Bienvenue chez Peter Philips, directeur du maquillage Dior

Quels trésors se trouvent dans la maison de Peter Philips à Paris?

Avant la Révolution française, vivait ici, dans le Marais, une marquise qui tenait salon. Aujourd’hui, les lieux appartiennent à Peter Philips, le make-up artist qui, depuis 2014, donne un nouvel élan à la division cosmétique de Dior. C’est lui qui conçoit la forme et les couleurs des lignes de maquillage qu’il utilise pour les défilés et les shootings. Oui, le directeur de la Création et de l’Image du maquillage Dior gère absolument tout.

Il était dans un état désastreux, mais j’ai eu le coup de foudre.
Publicité

Le Belge recherchait quelque chose à louer à Paris jusqu’à ce qu’il tombe, il y a cinq ans, sur ce bâtiment qui appartenait à une vieille aristo. "Il était dans un état désastreux, mais j’ai eu le coup de foudre." Il a fait restaurer les moulure et le parquet et fait refaire tout le reste, pendant qu’il campait au deuxième étage, aujourd’hui réservé à ses invités.

Publicité

Depuis, il a installé son salon créatif ici, décoré avec des œuvres du duo de photographes néerlandais Inez & Vinoodh, qui lui ont confié sa première mission internationale dans les années 90: "Leur agent m’a appelé pour me demander de maquiller Christy Turlington en Inde": j’ai évidemment dit oui. Dans son appartement, on peut aussi voir des photos d’Irving Penn et de Craig McDean, avec lesquels il a déjà travaillé en studio.

Karl Lagerfeld m'a offert trois Ipods, alors que les visiteurs ont quelque chose à écouter

Chez lui, il fait exactement ce qu’il veut. "Comme je suis un single man, j’ai aménagé cet endroit pour moi tout seul. Quand je suis jetlagué, je m’endors devant la télé, ce que je préfère faire dans mon lit plutôt que dans le canapé." Et il n’y a qu’un tabouret, signé Jeanneret, à la table de cuisine.

Seul compromis, la musique. "Je n’écoute jamais de musique, mais comme j’ai reçu trois iPods de Karl Lagerfeld et du coiffeur Sam McKnight, les visiteurs ont quelque chose à écouter."

Peter Philips in zijn huis in Parijs
Peter Philips in zijn huis in Parijs
©Jelle Vans

Favourite things

Lampe Italienne

Publicité
Publicité

"Avant que je ne la trouve chez un antiquaire de design, cette suspension se trouvait dans le lobby d’un hôtel en Italie. Comme elle était trop grande pour mon pied-à-terre à Anvers, je l’ai achetée en pensant à cet espace. On retrouve la même touche de noir dans le sol en granito, réalisé sur mesure par Nino Tondat, un expert italo-belge de ce type de sols qui est venu spécialement de Bruxelles."

Fauteuil en vieux sweaters

 "L’artiste Darren Romanelli a upcyclés un lot de vieux sweaters Supreme pour en faire ce fauteuil. Sur le dossier, on peut voir un print de l’acteur Al Pacino dans ‘Scarface’. Il a même gardé l’étiquette de prix, 138 dollars, d’un des sweaters.

Même si j’aime décorer mon chez moi, il me faudrait plus de temps pour m’y installer vraiment car, en fait, je passe la moitié de ma vie dans les chambres d’hôtels. Au départ, l’appartement était un peu trop blanc et impersonnel: ce fauteuil apporte de la couleur."

©Jelle Vans

Philips

"La lampe de bureau années 50 a été conçue par Louis Kalff. Je l’ai achetée en ligne parce qu’elle s’intègre bien dans l’espace, mais surtout parce qu’elle est de Philips."

Bibliothèque

"Les bibliothèques sont les premières pièces de Pierre Jeanneret que j’ai achetées, il y a dix ans. Mon bureau ainsi que la table et les chaises de la salle à manger sont également de lui. Ce sont des pièces originales réalisées pour la ville de Chandigarh, en Inde. Le style pratique et stylisé de Jeanneret me plait énormément."

©Jelle Vans

Peintures de Walter Philips

"Cette hauteur sous plafond, très rare dans le Marais, offre beaucoup de lumière et d’espace pour exposer les peintures surréalistes de mon père, Walter Philips. Certaines sont des cadeaux, d’autres ont été trouvées dans des ventes aux enchères par mon frère et moi. Dans le travail de mon père, on retrouve souvent quatre ou cinq hommes, une référence symbolique à ses quatre fils (j’ai aussi deux demi frères) et à lui-même."

Christian Dior

"Quand ma belle-sœur m’a envoyé une photo de la foire d’art Frieze de Londres, j’ai aperçu dans un coin un miroir intéressant. Comme j’étais trop occupé, j’ai envoyé mon architecte d’intérieur l’acheter. Il a été fait par l’artiste Mathias Kiss. Il s’est avéré qu’il habitait au coin de la rue et qu’il était l’ambassadeur de Bois d’Argent, un parfum de la Maison Christian Dior que je porte."

©Jelle Vans

Sculpture

"Au milieu des années 90, j’étais à Brooklyn dans l’atelier de l’artiste Dustin Yellin pour un shooting Vogue, avec le modèle Lara Stone et le photographe Steven Klein. C’est là que j’ai vu comment, couche par couche, Yellin coulait dans un moule de la résine sur laquelle il griffonnait au crayon jusqu’à obtenir un dessin à l’intérieur de la masse.

Ce petit bonhomme au look high-tech a été fabriqué artisanalement. fantastique! Il m’a dit: “If you want to, we can make a deal”. Et me voilà, à New York, avec mes valises de maquillage, épuisé, transportant une sculpture de 15 kilos en plus!"

Instagram

"Il m’arrive d’acheter des œuvres d’artistes que j’ai découverts sur Instagram, comme ce vase de Matt Horne (@matthornepottery): il utilise un procédé minéral pour obtenir ces  couleurs. Le jaune était plus chaud que je ne le pensais: c’est ce genre de surprise que l’on a quand on achète en ligne. J’ai aussi un petit tableau de Gill Button, (@buttonfruit). Elle n’est pas vraiment connue, mais elle a déjà travaillé pour Prada."

Souvenirs de voyage

"Je collectionne toutes sortes de choses: des souvenirs de voyage, de famille et, autrefois, des éléphants.  Le problème, c’est que tout le monde s’est mis à m’en offrir! J’ai dû y mettre le holà. Il y en a encore quelques-uns ici, mais ma collection est beaucoup plus importante."

Publicité