Kate Winslet ne mâche pas ses mots au sujet de la place des femmes dans l’industrie cinématographique, du bonheur avec son époux et de sa fierté pour son dernier film dédié à Lee Miller.
Être accueillie à la gare par Kate Winslet, ce n’est pas banal, mais c’est ce qui m’est arrivé cet été, à Petersfield, une charmante petite ville du sud de l’Angleterre. Nous montons à bord de sa Land Rover grise pour rejoindre la maison d’un ami. À peine la porte franchie, ses deux chiens nous accueillent avec une énergie débordante. "Écartez-vous, you little f**kers", lance-t-elle, comme s’il s’agissait d’un surnom affectueux. Puis, soudain: "Vous aimez les œufs brouillés?". La réponse est oui. La star ouvre le réfrigérateur et se répand en excuses pour son contenu quelque peu minimaliste. "D’habitude, mon frigo est plein à craquer, parce que j’adore cuisiner."
Winslet, son époux Ned et leur fils Bear (10 ans) vivent dans un village à une demi-heure d’ici. Sa fille Mia (23 ans) est en tournage et son fils Joe (20 ans), en voyage. En attendant la sortie de ‘Lee’, ils séjournent dans cette maison. Ce long-métrage, consacré à la photographe et mannequin américaine Lee Miller, est un projet que Winslet a mené pendant neuf ans, avec quelques interruptions. Muse de l’artiste surréaliste Man Ray, Miller était aussi une photographe de guerre acclamée. Ses reportages sur la fin de la Seconde Guerre mondiale ont été publiés dans Vogue, mais l’intégralité de ce travail n’a été découverte qu’après sa mort, en 1977, quand son fils a retrouvé des dizaines de milliers clichés.
Lee Miller était une des quatre femmes photographes correspondantes de guerre officielles accréditées par les États-Unis. Elle a été témoin du siège de Saint-Malo et de la libération des camps de concentration de Buchenwald et de Dachau. Cependant, c’est la photo où elle prend un bain dans la baignoire d’Hitler à Munich qui la fait entrer dans la légende. C’était une femme audacieuse, qui ne mâchait pas ses mots et était toujours la dernière à partir lors des soirées.
"Lee Miller, Saint-Malo assiégée: 13-17 août 1944", chapelle de la Victoire, Saint-Malo, France
La ville de Saint-Malo, entre Brest et Caen, célèbre cette année le 80ᵉ anniversaire de sa libération. Une exposition dans un lieu patrimonial et symbolique de Saint-Malo, la chapelle Sainte-Victoire, met à l’honneur la correspondante de guerre Lee Miller, débarquée, à 37 ans, le 12 août 1944 à Omaha beach. Dès le lendemain, elle couvre pendant cinq jours le siège d’une ville presque détruite pour le magazine britannique Vogue. Une rétrospective présente 54 tirages photographiques remarquables, dont certains sont présentés pour la première fois là où ils ont été réalisés.
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"Je n’arrêtais pas de leur dire de ne pas effacer mes rides. En fait, j’ai même demandé qu’on les remette, car quelqu’un les avait déjà effacées. Je sais que je n’ai pas l’air parfaite, mais c’est précisément ça le but."Kate Winslet
Kate Winslet incarne le rôle principal dans ‘Lee’, mais elle est également la productrice du film, notamment aux côtés de Kate Solomon. Avec des acteurs comme Josh O’Connor, Andrea Riseborough ou Alexander Skarsgård, la distribution est impressionnante. Le scénario a été coécrit par la journaliste Marion Hume et la réalisation a été confiée à Ellen Kuras. "La vie de Lee fut incroyablement riche", déclare Winslet. "C’est pourquoi je n’ai pas opté pour une biographie complète, ce qui aurait davantage ressemblé à une série HBO en douze épisodes: je me suis concentrée sur les années les plus marquantes de sa vie. Je voudrais qu’une nouvelle génération la perçoive différemment, pas seulement comme un ancien mannequin ou la muse de Man Ray, mais comme la femme qu’elle était vraiment. Sa décennie la plus intéressante est celle où elle couvre la guerre."
