© Hannes Vandenbroucke

Jean-Michel Loriers: "Je voudrais m’asseoir sur le siège de Neil Armstrong"

Le célèbre traiteur Jean-Michel Loriers nous parle de ce qui le fait se lever de sa chaise: Neil Armstrong, un banc réalisé avec du bois d’un frêne abattu et un dîner avec sa mère.

Quelle est la chaise de votre vie?

“Dans mon jardin, il y avait un grand frêne. Comme il était malade, j'ai dû le faire abattre. Il était si lourd que nous ne parvenions pas à le déplacer. Avec un jardinier, j’en ai donc scié un quart pour en faire un banc. Idéal pour un apéritif dans le jardin, avec vue sur l’eau!”  

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Qu’est-ce qui vous fait vous lever de votre chaise?

“Ma fille de 16 mois. J’ai des enfants de 20 ans, mais cette petite fille est un véritable don du ciel. Elle est née pendant la pandémie, quand mon épouse et moi ne pouvions pas travailler en raison des restrictions imposées à l’horeca. Je n’avais jamais passé autant de nuits à la maison au cours des 30 dernières années! C’était génial de pouvoir lui consacrer autant de temps. Je suis conscient du fait que mes autres enfants ont grandi à une époque où je travaillais comme un fou. J’ai fait de mon mieux, mais, aujourd’hui, je vis ma paternité plus intensément qu’alors.”

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Qu’est-ce qui vous a fait tomber de votre chaise récemment?

“Quand j’ai constaté qu’une entreprise flamande de mon calibre recevait environ 1 million d’euros d’aides corona, tandis qu’à Nivelles, je devais me contenter de 52.000 euros, alors que nous payons tous deux des impôts et de la TVA au même État. Ce genre de choses me fait bondir. Je suis belge et fier de l’être, mais je ne comprends pas pourquoi certains politiciens divisent ainsi notre pays.”

Aimez-vous être assis à table?

“Parfois, les gens n’osent pas m’inviter à dîner parce que je suis traiteur. Comme j’ai la chance de manger du homard et du caviar tous les jours grâce à mon travail, je suis heureux de manger des spaghettis bolognaise ou du filet américain. Du moins, quand ils sont préparés avec amour.”

Qui aurait sa place au dîner de vos rêves?

“Ma mère, qui est décédée quand j’avais dix ans, il y a cinquante ans. Mes souvenirs d’elle sont lointains; ce serait un cadeau de pouvoir partager encore un moment avec elle. Ça peut paraître mièvre, mais je voudrais que mon épouse et mes enfants soient également présents. Voir leurs sourires à table, c’est tout ce que je demande.”

Restez-vous facilement assis?

“Normalement, je suis tout le temps occupé. Mais, depuis la pandémie, je consacre beaucoup plus de temps à ma famille et même à moi-même. Je suis plus détendu, je délègue mieux. Et, lors d’événements, je ne m’énerve plus si une nappe n’est pas parfaitement posée. C’est une question de perception. Avant, les gens me voyaient seulement comme un traiteur. Maintenant, ils découvrent un homme en chair et en os, qui aime aussi se promener dans la nature ou rester à la maison.” 

Sur quel siège aimeriez-vous vous asseoir pendant une journée?

“Sur celui de Neil Armstrong lors de la mission Apollo 11, en 1969. Se lancer dans un voyage sans savoir si on y arrivera ni à quoi il ressemblera, voilà l’esprit du véritable explorateur! Il n’y a rien de plus excitant.”

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