Le partage de connaissances au sein des organisations ne se fait pas uniquement via les plateformes en ligne, mais également par le biais de contacts physiques qui s’avèrent tout aussi essentiels. “Il est indispensable que les collègues qui ne se voient pas tous les jours développent une culture commune”, estime Thomas Joos, du bureau de conseil en management Hypernova.
Avec le recours croissant au travail hybride, il est plus crucial que jamais de créer et renforcer une culture commune au sein des entreprises. C’est l’avis de Thomas Joos, cofondateur du studio de design (reconnu internationalement) Little Miss Robot, aujourd’hui CEO et cofondateur d’Hypernova, une entreprise spécialisée dans l’accompagnement des PME en croissance.
“Cela ne peut réussir que si les collègues se rencontrent régulièrement et interagissent en mode présentiel”, prévient-il. Les interactions numériques telles que les visioconférences avec chat sont rapidement devenues très fonctionnelles. Résultat: l’aspect social est souvent oublié, déplore Thomas Joos. “Il est recommandé de prévoir régulièrement des moments de rencontre, par exemple à l’occasion d’un déjeuner, au début ou à la fin de certaines journées de travail, pour discuter et partager des connaissances sur des projets professionnels.”
La pause-café est un moment sacré qui ne pourra jamais être remplacé par une rencontre virtuelle.
Culture de la cohésion
Pour faire naître de la cohésion et une dynamique parmi les collaborateurs, les équipes doivent décider d’une ou plusieurs journées de travail où tout le monde doit être physiquement présent au bureau. “Utilisez les journées de travail au bureau pour les réunions et séances de brainstorming, avec des moments de contacts sociaux non obligatoires, et réservez les tâches exigeant de la concentration aux journées de télétravail”, illustre Thomas Joos. “Cela permet aux organisations de montrer qu’elles cherchent à rendre ces rencontres physiques agréables.”
Cette culture de la cohésion et du partage des connaissances peut également être encouragée dans le cadre du travail hybride. Notamment en prévoyant un moment ou un lunch – plusieurs fois par mois ou par trimestre – durant lequel un membre de l’équipe expose ses connaissances avec ses collègues, éventuellement par visioconférence pour les collaborateurs en télétravail. “Il peut s’agir d’expériences dans le cadre de projets ou avec des clients, mais tout autant de passions personnelles. J’ai un jour assisté à une présentation d’un collaborateur qui expliquait comment il avait préparé son voyage à vélo à travers la Scandinavie. Cela peut être très intéressant, inspirer des collègues et créer des liens forts.”
La machine à café crée de la cohésion entre les collègues et représente le lieu idéal pour partager des connaissances.
Podcasts et pauses-café
Réaliser un programme radio ou un podcast avec les collègues peut avoir le même effet. “Ces nouveaux médias sont une façon amusante de partager des connaissances ou des anecdotes allant bien au-delà du département, d’interviewer le CEO ou un stagiaire – bref, de renforcer les synergies au sein de l’organisation”, confirme Thomas Joos. “Je connais plusieurs entreprises qui ont misé sur cette approche, par exemple pour célébrer leur dixième anniversaire ou placer sous le feu des projecteurs certains projets en cours ou l’arrivée d’un nouveau client en portefeuille.”
Pour l’expert, les pauses-café jouent un rôle comparable car elles renforcent les liens entre les collaborateurs. “Les rencontres et les discussions spontanées autour de la machine à café suscitent des connexions, bien sûr, mais c’est aussi l’endroit idéal pour partager des connaissances, à la fois sur le travail, l’entreprise, et sur des questions personnelles voire des soucis d’ordre privé. La pause-café est un moment sacré qui ne pourra jamais être remplacé par une rencontre virtuelle. Par conséquent, la pause-café en présentiel doit être chérie par les entreprises et par leurs employés.”