se rendre à Bruxelles ou à Anvers est synonyme de stress, mais en moto, ce stress disparaît. Dans les embouteillages, on peut aussi rouler à 50 km/h entre la deuxième et la troisième voie. Je sais parfaitement à quelle heure j'arriverai. Par temps sec, je prends donc la moto quand je le peux. J'apprécie alors beaucoup plus la conduite. La moto est une expérience très sensorielle. Avec une électrique, on peut aussi sentir tout l'environnement. J'aimerais beaucoup l'emmener dans le sud de la France, en Irlande et en Écosse. Mais le temps de charge rend la chose difficile.
"C'est un rêve à conduire", conclut Pascal Vranckx. "En plus, le service chez Zero est super. Lorsque j'ai eu de la condensation dans le tableau de bord, elle a été remplacée immédiatement. À l'époque, j'ai hésité un moment entre une Zero et la fantastique marque italienne Energica. Ces dernières sont encore plus puissantes et leur qualité est irréprochable. Elles ont un look agressif et sont notamment 5.000 euros plus chers. Celle-ci m'a déjà coûté 23.643 euros, TVA comprise et une petite remise parce que j'ai acheté un modèle d'exposition (aujourd'hui, elle coûte 26.860 euros, NDLR). Vous pouvez obtenir une bonne moto classique pour la moitié de ce prix. Mais celle-ci vous coûtera facilement un millier d'euros de plus par an, sans compter les économies réalisées sur l'essence. La Zero ne nécessite pratiquement aucun entretien, vous ne payez pas de taxe de circulation et la prime d'assurance est moins élevée".
Il trouve l'application de la Zero fantastique. "Elle permet de tout contrôler à distance : l'ouverture, la fermeture, la climatisation, la fonction de surveillance…
"C'est un rêve à conduire"Pascal Vranckx
Réduire ses émissions
"J'aime les Zero, mais c'est aussi une question d'engagement. Nous devons prendre soin de notre planète", avance Pascal Vranckx. "C'est pourquoi ma voiture est une Tesla Model Y (2022). J'ai longtemps hésité, notamment à cause du cuir synthétique. Les Américains ont un peu moins de goût et de sophistication à mon avis, et pour moi, un véhicule doit être élégant."
Pourtant, le réalisateur a choisi Tesla par pragmatisme. "Je préfère une Polestar et j'adore la Hyundai Ioniq 5 - les Coréens font du bon travail - mais j'ai finalement choisi la Tesla en raison de l'espace de chargement: avec les sièges rabattus, j'ai un volume de chargement de 1.800 litres à l'arrière. À cela s'ajoute le frunk, le coffre avant. Ce n'est pas un luxe quand on veut voyager avec trois enfants."
"Je considère la Tesla comme un mal nécessaire", explique-t-il. "On peut toujours mettre quelque chose de petit dans le ventre de la Zero et accrocher des caisses supplémentaires sur les côtés, mais il devient alors plus difficile de se frayer un chemin dans les embouteillages. Comme je dois souvent transporter beaucoup de choses, je conduis des Tesla plus souvent. J'ai également une remorque fermée. Elle pèse plus de 300 kilos et réduit l'autonomie de la Tesla d'environ 30 %. Officiellement, elle est de 504 kilomètres, mais en pratique, elle est de 400 à 450 kilomètres."
La voiture est équipée de huit caméras. "Elle filme en permanence tout ce qui se passe autour d'elle, sauf si la batterie n'est pas suffisamment chargée. À l'intérieur du véhicule, vous contrôlez tout via l'écran central. Il y a aussi la boîte à gants, ce qui est plutôt absurde. Mais c'est convivial. Et Tesla est très inventif pour tout améliorer. Il y a des mises à jour constantes, même pour de petites choses. Depuis peu, un signal sonore retentit lorsque le feu passe au vert. Cela peut être pratique si vous êtes distrait parce que vous regardez brièvement votre téléphone - ce que personne ne fait, bien sûr, y compris moi. Une Tesla n'est pas une voiture, mais un ordinateur sur roues. Les voitures électriques d'autres marques évoluent beaucoup moins".
"Mais, le service pourrait être meilleur. L'entretien est limité, même si Tesla recommande une visite une fois par an. Heureusement, via l'application, l'entreprise répond rapidement. Les énormes fluctuations de prix chez Tesla me dérangent également. S'il s'agissait de 1.000 ou 2.000 euros, ça irait. Mais quand le prix passe de 66 000 à 54 000 euros, on se sent floué en tant que consommateur.
"J'ai moi-même pris pour la première fois un contrat de location longue durée. Tout est compris, y compris les pneus et l'entretien. Mon contrat est conclu avec MisterGreen, une société néerlandaise qui vise à déployer les milliers de voitures Tesla pour lancer une flotte de taxis autoguidés à travers l'Europe une fois les périodes de location terminées. J'avais signé pour 25.000 kilomètres par an pour 548 euros par mois, hors TVA. Cela inclut l'option Connectivité avec Spotify, Netflix, etc. C'est intéressant, parce qu'il y a cet objectif de donner une seconde vie aux voitures. Mais je vais dépasser ces kilomètres. Je devrai donc payer un supplément. Quoi qu'il en soit, le montant reste compétitif."