Femme mûre
L’actrice parle avec une passion et un enthousiasme communicatifs, mais on décèle aussi une pointe de rébellion dans son attitude. Elle s’active autour de l’îlot de cuisine, tranchant des tomates et battant des œufs tout en parlant. "Il était important pour moi d’incarner Lee Miller à cet âge, car les femmes mûres sont souvent invisibilisées. Ce qu’elle a accompli fut courageux et essentiel." Lee Miller n’avait peur de rien et Kate Winslet ressent un lien profond avec elle. "À bien des égards, je me suis sentie plus proche d’elle que de n’importe quel autre personnage que j’ai incarné. La façon dont elle menait sa vie... Il y a tellement d’aspects avec lesquels je me sens en résonance... Elle vivait selon ses règles, même dans sa manière d’aborder son corps."
La Britannique n’hésite pas à se dénuder devant la caméra quand cela sert le propos. Elle a récemment évoqué un moment sur le tournage, quand elle a ignoré les conseils lui suggérant de se tenir droite pour dissimuler un bourrelet. "Ce genre d’absurdité, oui, c’est le genre de choses auxquelles on peut penser en tant que femme. Mais en incarnant Lee, je me suis dit: ‘I don’t give a f**k.’ Et je le pense vraiment, ça m’est totalement égal. Je ne crois pas qu’il faille cacher la vérité. Je pourrais retirer tous mes vêtements, même devant vous: pourquoi cacher la vérité?"
‘Lee’ est basé sur la biographie rédigée par Antony Penrose, le seul enfant de Lee Miller, issu de son mariage avec l’artiste britannique Roland Penrose. Nicole Kidman avait envisagé d’adapter le livre, comme le réalisateur John Maybury, mais, finalement, les droits ont été acquis par la société australienne Hopscotch, qui a des liens avec le producteur Troy Lum. Winslet a saisi l’opportunité au Festival international du film de Toronto, où elle est allée l’aborder directement. Non, on n’éconduit pas Kate Winslet aussi facilement.
"Mare, quel personnage! J’ai adoré l’incarner. Elle est immonde, mais brillamment immonde."Kate Winslet
Cependant, ce fut un combat. "Faire un film est toujours difficile", explique Winslet. "Il y a une génération d’hommes qui ne sont pas intéressés par les femmes au parcours complexe, qui buvaient, qui étaient brusques et indomptables. Et c’était le cas de Lee Miller: elle disait ce qu’elle voulait et obtenait ce qu’elle voulait. Nous voulions montrer comment elle a continué à fonctionner malgré des circonstances effroyables."
Kate Winslet ne tarit pas d’éloges sur sa collaboration avec la productrice Kate Solomon. "Nous formons une excellente équipe. Elle a énormément d’expérience et sa contribution au film a été immense." Cependant, le projet a pris du temps. "Dans l’intervalle, j’ai tourné d’autres films, élevé un enfant, et Mia et Joe vivaient encore à la maison. Ma famille est toujours prioritaire. On ne peut pas consacrer un an et demi à un projet comme le ferait un homme: cela nous a pris neuf ans."
Et cela en valait la peine. "Absolument", assure Winslet, rappelant qu’entre-temps, il y a eu la pandémie et la grève des acteurs aux États-Unis. "Mais il fallait que ce soit parfait", ajoute-t-elle en sortant un grille-pain du placard. "Et surtout, le monde a radicalement changé durant ces neuf ans. Grâce à MeToo, les femmes ont enfin obtenu une tribune digne de ce nom. À un moment, on s’est dit: ‘F**k, maintenant, il faut vraiment le faire.’ C’était à la fois un devoir et un privilège."
On ne sait jamais
Pendant qu’elle travaillait sur ‘Lee’, l’actrice a tourné ‘Triple 9’, un film sur un braquage, le drame britannique ‘Ammonite’, ‘Avatar: La voie de l’eau’ et le téléfilm ‘I Am Ruth’. Et le rôle de Marianne Sheehan (Mare) dans la série HBO ‘Mare of Easttown’, qui lui a valu un Emmy et un Golden Globe. "Mare, quel personnage! J’ai adoré l’incarner. Elle est immonde, mais brillamment!" Elle reconnaît qu’elle ne s’attendait pas à ce que ‘Mare of Easttown’ rencontre un tel succès. "On ne sait jamais", confie-t-elle. "Je n’étais d’ailleurs pas le choix évident pour jouer Mare, mais dès que j’ai lu le script, j’ai su que je voulais ce rôle même si c’était difficile, car il me fallait devenir une autre personne, sans costume ni prothèse pour me dissimuler."
