"Je tiens à être connectée aux arbres, j’aime les toucher pour me ressourcer", explique la cheffe Arabelle Meirlaen.
"Je tiens à être connectée aux arbres, j’aime les toucher pour me ressourcer", explique la cheffe Arabelle Meirlaen.
© Alexander D'Hiet

Retour à la nature avec la cheffe Arabelle Meirlaen

La cheffe Arabelle Meirlaen nous parle de ce qui la fait se lever de sa chaise: cueillir des plantes sauvages, grimper aux arbres et préparer ses potions. 

Quelle est votre chaise préférée?

Une branche. Enfant, j’adorais grimper aux arbres et y construire des cabanes. Pour moi, ils sont le symbole de la vie. Je tiens à cette connexion; j’aime les toucher pour me ressourcer. J’ai grandi dans une ferme où j’étais en contact permanent avec la nature.

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Arabelle Meirlaen a une étoile Michelin et une étoile verte au compteur.

Elle a créé trois pralines sur le thème de la Saint-Valentin pour Neuhaus. Les pralines sont inspirées de l’univers des parfums de la maison Guerlain.

Comme je voulais que mes enfants la connaissent aussi bien, nous avons quitté la ville pour nous installer à Marchin. Mes enfants jouent dans le jardin et moi, je cultive des légumes et des herbes aromatiques. La vie et le travail se confondent, c’est ce que j’ai toujours connu à la ferme.

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Qui aurait sa place au dîner de vos rêves?

Ma mère, pour un pique-nique dans la nature. Je l’ai perdue très jeune. Elle voulait que les garçons soient mécaniciens et les filles, cuisinières. À la maison, nous avons été nourris par sa cuisine paysanne, préparée avec des produits de saison. Elle m’emmenait dans son jardin pour goûter des fraises sauvages et des herbes aromatiques.

Restez-vous facilement assise?

Je passe 10 à 12 heures par jour en cuisine, debout. Lors du deuxième confinement, je suis restée assise beaucoup plus longtemps que d’habitude, à mon bureau ou dans mon fauteuil. Cela m’a donné un mal de dos tel que j’ai dû faire trois mois de kiné. Mon corps est habitué à rester debout.

Que faites-vous quand quelque chose vous tracasse?

Pour moi, c’est difficile de lâcher prise. C’est quand je travaille dans mon potager que j’y parviens le mieux. Enfant, je ne comprenais pas pourquoi ma mère était tout le temps au jardin, mais, aujourd’hui, je sais qu’on ne s’en lasse pas: on voit les plantes pousser, on ressent l’énergie de la terre. La cueillette dans la nature m’aide aussi à me relaxer. Près d’ici, je cueille de l’ail des ours, du sureau et de la reine-des-prés.

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Sur quelle chaise auriez-vous aimé vous asseoir?

J’aurais pu être parfumeuse. Depuis 2006, je réalise pour Guerlain des desserts basés sur les composants de leurs parfums. Les pralines que j’ai créées pour Neuhaus pour la Saint-Valentin s’en inspirent également. Je suis fascinée par l’association du parfum et du goût, mais un chef a peut-être plus de liberté qu’un parfumeur. Je peux faire évoluer plus facilement mes ingrédients naturels en les confisant, en les fumant, en les acidifiant ou en les faisant fermenter.

Qu’est-ce qui vous fait vous lever de votre chaise?

Mes sens, surtout lorsqu’ils travaillent de concert. À l’école de cuisine, on apprend tout sur les produits et les techniques, mais moi, je cuisine surtout de manière intuitive. Je suis les saisons de la nature, mais aussi celles de nos organes. La médecine chinoise et l’ayurvéda m’ont appris à écouter ce dont le corps a réellement besoin pour garder son équilibre. Et un herboriste m’a expliqué comment préparer des potions, des onguents et même du dentifrice à partir de plantes. Je garde mon esprit ouvert à ce genre d’idées.

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