On ne présente plus les substituts de viande à base de végétaux. Place maintenant aux substituts de poisson, plus acceptables sur le plan éthique et écologique aux yeux de nombreux consommateurs.
Le thon est une espèce à l’image déplorable: il fait l’objet d’une surpêche générant beaucoup de prises accessoires et il peut stocker une grande quantité de substances toxiques dans son tissu adipeux. Plus la pollution marine est importante, plus le thon est mauvais pour la santé. Bien qu’il y ait toute une série de certifications garantissant une pêche durable du thon, ce poisson reste un produit à l’éthique douteuse.
À l’ouverture d’un bocal de Vuna, l’odeur est indéniablement celle du thon.
Dans le monde entier, on a déjà tenté à plusieurs reprises de remplacer le vrai thon par une variante vegan, généralement préparée à base de soja ou de pois chiches. Mais sans réel succès. Aujourd’hui, un premier essai est fin prêt pour la distribution à grande échelle dans les supermarchés belges: le Vuna. Garden Gourmet, une filiale du géant alimentaire suisse Nestlé, a réalisé des tests en vue de reproduire le goût, la texture et l’odeur du thon pour produire un poisson sans poisson à base de protéines de pois européens, d’eau, d’huile de colza, de gluten de blé, d’arômes, de fibres d’agrumes et de sel.
Première constatation à l’ouverture d’un bocal (et non d’une boîte) de Vuna: l’odeur est indéniablement celle du thon. Cependant, la texture est beaucoup plus onctueuse que celle du thon en boîte. Bien qu’il n’y ait pas la moindre trace de mayonnaise, sa texture rappelle davantage la salade de thon. "Les fibres végétales ont une structure totalement différente de celle du poisson. Le défi consistait à se rapprocher le plus possible de cette structure", explique Oliver Nussli de Nestlé.
Et puis il y a le goût. Par rapport au thon pur, on détecte une subtile différence. Mais lorsque le Vuna est tartiné sur un sandwich, mélangé à une salade ou sur une pizza, personne ne se doute qu’il ne s’agit pas d’un authentique poisson.
