L'art nous touche. Quand une œuvre d'art vous a-t-elle vraiment ému pour la première fois?
Matt Frock: “Mes premiers souvenirs remontent aux œuvres d’art que je pouvais contempler dans la maison où j’ai grandi, dans le New Jersey. Ma mère, architecte d’intérieur, améliorait en permanence la décoration des maisons dans lesquelles nous vivions. Je me souviens d’un chevalier cubiste sur un cheval et d’un papier peint super scintillant avec des motifs vert et or. La maison où nous avons emménagé à Philadelphie lorsque j’avais cinq ans allait devenir son opus magnum et le lieu de ma première rencontre avec l’art contemporain.”
Pour quelle œuvre d'art donneriez-vous votre vie?
Matt Frock: “En 1995, je suis parti étudier à la Rhode Island School of Design, où j’ai énormément appris. Cette année-là, j’ai eu la chance de me rendre à New York en autobus. L’arrêt de bus se situait devant le MET, qui accueillait une rétrospective de Howard Hodgkin. Sur le chemin du retour, je suis passé devant l’entrée de l’exposition. Je l’ai traversée pour prendre le bus. Et je me suis arrêté à mi-chemin. La toile Writing sortait littéralement du mur et s’ouvrait sur un immense espace. Je suis revenu vers le début de l’exposition, j’ai laissé toutes les œuvres s’ouvrir devant mes yeux et dévoiler des mondes alternatifs. J’ai raté le bus mais cela en valait la peine! Et ce n’est qu’aujourd’hui, 27 ans plus tard, que j’ai l’impression de comprendre véritablement l’œuvre de Hodgkin.”
Dans quel art vous spécialisez-vous, et pourquoi?
Matt Frock: “J’aime le modernisme parce qu’il permet de voir tellement de progrès et de progressisme. Mais j’aime aussi beaucoup le nihonga traditionnel japonais et l’art pictural classique chinois.”