À 47 ans, Hans Van Remoortere est maître-brasseur au sein de la brasserie Bosteels. Il veille notamment sur la saveur et le processus de brassage de la célèbre Tripel Karmeliet. “Les grains d’aujourd’hui ne sont pas celles de demain, nous ne cessons d’apporter de petits ajustements”, confie-t-il lorsqu’on l’interroge sur le brassage de cette bière belge unique.
Des bancs de l’école à la brasserie
“Voici 25 ans, j’ai fait un stage à la Bosteels pendant mes études”, se souvient Hans Van Remoortere. “Cette façon de magnifier des produits agricoles aussi basiques que les grains par la culture et le maltage m’a littéralement fasciné. C’est la brasserie Bosteels qui m’a transmis le virus du brassage de la bière. De nombreuses années plus tard, je brasse les meilleures bières belges depuis plus d’une décennie déjà.”
“En tant que maître-brasseur, je surveille le processus de brassage. Avec l’équipe de dégustation, nous goûtons la bière à toutes les phases afin qu’elle conserve en permanence la particularité de la Tripel Karmeliet.”
“Comme nous travaillons avec des matières premières naturelles, il est important d’apporter des corrections en continu. Les grains d’aujourd’hui ne sont pas celles de demain. C’est pourquoi de petits ajustements permanents sont indispensables. Nous retouchons constamment nos brassins afin que la Tripel Karmeliet conserve son caractère frais et crémeux, avec une note d’agrume.”
Une bière longue en bouche au caractère soyeux
“La Tripel Karmeliet est une bière à trois grains. C’était l’une des premières triples à combiner trois variétés de grains différents. Nous ne voulions pas brasser une triple blonde ou amère traditionnelle, mais conserver la rondeur des triples classiques, sans cette amertume très marquée. C’est le trio froment, orge et avoine qui assure à la Tripel Karmeliet sa fraîcheur.”
“Le maltage de l’orge apporte le goût de base de la bière. Le froment malté et non malté confère à la Tripel Karmeliet sa rondeur et sa fraîcheur. Le troisième grain, l’avoine, lui donne – avec le blé – son caractère crémeux.”
De l’agriculteur à la bière
“Nous sommes l’un des seuls brasseurs belges à sélectionner eux-mêmes leurs grains en France. Je me rends sur place plusieurs fois par an pour discuter avec les producteurs. C’est en réunissant nos connaissances que nous parvenons au meilleur goût.”
"Les grains d’aujourd’hui ne sont pas ceux de demain. C’est pourquoi de petits ajustements permanents sont indispensables.”
“Nous choisissons certaines parcelles en fonction des conditions météorologiques. Des grains qui poussent dans des conditions difficiles synthétisent beaucoup d’acide férulique – c’est une façon pour la plante de se protéger. Cette matière protectrice convertit notre levure en arômes phénoliques, dont les arômes dominent tous les autres arômes fruités avec leur parfum de clou de girofle. Nous avons notre propre levure à la brasserie, qu’il n’est évidemment pas question de changer. C’est notre levure très fruitée qui garantit à la Tripel Karmeliet cette touche d’agrume et ce crémeux authentiques dont les amateurs de bière sont si friands.”
À déguster seul ou en bonne compagnie
Comment rendre parfaitement justice à la Tripel Karmeliet? Hans n’hésite pas: “La Tripel Karmeliet est une bière qu’on boit pour la savourer. Le joli verre, la couleur, le col de mousse… Il suffit de voir la bière pour avoir l’eau à la bouche. Sa mousse crémeuse et sa douceur séduiront autant les novices que les amateurs de bière. Pour résumer, la Tripel Karmeliet donne l’occasion de déguster une bière belge unique et fraîche, seul ou en bonne compagnie.”
Une bière brassée avec savoir, se déguste avec sagesse.
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C’est en 1996 que la brasserie Bosteels, installée à Buggenhout (près de Termonde), a lancé la Tripel Karmeliet. Antoine Bosteels, qui l’a imaginée, a puisé son inspiration dans le pain multigrains d’un boulanger local. Il a laissé libre cours à son imagination et choisi de brasser une bière avec du froment, de l’avoine et de l’orge. La Tripel était née! En 1995, Antoine avait découvert une recette mise au point dans un monastère carmélite en 1679 et qui présentait d’étonnantes similitudes avec ce qu’il était lui-même en train de concevoir. Il s’en est inspiré et s’est rapidement rendu compte que sa triple était au point. Une triple d’une grande rondeur, qui combine sensation pétillante et mousse crémeuse. C’est en hommage à ce monastère de Termonde qu’il l’a baptisée “Tripel Karmeliet”.