Lors de la séance photo promotionnelle de ‘Mare of Easttown’, l’actrice a insisté pour que les clichés ne soient pas retouchés: "Je n’arrêtais pas de leur dire de ne pas effacer mes rides. En fait, j’ai même demandé qu’on les remette, car quelqu’un les avait déjà effacées. J’ai dit: ‘Je sais que je n’ai pas l’air parfaite, mais c’est précisément ça le but.’ Lee Miller aussi portait son chagrin d’une manière qui imprégnait tout: sa coiffure, sa façon de manger, de bouger, ses vêtements, ses relations avec les autres et même sa réserve. Elle refusait de montrer la moindre vulnérabilité, car elle savait que tout son monde s’effondrerait si elle le faisait."
"Et puis il y avait cet accent de Philadelphie. Beaucoup d’acteurs l’évitent parce qu’il est très lourd, et même des acteurs américains me regardaient avec incrédulité: ‘Tu vas vraiment parler comme ça?’ Mais oui, jouer Mare était physiquement épuisant et émotionnellement très intense. Heureusement, je trouve le métier d’actrice toujours aussi fascinant qu’à dix-sept ans. Cet enthousiasme n’a jamais faibli. Dieu merci."
Coup de fil
Cet enthousiasme est encore palpable aujourd’hui. Nous sommes assises dans le jardin, les oiseaux chantent, les chiens gambadent et Kate Winslet déborde d’énergie. Est-elle d’accord pour dire que ‘Titanic’ a mis sa carrière en orbite? Elle n’hésite pas une seconde: "Oui, absolument. Les opportunités que j’ai eues grâce à ce film... Avant ‘Titanic’, on me répétait sans cesse que le métier d’acteur était difficile et que je devais faire autre chose en plus. Ça me rendait folle, mais au fond, ils avaient raison: je décrochais parfois un rôle dans un film ou une série télé, mais ce n’était pas suffisant pour en vivre. Je n’en revenais donc pas d’avoir obtenu ce rôle dans ‘Titanic’. Imaginez: Kate de Reading, en Grande-Bretagne – c’était presque une plaisanterie!"
Kate de Reading, qui a grandi au sein d’une famille de quatre enfants dans une maison entourée d’une agence bancaire à gauche et d’un snack à droite. "J’ai grandi entourée de fortes personnalités. À la maison, il y avait toujours quelqu’un pour imiter une voix ou un accent amusant. On rejouait des séries télé ou on improvisait des petites pièces de théâtre. On se déguisait, on se maquillait. C’était merveilleux."
A-t-elle le métier d’actrice dans le sang? "Ma mère était timide", confie-t-elle. "Donc elle n’a jamais joué. Mon père, en revanche, si, mais d’une manière bien particulière: un jour, il goudronnait des routes, le lendemain, il était facteur. Bref, il enchaînait les petits boulots pour joindre les deux bouts, mais aussi pour pouvoir s’absenter et passer des auditions, quand il y en avait. Quant à moi, j’ai tout de suite été fascinée par le métier d’actrice. J’avais une sorte de détermination tranquille, je pense. Sans esbroufe, sans arrivisme. D’ailleurs, je ne supporte pas les gens trop insistants."
Winslet a tenté de passer des auditions, a ensuite trouvé un agent, a obtenu quelques petits rôles à la télévision avant de décrocher le rôle principal dans ‘Créatures célestes’. Elle a ensuite joué dans ‘Raison et sentiments’, un rôle qui lui a valu un BAFTA et même une nomination aux Oscars. Elle a ensuite incarné Ophélie dans ‘Hamlet’, aux côtés de grands noms. C’est au cours de ce tournage que Winslet a reçu un appel concernant une audition pour ‘Titanic’. "Je n’oublierai jamais ce coup de fil", déclare-t-elle. "Ils m’ont annoncé que j’avais décroché le rôle."
Leonardo DiCaprio
La jeune actrice savait que ‘Titanic’ serait une mégaproduction. Rien que le budget colossal l’indiquait clairement. Et elle savait que Leonardo DiCaprio était pressenti pour le rôle de Jack. "Je me souviens avoir pensé: ‘Oh, mon Dieu, pourvu que ce soit lui!’ La première fois que nous nous sommes retrouvés dans la même pièce, nous n’avons fait que rire ensemble. Sur le plateau, j’étais l’adulte, celle qui nous gardait sur la bonne voie. Je disais: ‘allez, on répète encore nos répliques, parce que ça va être une autre journée incroyable.’ J’étais toujours celle qui motivait les troupes et veillait à ce qu’on garde le cap. Même aujourd’hui, c’est encore comme ça."
