Cinq cabines de plage à Knokke avec les meilleures histoires d'été

Ce n’est qu’une cabine de plage blanche avec un toit en zinc et, pourtant, elle peut être à la source de bien des histoires. Cinq Knokkois racontent leurs étés près de leur cabine.

1. Couteaux et frigobox

Depuis 60 ans, la famille Leloup-De Beir passe l’été à Duinbergen, et dont les sœurs jumelles représentent la troisième génération.

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"Cela fait 60 ans déjà que notre cabine se trouve au même endroit: sur la plage Albert à Duinbergen. L’ambiance est relax et il n’y a pas trop de touristes d’un jour. La cabine est une affaire de famille. Notre grand-mère, qui a 92 ans, venait déjà ici avec ses enfants. Nous y avons passé notre enfance avec maman et, aujourd’hui, nous faisons de même avec nos enfants", confie Barbara De Beir. "Peu de choses ont changé. Les enfants cherchent toujours des couteaux sur la plage et ils font toujours des fleurs en papier crépon pour les vendre ou les échanger: ils apprennent à faire des affaires sur la plage!", s’amuse sa sœur jumelle, Isabelle De Beir, avocate chez Flow Law. 

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©Alexander D'Hiet

Anne-Marie Leloup, leur mère, aimait tellement passer ses étés à la mer qu’elle a fini par s’y installer. "Je préfère être à la cabine que dans le jardin", avoue-t-elle. "Elle est liée à tellement de souvenirs! C’est à Knokke que je suis allée en boîte pour la première fois et que j’ai rencontré un amour de vacances. Je venais souvent ici avec les enfants à la sortie de l’école. Quand ils étaient petits, ils faisaient la sieste dans la cabine: on peut dire qu’ils ont grandi à la plage.

L’ambiance familiale autour de la cabine est toujours la même, mais le catering s’est amélioré: autrefois, nous emportions un frigobox et une boîte à tartines. De temps en temps, nous buvions une bière alors qu’aujourd’hui, la cabine est presque devenue un bar: il y a toujours du rosé au frais." Barbara De Beir poursuit: "C’est devenu notre point de rendez-vous pour la famille et les amis. Et c’est ici que nous est venue une idée de business: j’y ai passé deux jours avec Angélique Foré, pour réfléchir au projet Generation WOW, une plateforme qui aide les femmes ambitieuses et entreprenantes à développer leur potentiel. Un projet made in Knokke!"

2. Santé et oxygène

Joost Vanhecke est investisseur (fabricant de façades de cuisine Firmax) et consultant en design (Boss Paints). C’est sur la plage, près de sa cabine, qu’il a trouvé la force de se battre contre le cancer.

"C’est très simple: j’utilise ma cabine de plage pour enfiler ma combinaison de plongée. J’associe la mer à la bataille que j’ai menée contre le cancer, l’année dernière. Je suis en rémission, mais la chimio me donne l’impression d’avoir un autre corps. Chaque cellule détruite a dû être renouvelée.

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©Sabato

Je fais tout pour retrouver mon énergie et la mer est ma fidèle alliée dans ce combat. Pendant ma revalidation, j’allais me promener tous les jours sur la plage, vers la grande dune. En fonction de la lumière, du vent ou de la marée, la mer est chaque jour différente. Les nuances de gris et de vert, les ondulations du sable, la forme des vagues: j’ai appris à apprécier la beauté de la nature."

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Joost Vanhecke livre un combat tant physique que mental contre le cancer.
Joost Vanhecke livre un combat tant physique que mental contre le cancer.
©Alexander D'Hiet

"Quand on m’a diagnostiqué un cancer, je me suis dit: je dois continuer à bouger. Mais la chimio m’a fait perdre mon souffle, car j’absorbais moins d’oxygène. C’est alors que la mer est devenue ma bonbonne d’oxygène. Combattre le cancer est une bataille physique, mais surtout mentale. Le lendemain de mon diagnostic, j’ai fait le point: j’ai 41 ans et j’ai un cancer. Est-ce que je veux mourir maintenant ou est-ce que j’ose croire à la vie? J’ai mis ma peur de côté et je me suis mis à bouger.

Je suis très reconnaissant envers les nombreux amis, médecins et membres de ma famille qui m’ont soutenu de multiples façons, comme m’accompagner pour une promenade sur la plage. Dans ces moments-là, je me suis vraiment senti épaulé. La revalidation m’a également fait réfléchir à mon avenir professionnel. J’ai un nouveau corps qui a besoin d’un nouvel équilibre. La fatigue liée à la chimio persiste et ne me permet plus de travailler à plein temps. Je souhaite me consacrer au partage et à l’échange de mon expérience du secteur de la décoration d’intérieur, aussi bien en tant qu’investisseur que sur le plan stratégique."

