Le samedi de l'acteur Yassine Ouaich: prendre un seul repas, lire à en perdre toute notion du temps et travailler ses biceps.
"Le samedi, c’est un jour pour voir ma famille et rattraper le temps perdu. Moi, j’étais un rebelle et les autres n’étaient jamais à la maison", avoue l’acteur Yassine Ouaich (30 ans).
Les Ensor, les prix du cinéma flamand, seront décernés ce week-end et il est nommé dans la catégorie "Meilleur acteur de série télévisée" pour le rôle de Smile dans "Grond" ("Soil", ou "La Bonne Terre"), bientôt disponible sur Netflix. "Pour moi, cette série est un rêve devenu réalité doublé d’une aventure unique. Oui, la Flandre n’est pas Hollywood, mais, dans mon cœur, cette expérience m’a apporté un enrichissement incroyable. Une partie de l’équipe avec laquelle j’ai travaillé est devenue ma famille. J’admirais depuis longtemps les réalisateurs, Adil El Arbi et Bilall Fallah, car ils ont ouvert de nombreuses portes à de jeunes Flamands d’origine étrangère. Et Ward Kerremans, qui joue le rôle de mon meilleur pote, l’est aussi devenu dans la vie."
Après une jeunesse compliquée, l’acteur en devenir décroche un rôle dans une série pour Ketnet avant de percer grâce aux séries "Grond", "De kraak" et "Lost luggage". "Le métier d’acteur m’a sauvé. C’est ma passion. Cerise sur la gâteau: une nomination aux Ensor!"
6h00 – "Quand je n’ai pas passé la nuit sur un plateau de tournage, j’essaie de me lever avant l’aube pour une prière méditative: c’est un moment de pleine conscience et de spiritualité."
6h05 – "Je prends trois espressos d’affilée: je suis réveillé! Je ne prends pas de petit déjeuner. J’essaie de me contenter d’un seul repas par jour: la faim maintient mon attention en éveil. Dès que je mange, je deviens paresseux."
7h00 – "Après ma douche, je lis: pour le moment, ‘Natural Wisdom’ de Neil Douglas-Klotz, un recueil d’aphorismes, de récits et de poèmes de maîtres zen, de moines et de soufis. La lecture me fait perdre toute notion du temps."
9h00 – "J’ai vécu à Anvers et à Bruxelles, mais, pour rien au monde, je ne voudrais vivre ailleurs qu’ici, à Louvain: c’est mon écosystème. Quand il fait beau, je vais en ville. Grâce à un mix de livres, d’expériences et d’intuition, j’essaie de vivre chaque journée comme si c’était la dernière. J’ai aussi tendance à être plus chaleureux, plus compatissant, plus tolérant et plus aimant qu’avant."
11h30 – "Quand il fait beau, je vais au Philipssite, où il y a des barres sur lesquelles je peux m’étirer. Quand il pleut, je reste à la maison, où j’ai des haltères. Vers 25 ans, j’ai décidé de faire du sport juste pour le plaisir et pas pour le résultat: ça change tout!"
14h00 – "Je bois un shake protéiné. Quand je suis vraiment crevé, je fais une sieste l’après-midi."
15h00 – "Quand je n’ai pas de rendez-vous et que je ne dois pas travailler, je continue à lire. J’ai beaucoup de livres, surtout des essais comme ‘Born a crime’ de Trevor Noah, ‘Elvis’ de Ray Connolly, les biographies d’Al Pacino et de Nelson Mandela, et ‘Humanité. Une histoire optimiste’ de Rutger Bregman. Quand j’achète un livre, je le lis tout de suite. Il m’arrive aussi d’écrire de la poésie. Je fais ça depuis mes humanités: ça me permet d’exprimer mon côté ultra sensible."
Ville préférée
"j’ai vécu à Anvers et à Bruxelles, mais, pour rien au monde, je ne voudrais vivre ailleurs qu’ici, à Louvain: c’est mon écosystème."
17h00 – "Aujourd’hui, je vais à la cérémonie des Ensors au Kursaal d’Ostende, où je suis l’un des cinq nommés dans la catégorie ‘Meilleure interprétation dans un rôle principal dans une série télévisée’. Sinon, d’habitude, le samedi soir, je vais chez mes parents qui habitent à deux rues de chez moi. Parfois, nous mangeons un sandwich à la kefta au Grill & Service, mais, la plupart du temps, nous restons à la maison. 'Assieds-toi', me dit ma mère quand j’entre dans sa cuisine. Elle prépare un steak-frites, une carbonnade ou des spaghettis. Au fil des générations, la culture et la cuisine familiales sont devenues belgo-marocaines."
19h00 – "Nous mangeons et discutons. Cette stabilité familiale est assez nouvelle. Ma mère et mon père, c’est comme les États-Unis et la Russie: quand j’étais ado, je trouvais déjà qu’ils n’allaient pas ensemble. Et je me demande encore d’où vient leur affinité. Mon père est très strict et ma mère est surprotectrice, mais ils sont parvenus à trouver une forme de paix. Ils vivent pour leurs enfants et je les entends penser ‘ce garçon a trouvé sa voie’. C’est une soirée super conviviale."
22h00 – "Nous buvons du thé et regardons l’excellent film d’horreur ‘Voces’ sur Netflix. Ma mère n’en peut plus et va dormir alors que mon père reste éveillé le plus longtemps possible."
00h30 – "Je rentre chez moi à pied. Le dimanche, il m’arrive de me lever moins tôt. C’est mon jour de repos."