Dix ans après ‘Titanic’, Winslet et DiCaprio se sont retrouvés pour ‘Les noces rebelles’. "C’était très particulier, car nous étions plus âgés et notre relation avait évolué. Nous avions davantage d’expérience, tant dans la vie que dans notre métier. En tant qu’acteurs, nous étions bien meilleurs. De plus, nous avions partagé quelque chose d’immense avec ‘Titanic’, ce qui a scellé notre amitié pour toujours."
Sont-ils toujours aussi proches aujourd’hui? "Leonardo est mon ami, oui. Bon, ça fait un moment que je ne lui ai pas parlé, mais je continue à suivre son parcours. Leonardo est un acteur phénoménal."
Entre-temps, Winslet a tourné dans plus de quarante films, prêté sa voix à des documentaires et fait des voix off pour des films d’animation. Elle a été nommée cinq fois aux Oscars et a décroché celui de la meilleure actrice en 2009 avec ‘The Reader’. De quel rôle est-elle la plus fière? "Celui de Lee, je pense. Et ‘The Reader’, aussi. C’était une période particulièrement difficile de ma vie. Avec le recul, je me demande comment j’ai réussi à traverser tout ça. Et ‘Eternal Sunshine of the Spotless Mind’, parce que ça m’a permis de montrer une autre facette de moi-même en tant qu’actrice, et j’ai adoré ce film. Et je suis aussi très fière d’‘Ammonite’, car me faire incarner Mary Anning a été un défi pour le réalisateur Francis Lee. Il disait que je devais simplement m’asseoir et ne rien faire."
Obsédée
Ne rien faire, ce n’est pas dans la nature de Kate Winslet, l’éternelle boule d’énergie. "J’adore tout le processus de réalisation d’un film. Travailler avec les autres acteurs, le réalisateur. Quand je joue le rôle principal, j’entraîne tout le monde avec moi. C’est comme si on peignait chaque jour un tableau parfait. Pendant le tournage de ‘Lee’, un membre de l’équipe a dit que c’était génial, ‘comme au bon vieux temps’. J’étais si fière!"
Le livre sur lequel est basé le film, ‘The Lives of Lee Miller’, est le fruit de longues années de recherches effectuées par le fils de Lee Miller. "Ma mère souffrait gravement du syndrome de stress post-traumatique et elle était tombée dans l’alcool", explique Antony Penrose, qui a grandi à Farleys House, la maison familiale dans le Sussex qu’il gère aujourd’hui en tant que musée et centre d’archives. "Enfant, cela a été extrêmement difficile à vivre pour moi. Le stress post-traumatique de ma mère s’explique par ce qu’elle avait vécu dans son enfance, puis plus tard en tant que photographe, sans oublier les atrocités dont elle a été témoin à la libération des camps de concentration."
Penrose a découvert que lorsqu’elle avait sept ans, Miller avait séjourné chez des amis et y avait été violée par un membre de la famille en visite. "Elle a contracté la gonorrhée, 15 ans avant que les antibiotiques ne soient disponibles, et sa mère a dû la soigner de manière extrêmement invasive et douloureuse", explique Penrose. "De plus, ses parents et un psychiatre ont fait pression sur elle pour qu’elle n’évoque jamais cet incident et elle s’y est tenue. Même son mari et ses plus proches amis n’en ont jamais rien su. Cela explique beaucoup de choses. Tout est soudain devenu clair."
Lors de l’écriture du script, Winslet et Penrose s’appelaient souvent en pleine nuit. Winslet raconte s’être parfois sentie ‘possédée’ par Miller. "Quand on incarne une personne qui a réellement existé, on atteint parfois ce stade effrayant où on a l’impression de devenir cette personne. J’appelais alors Tony, et il comprenait immédiatement que j’avais besoin de ce mode de communication particulier, uniquement avec lui. Jouer le rôle de la mère de quelqu’un est une immense responsabilité, surtout quand vous savez qu’il y a des vides qu’il n’a jamais pu combler et que c’est vous qui les remplissez."
Bodyshaming
Kate Winslet ne lit pas les critiques et n’est pas présente sur les réseaux sociaux. Bien sûr, elle a été durement attaquée par la presse cinématographique dans le passé, mais aujourd’hui, elle se moque complètement de ce que les autres pensent d’elle. "Quand j’étais plus jeune, ça m’affectait vraiment beaucoup. Surtout quand, en tant que femme de corpulence moyenne, je me suis retrouvée sous le feu des projecteurs et que la presse commentait tout et n’importe quoi: mon apparence, ce que je mangeais, si je suivais un régime. ‘Kate paraît mince dans tel ou tel film’, ce genre de bêtises. Ils écrivent toujours les mêmes absurdités, souvent avec des termes qu’ils n’utiliseraient jamais pour les hommes. C’est tellement irresponsable. Sans parler de ce qui se dit sur moi sur les réseaux sociaux."
