À Bruxelles, le restaurant Da Mimmo se cherche une identité

Le critique culinaire Jan Scheidtweiler s’attable au restaurant bruxellois Da Mimmo, qui hésite entre gastronomie italienne et française.

Reprendre un restaurant réputé est une opération délicate. En tant que propriétaire, allez-vous opter pour une transformation complète ou bien apposer graduellement votre empreinte? Louis Verstrepen a choisi l’approche progressive. Depuis l’été dernier, le chef est le nouveau propriétaire du Da Mimmo, un restaurant italien traditionnel doté d’une étoile Michelin. Même la reprise s’est déroulée en slow motion: Louis Verstrepen a été salarié pendant un an avant de racheter l’enseigne au groupe horeca Litvine.

Comme on pouvait s’y attendre, l’intérieur semble pratiquement inchangé depuis fin 2018, quand Serge Litvine a racheté le petit immeuble d’angle à son propriétaire d’origine, Mimmo Zizza: même mur de pierre naturelle, mêmes fauteuils en velours bleu - pourquoi changer un cadre cosy?

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©David Olkarny
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Cuisine française avec une touche italienne

Et les assiettes? À l’époque où Mimmo Zizza officiait au piano, il proposait des plats italiens riches en produits de luxe, tels que capellini aux oursins ou Saint-Jacques au lardo di Colonnata. Sous la direction de Serge Litvine, ce style raffiné et italien s’est poursuivi. Avec Verstrepen, il ne reste plus qu’une petite touche italienne, comme le vitello tonnato à la bergamote (42 euros) et les linguine au caviar sauce franciacorta (66 euros). En effet, la carte propose essentiellement des plats d’inspiration française, mettant en valeur le fait que le chef a travaillé avec des grands noms tels que Joël Robuchon et Anne-Sophie Pic.

Le nouveau chef et propriétaire, Louis Verstrepen, vise les deux étoiles Michelin.
©David Olkarny

Et il ne fait pas mystère de ses ambitions: il espère obtenir deux étoiles Michelin. En tout cas, il a déjà porté les prix à ce niveau: le plat le moins cher coûte 42 euros. Le menu le plus court (cinq services) est facturé 160 euros.

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Les gamberi rossi sont chers (62 euros), même si le nombre des gamberi et la luxueuse garniture en justifient le prix. Cependant, l’ensemble ne convainc pas entièrement, car le chef se perd dans des détails sans importance, comme une glace à la coriandre. En revanche, les classiques tagliolini Da Mimmo à la truffe (44 euros) sont excellents et généreusement garnis de truffe noire râpée à table. Le canard aux légumes d’automne (72 euros) - butternut et marrons artistiquement dressés - se distingue par une superbe sauce au cointreau, un détail qui plaira à Michelin.

La magnifique version du tiramisu (18 euros) avec glace au café et fleur d’oranger est boostée par du whisky Bourbon. Da Mimmo est cher et bon, mais semble encore hésiter quant à son identité: italienne ou française?

©David Olkarny

Adresse

  • Da Mimmo, Avenue du Roi Chevalier 24, 1200 Woluwe-Saint-Lambert (Bruxelles)
  • Fermé dimanche et lundi
  • Tél. 02/771.58.60 | www.da-mimmo.be

Addition

  • 178 euros par personne (144 euros les plats, 34 euros les boissons)

Décibels

  • Ambiance agréable: 63,4 dB en moyenne.
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Sommelier

  • Carte de vins italiens réputés, dont l’Ornellaia.
  • Treize vins au verre, de 9 à 20 euros, dont le verre de trebbiano d’abruzzo facturé 12 euros.

On y retourne?

Vu les prix, Da Mimmo constitue une expérience ponctuelle intéressante. Cependant, le manque d’identité de la carte est aussi un frein à y retourner.

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