L'art nous touche. Quand une œuvre d'art vous a-t-elle vraiment ému pour la première fois?

Nicolas Paszukiewicz: “J'ai eu la chance de vivre dans un petit appartement du Sablon durant mes études. Le soir après les cours, je me promenais d'une vitrine d'antiquaire à l'autre. Même si, à l'époque, mes affinités esthétiques me portaient davantage vers la peinture moderne et d'après-guerre, j'ai découvert un soir un couteau Lobala, venu de République démocratique du Congo. Complètement abstrait, pour autant qu'un couteau puisse être figuratif, mais rappelant la silhouette humaine. J'avais rarement rencontré une telle épure formelle qui puisse maintenir une symbolique si forte.”

“L'art est la solution au chaos.”

Sébastien Hauwaert, codirecteur de Native

Quelle est la citation la plus inspirante sur l'art, à vos yeux?

Sébastien Hauwaert: “’L'art est la solution au chaos.’ C'est une citation très simple et anonyme tatouée sur le dos de Frances Bean Cobain, prise en photo par Hedi Slimane. Elle résume assez bien la démarche de chaque artiste, sa contribution à son monde propre et potentiellement au monde entier.”

“Quelle est la contribution du raffinement formel à la fonction d'un objet, et inversement?”

Sébastien Hauwaert, codirecteur de Native

Dans quel art vous spécialisez-vous, et pourquoi?

Nicolas Paszukiewicz: “Il serait dommage de réduire à un seul domaine le spectre d'émotions que l'on ressent face aux œuvres d'art. Certes, nous avons tous des domaines de confort, qu'ils soient géographiques, culturels ou sociaux. Mais les émotions sont des vecteurs qui nous permettent heureusement de dépasser ces limites. Nous avons beaucoup de chance en Belgique, car nous disposons d’énormément d'outils très qualitatifs – musées, galeries, salles de vente, etc. – pour déceler ces vecteurs.”


Quel projet est actuellement au cœur de votre travail?

Sébastien Hauwaert: “Pour notre vente du 7 mai, nous nous penchons sur l'étude de la fonction des objets de la vie quotidienne au travers de deux collections. Quelle est la contribution du raffinement formel à la fonction d'un objet, et inversement? La première collection, celle de la marchande Colette Ghysels, pose cette question pour les peuplades traditionnelles à l’échelle du monde. La seconde provient d'un collectionneur belge qui applique ce même questionnement à l’Europe, de la révolution industrielle à nos jours.”