Visite privée dans un pied-à-terre aménagé dans un palais vénitien du XVI siècle avec vue sur le Grand Canal.
L'eye-catcher de ce penthouse vénitien est sans conteste le miroir rond dans l'entrée. Une astuce aussi ancienne qu'efficace pour rendre une pièce plus spacieuse et plus lumineuse. Le grand disque pivotant fait danser dans la pièce les rayons du soleil tout au long de la journée. Une idée inventive de l'architecte Alberto Nespoli qui, avec Domenico Rocca, forme Eligo Studio. En plus du miroir, les armoires réfléchissantes du salon et de la chambre à coucher renvoient aussi la lumière, plaçant la grande collection de verre de Murano littéralement sous le feu des projecteurs.
Le penthouse se trouve à Cannaregio, le plus septentrional des six 'sestieri' (quartiers) de Venise. Les grandes fenêtres font pour ainsi dire entrer le Grand Canal dans les lieux. Pour ses propriétaires, l'appartement est un endroit pour se retrouver en famille ou entre amis. "C'est pour cela que tous les canapés peuvent être utilisés comme lits", explique Nespoli. Eligo Studio a également conçu la table ronde, une structure métallique surmontée d'un plateau en cristal. "Nous avons aussi fait une bibliothèque, parce que le maître de maison aime travailler ici." L'architecte a installé la cuisine dans un coin sombre mais, grâce au miroir, la lumière vient se refléter sur les placards écarlates.
Intérieur moderne
Autre caractéristique: les couleurs vives sur les murs, les plafonds, les placards et le tapis rond, une création du duo vénitien Di Virgilio. Le rouge vénitien- une version plus chaude et légèrement plus sombre du rouge écarlate- tient le rôle principal dans cette palette de couleurs où l'on trouve aussi du jaune chrome et du vert foncé, coloris "inspirés par les façades typiques et colorées des palais de la ville", explique l'architecte.
Il a ainsi créé un lien entre l'intérieur et l'extérieur et apporté une touche contemporaine à ce penthouse du troisième étage d'un palais XVIème. Une exception dans la cité des Doges qui est aussi la ville la plus romantique d'Italie.
"Les propriétaires, des amateurs d'art et d'architecture, ont voulu un intérieur moderne qui garde un lien avec cette ville historique." C'est pourquoi les éléments décoratifs d'origine ont été conservés, comme les sols en granito et les poutres et piliers en bois. Un choix approprié pour mettre en valeur les murs en stuc vénitien, une technique ancienne qui donne un effet marbré.
"Who's afraid of pink, orange & green", par Iris De Feijter et Irene Schampaert, aux éditions Lannoo. 39,99 euros (en anglais).