Winslet se souvient qu’autrefois, elle était souvent sur la défensive et réagissait promptement aux critiques. "À l’époque, il n’était pas courant de dire à un journaliste que quelque chose était blessant. On vous répondait immédiatement que c’était le prix à payer pour être actrice. Aujourd’hui, en voyant toute une génération de femmes fières d’elles-mêmes, j’en ai les larmes aux yeux: c’est incroyablement inspirant. La jeune génération d’actrices a pointé du doigt les médias pour leur responsabilité dans le bodyshaming. À raison. Cela n’existait pas avant, et cela m’a énormément motivée. Ma confiance en moi s’est blindée avec les années."
Lorsque nous lui demandons si elle a déjà dû dire non ou regretté certains choix, elle réfléchit un instant avant de répondre: "Des regrets? Non. Mais il m’est arrivé de demander à filmer une scène de façon moins révélatrice si j’estimais que ce n’était pas nécessaire pour l’histoire. Je n’ai aucun problème à dire qu’on peut faire autrement." Elle éclate de rire: "À 18 ans, jamais je n’aurais osé dire ça! Impossible. Aujourd’hui, les coachs en intimité sont extrêmement importants dans le cinéma. Pour les jeunes acteurs, c’est formidable de pouvoir s’appuyer sur eux."
Mister Vegan Yoga
L’actrice n’est pas avare d’éloges lorsqu’il s’agit de ses collègues. Elle qualifie Hugh Grant de ‘f**king brilliant’ et trouve Sarah Snook tout simplement phénoménale. Sa fille Mia, née de son premier mariage avec Jim Threapleton, est également une grande source de fierté. Mia est à l’affiche d’un nouveau film de Wes Anderson, et Winslet déclare: "Elle est incroyable. Elle est hilarante." Mia a-t-elle voulu devenir actrice? "Oh oui, je le voyais en elle, mais je ne voulais rien dire pour ne pas la pousser. Je me suis donc tue jusqu’au jour où elle est venue me dire d’elle-même qu’elle voulait se lancer dans le métier."
Elle a été mariée pendant huit ans au réalisateur Sam Mendes, avec qui elle a eu un fils, Joe, également acteur. En 2011, alors qu’elle séjournait avec ses enfants sur l’île privée de Richard Branson, dans les Îles Vierges britanniques, une violente tempête a éclaté. La foudre a frappé la maison, qui a pris feu. Ils ont pu s’en sortir grâce à Ned Rocknroll, un neveu du milliardaire, rencontré quelques jours plus tôt. "J’ai immédiatement su que c’était l’homme de ma vie. Aujourd’hui encore, je ressens la même chose", explique-t-elle. Le deuxième prénom de leur fils, Bear Blaze, fait d’ailleurs référence au moment où ils se sont rencontrés, car "blaze" fait référence à "incendie". "Ned prend soin de nous tous, il est incroyable. Il a toujours un projet en cours. Quand je l’ai rencontré, il organisait un festival de musique." Et non, elle ne savait pas que son nom de famille était Rocknroll. "Quand quelqu’un me l’a dit, j’ai trouvé ça génial. Le plus drôle, c’est que Ned n’a rien de rock’n’roll: il est plutôt Mister Vegan Yoga."
Kate Winslet nous accompagne dans le train pour Londres. Pour passer inaperçue, elle porte des lunettes et un simple bonnet bleu usé. Elle adore prendre le train, voyager comme tout le monde. Après quelques semaines de repos bien mérité, elle se consacrera à son prochain projet, une minisérie pour HBO, ‘Trust’. Et elle compte bien produire davantage de films à l’avenir. "Ned détesterait que vous me posiez cette question: il dirait que je ne devrais pas recommencer. Mais j’y tiens vraiment. Quoi? Je ne sais pas encore, mais l’expérience a été formidable, surtout avec Kate Solomon comme partenaire. Nous partageons la même approche: nous embarquons tout le monde dans l’aventure. On sent que chacun travaille avec passion. Ce sentiment est unique, et j’en redemande."
| "Lee", en salle le 9 octobre. |