Découvrez la collection de vases de l'entrepreneuse Elza Wandler à Amsterdam

La marque de sacs et d’accessoires Wandler, qu’elle a fondée en 2017, affiche une croissance fulgurante depuis sa création. Elle emploie aujourd’hui 12 personnes et est présente dans 130 points de vente dans 50 pays. L’année prochaine, elle envisage d’ouvrir sa première boutique à Amsterdam, avant Milan et New York.

"Ma collection de vases a commencé à peu près en même temps que mon entreprise. J’aime les objets: pour moi, les sacs sont des sculptures. Chaque création doit posséder une ‘valeur de table’: elle doit pouvoir être posée sur une table et susciter une réaction. Mon sac Hortensia, par exemple, est une sculpture excentrique. Et, pour moi, chaque vase est une œuvre d’art par sa couleur, sa forme et sa texture et certains m’ont même inspiré des sacs. Hélas, mes goûts sont spécifiques et assez onéreux", conclut-elle.

"Quand ma passion pour les vases se manifeste, je me rends à The Frozen Fountain, à Amsterdam. La propriétaire, Alouette Beekman, et moi partageons une passion pour les jeunes talents. Il m’arrive d’acheter sur un coup de cœur -le plaisir réside aussi dans le fait d’être la première à découvrir une nouveauté."

Ses choix peuvent aussi être plus classiques, comme le verre vénitien de Venini. "Il est plutôt traditionnel, mais c’est justement ça qui fait son charme. Les couleurs sont fantastiques. Mon premier Venini bleu vif m’a été offert à Noël par la manufacture. Je l’adore toujours, mais en réalité, je convoitais la version rouge que j’avais aperçue à Venise lors du lancement de mon entreprise. Elle coûtait environ 500 euros, une somme considérable pour moi à l’époque -et, honnêtement, c’est toujours le cas."

Elle le prends en main. "Admirez cette beauté! Je possède aujourd’hui plusieurs vases Venini, mais celui-ci est le plus précieux."

"Le vert pomme s’appelle le Grand Bernard, un vase du duo de designers néerlandais Scholten & Baijings. J’apprécie également Pepijn Fabius Clovis, qui a conçu des meubles pour mon showroom. J’ai noué une relation personnelle avec de nombreux créateurs. Helle Mardahl, qui réalise des œuvres en verre soufflé à Copenhague, est devenue une amie. À Anvers, je me rends souvent à la boutique St Vincents qui propose des vases en bois. J’y ai acquis un vase rond, peint à la main couleur bleu-noir d’Antoine Vandewoude, que j’ai choisi dans l’atelier de l’artiste."

Elle possède également plusieurs objets de l’architecte d’intérieur et designer franco-iranienne India Mahdavi. "Et l’Australien Dinosaur Designs utilise du plastique recyclé et des combinaisons de couleurs insolites. Le résultat peut être à la fois esthétique et coûteux, car un vase requiert des techniques complexes et chaque pièce est unique."

La valeur de ses vases oscille entre 500 et 2.500 euros environ, comme le Solomostry. "Je n’ai pas vraiment de budget défini: ce sont des coups de cœur. Mais je ne passe pas non plus mon temps à chiner des vases: tous les six mois, j’en achète un. Je les collectionne depuis cinq ans environ." Nous lui faisons remarquer qu’une collection de trente vases en cinq ans représente tout de même un achat tous les deux mois et pas six. "Oups!", lâche-t-elle en riant. "Je n’avais pas réalisé. En tout cas, je ne fais que commencer. Disons que je suis une collectionneuse née: sacs, bijoux, vêtements, soins de la peau, art... Je peux m’emballer. C’est assez déconcertant, mais est-ce de la cupidité? J’avoue: certaines pièces me touchent – et je les veux absolument. C’est différent de la cupidité, n’est-ce pas?" Elle rit à nouveau.

"Je suis dans le secteur créatif. J’aime créer des univers de beauté. Dans la beauté, il n’y a ni peur ni souffrance. De plus, les objets façonnent un intérieur", poursuit Wandler. "Dans ma maison, vous observerez qu’il y a de nombreuses lignes droites et que les finitions sont arrondies. Le vase de Floris Wubben présente le même jeu de lignes que la télé, tout en apportant une texture différente. Les vases Venini s’harmonisent avec la table de Pietro Franceschini. Ainsi, je joue avec mon intérieur jusqu’à obtenir un équilibre formel. J’aime aussi déplacer les vases, c’est presque un rituel: le samedi, je peux y passer des heures et la maison prend alors un aspect totalement différent. Cela crée une nouvelle ambiance, une nouvelle vie."

"Je ne suis pas une accumulatrice", assure-t-elle. "Je peux me séparer des objets. Chaque jour est un nouveau jour. Les pièces doivent circuler. Si je n’ai pas de place pour un nouveau vase, j’en apporte un autre au bureau ou dans un pop-up Wandler. Et il m’arrive de vendre des vases, même si je ne récupère jamais le prix d’achat. Mais, même dans ce cas, je n’ai aucun regret."

"Peut-être que j’accorde moins de valeur émotionnelle aux objets", avance-t-elle. "Je trouve surtout dommage s’ils n’ont pas de plateforme: un vase, c’est fait pour être vu, n’est-ce pas? Je n’ai jamais compris les collectionneurs d’art qui cachent leurs pièces dans un entrepôt. Autrefois, j’avais ce lien émotionnel. Mon premier vélo, cassé, est resté dans le garage pendant dix ans. Et mon père avait un combi Volkswagen avec lequel il venait me chercher à l’école. Ce fut une grande perte lorsqu’il a dû s’en séparer. Pour moi, ce combi était vivant: il a été vendu 300 florins à quelqu’un qui a promis de le restaurer. C’était très important pour moi. Je me disais: vous n’allez quand même pas tuer ce combi! En fait, je donne une nouvelle vie à mes objets. Mettre un vase en stockage serait comme l’insulter. Je peux les laisser partir, mais ils doivent se retrouver dans une bonne maison."