3. Nostalgie et pizza

Stephanie Straatman est development manager chez Voxdale, une agence de design et d’engineering spécialisée dans la conception, le prototypage et l’engineering de produits. Grâce à sa cabine, elle revit son enfance.

"Enfant, je passais tous mes étés à Knokke, mais, à l’adolescence, j’en ai eu assez. Depuis que j’ai des enfants, je retrouve la plage avec plaisir. Nous louons toujours un appartement et une cabine à Duinbergen, comme ma mère, mon oncle, d’autres membres de la famille et quelques amis. Nous sommes entre le minigolf et le club de voile Anemos. Le claquement des cordages contre le mât des bateaux est la bande-son de nos étés."

Depuis qu’elle a des enfants, Stephanie Straatman a retrouvé les joies de la cabine.
Depuis qu’elle a des enfants, Stephanie Straatman a retrouvé les joies de la cabine.
©Alexander D'Hiet

"Cette année, nous y passerons deux semaines en juillet. Comme d’habitude, ce sera une grande réunion de famille et d’amis, avec les enfants. La journée, nous décidons dans quelle cabine aura lieu l’apéritif, et le soir, on fera livrer des pizzas livrées sur place. Comme des amis viennent d’ouvrir un traiteur, Culinary Shop, nous leur passerons commande aussi."

"Cela m’étonne toujours de voir à quel point ces cabines sont artisanales et démodées. Les entreprises professionnelles assemblent ces épais panneaux de bois en un quart d’heure, alors que les bricoleurs passent leur après-midi à les monter. C’est peut-être une déformation professionnelle, mais je me dis que ces cabines pourraient être plus efficaces et plus modulaires.

J’aimerais bien m’y essayer, même si je pense qu’au fond, elles ne doivent pas changer: elles représentent un peu d’authenticité dans un lieu où le temps s’est comme arrêté même si notre cabine donne sur le parc éolien offshore. Beaucoup de gens trouvent que ça gâche la vue, mais, en tant que development manager, j’apprécie la technologie et l’ingénierie de pointe qui permettent de transformer le vent en énergie. Sur la plage, je me rappelle de mon passé en me tournant vers l’avenir."

4. Barbecue et cinéma

Sander Bullynck, architecte d’intérieur à l’agence Grain Designoffice à Knokke, partage avec dix amis une cabine entre Duinbergen et Heist, réaménagée en bar avec une cave.

Une ambiance très "copains d’abord" règne dans la cabine de Sander Bullynck et de ses dix potes.
Une ambiance très "copains d’abord" règne dans la cabine de Sander Bullynck et de ses dix potes.
©Alexander D'Hiet

"Il y a quatre ans, avec dix potes, nous avons acheté une vieille cabine de plage. Comme un architecte d’intérieur, un ingénieur en bâtiment et un menuisier font partie de notre groupe, nous avons facilement pu la rénover nous-mêmes. À l’extérieur, c’est une cabine comme les autres: deux mètres sur deux avec un toit en zinc, mais à l’intérieur, c’est un bar! Le truc le plus fou, c’est la cave (un bac en bois dans un trou sous le sol) où nous gardons les boissons au frais. Je sais qu’il y a des cabines équipées d’un vrai frigo, mais ce n’est pas autorisé.

Et, au printemps, quand nous la remontons, nous commençons toujours par creuser un trou pour la cave. C’est très sympa et, une fois ce travail fini, nous y prenons le premier drink de la saison. En octobre, nous la démontons pour l’entreposer dans un hangar appartenant à Christophe. C’est d’ailleurs lui qui nous a trouvé cette cabine mise au rebut."

"Notre cabine se trouve entre Duinbergen et Heist, près de l’ancienne plage événementielle. Nous l’avons appelée C-zicht, parce que l’un d’entre nous s’appelle Cee. Nous utilisons la cabine pour rassembler nos amis: ce sont tous de vieux copains d’école ou de mouvement de jeunesse, et les conjoints sont évidemment les bienvenus! Nous y venons souvent en fin de journée ou le week-end. Comme nous ne sommes pas de grands sportifs, nous n’y entreposons ni cerfs-volants ni planches de surf, mais nos barbecues! Nous y avons même organisé une soirée cinéma. L’avantage: comme tout le monde a la clé, il est inutile de décider qui y va et quand. Avec la pandémie, c’était génial: il y avait toujours quelqu’un, c’est un remède génial contre la solitude et l’isolement!"