Le samedi de l'acteur Jérémie Renier: "Bruxelles devient de plus en plus belle"

Le samedi à Bruxelles de l’acteur, réalisateur et entrepreneur horeca Jérémie Renier: d’abord transpirer pour perdre quelques kilos, mais terminer la journée avec des frites.

"Je suis parti pour Paris à 17 ans, mais je suis aussi revenu dans ma famille. Je séjourne régulièrement à Bruxelles, et ce sera bientôt plus souvent le cas: je vais y réaliser un film. Du coup, ça me rend plus curieux de ma propre ville." Au début du mois, Jérémie Renier, 39 ans, a été invité au Film Fest de Gand, où on pouvait le voir dans "Slalom" et "L’Ennemi".

Ce dernier film est inspiré de l’affaire de l’ancien politicien Écolo Bernard Wesphael, soupçonné du meurtre de sa femme mais acquitté. "La collaboration avec le réalisateur Stephan Streker a été intense à tous les niveaux. Un personnage est toujours une interprétation, mais ici, il est allé très loin dans le lâcher-prise."

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"Pour mon prochain film, je suis en quête de lieux intéressants portant le sceau du vieux Bruxelles."
Jérémie Renier

À 15 ans, Renier a fait ses débuts cinématographiques dans "La Promesse" des frères Dardenne. Ils allaient encore travailler souvent ensemble, notamment pour "L’Enfant", qui a remporté une Palme d’or. En 2012, il a interprété avec brio le rôle de "Cloclo" dans le film biographique consacré à Claude François.

De superbes rôles ont suivi, notamment dans "Saint Laurent" et "L’Amant double". Avec "Carnivores", son frère Yannick et lui ont fait leurs débuts en tant que réalisateurs. Renier vit alternativement à Bruxelles, Paris et Valence.

Jérémie Renier sera plus souvent présent dans ses établissements horeca bruxellois au cours des prochains mois.
Jérémie Renier sera plus souvent présent dans ses établissements horeca bruxellois au cours des prochains mois.
©Alexander Popelier

7:00 – "Le samedi, je me lève assez tôt. Je vais d’abord faire du fitness à L’Usine, avenue de la Toison d’Or. Dans mon métier, comme on travaille avec son corps, il faut garder la forme. De plus, je dois perdre quelques kilos en vue des tournages à Paris qui approchent."

8:30 – "J’aime bien prendre mon petit déjeuner à la Fabrique en Ville, dans le parc d’Egmont. Ensuite, je me promène un peu au marché des antiquaires du Sablon. J’aime aussi beaucoup Via Antica: trois étages de design vintage, un peu plus loin dans les Marolles. Tout comme ma femme, d’ailleurs. Elle est designer d’intérieur."

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Sa grande passion: "L’escalade. C’est la manière idéale de travailler à la fois son corps et sa force mentale."
Sa grande passion: "L’escalade. C’est la manière idéale de travailler à la fois son corps et sa force mentale."
©Shutterstock

10:00 – "Le Vertigo est un restaurant-bar à cocktails que j’ai créé avec quelques partenaires dans un bâtiment du XVe siècle où se réunissaient autrefois des artistes. En ce moment, j’y travaille souvent avec l’écrivain et scénariste Thomas Gunzig, qui collabore avec moi sur le scénario de mon prochain film, dans lequel le Bruxelles des années 90 fera en quelque sorte figure de personnage."

"Nous nous installons à l’étage, où se trouvent les bureaux. Je n’aime pas travailler à la maison. De toute façon, j’y rencontre régulièrement mes associés. Le corona nous a causé beaucoup de soucis. Le Jalousy, notre club privé aux allures de bar clandestin situé rue Haute, est fermé depuis presque huit mois. Nous proposons des alternatives aux politiciens bruxellois afin de pouvoir continuer à utiliser l’espace et de garder le lien avec notre public."

13:00 – "C’est l’heure du lunch en famille. Ça peut être chez mon frère Yannick, mais je passe souvent d’abord au marché aux puces, après quoi nous nous retrouvons à la Clef d’Or, sur la place du Jeu de Balle, une institution bruxelloise. J’adore les pistolets à l’américain."

14:00 – "Je flâne encore souvent dans les rues, mais de manière plus ciblée, en pensant au film. Si tout va bien, le tournage commencera en juin 2021, et je suis en quête de lieux intéressants portant le sceau du vieux Bruxelles. Avec Plaizier, une boutique spécialisée dans les cartes postales historiques, est très inspirante."

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Jérémie Renier lit plusieurs livres à la fois, dont "Sapiens: une brève histoire de l’humanité", best-seller de Yuval Noah Harari.
Jérémie Renier lit plusieurs livres à la fois, dont "Sapiens: une brève histoire de l’humanité", best-seller de Yuval Noah Harari.

"Je redécouvre ma ville. Depuis mon enfance, Bruxelles s’est transformée en métropole, mais elle devient aussi de plus en plus belle et agréable. Il y a encore du pain sur la planche ici et là, mais elle est davantage axée sur les citoyens. Les zones piétonnes rendent le centre plus agréable et ont donné un nouveau visage à Bruxelles."

17:00 – "En temps normal, je vais chez Family Brews, qui vend des bières fantastiques, toutes au même prix. C’est également un beau bâtiment ancien de plusieurs étages, qui organise des récitals de piano et autres concerts. Quand il fait beau, il arrive que j’aille me promener au bois de la Cambre. À Valence, ma maison est un peu en dehors de la ville, et même à la campagne: un changement bienvenu par rapport à la métropole."

"Là-bas, je reste généralement à la maison pour recharger mes batteries. Je taille les arbres, je passe du temps dans mon jardin et je m’occupe de mes trois enfants. L’aîné a vingt ans et le plus jeune, deux ans. Malgré ma profession, j’essaie d’être un père présent. Dans la mesure du possible, ma famille m’accompagne aux trois endroits. Et je les emmène régulièrement avec moi lorsque je voyage à titre professionnel."

Le restaurant étoilé Bon Bon, où l’acteur vient déguster les bons petits plats de son ami, le chef Christophe Hardiquest.
Le restaurant étoilé Bon Bon, où l’acteur vient déguster les bons petits plats de son ami, le chef Christophe Hardiquest.
©Richard Haughton

20:00 – "Christophe Hardiquest, du restaurant doublement étoilé Bon Bon, est un ami depuis des années. J’ai beaucoup de respect pour son parcours. Il m’arrive de passer à l’improviste. Il me donne alors une petite place dans un coin et me fait goûter quelques plats avec un bon verre de vin. C’est vrai, c’est un privilège! Mais aussi une forme d’amitié."

00:30 – "Plus tard dans la soirée, après un autre verre, il m’arrive d’avoir un petit creux. Je me retrouve alors chez Fritland – également une institution, fondée dans les années 70 par des immigrés albanais."