“Ce tabouret pliant appartenait à mon grand-père. Enfant, je l’accompagnais parfois à la chasse. Je ne tirais pas: je restais assis sur ce trépied en grelotant. Mes grands-parents l’ont toujours gardé dans leur salle de chasse, parmi les bottes, les chapeaux, les manteaux et les fusils. Quand ma grand-mère est décédée, ma sœur et moi avons acheté sa maison, La Richardière, pour en faire un lieu d’événements. C’est ainsi que ce tabouret s’est retrouvé chez moi. C’est plus un souvenir lié à mon grand-père qu’à la chasse: je n’aime pas tuer des animaux, mais quand ils se trouvent dans mon assiette, je ne me plains pas!”
“Comme je suis assez agité, j’ai appris à pêcher, un exercice de patience et de concentration. Ce tabouret est très pratique: je le replie et le range avec mon matériel de pêche. Avec mon meilleur copain, nous allons parfois pêcher en mer pendant tout un week-end. C’est génial, surtout en été! Durant l’une de ces sorties, nous n’avions attrapé qu’un seul misérable poisson jusqu’à ce que mon épouse monte à bord. Alors qu’elle n’aime pas la pêche et a facilement le mal de mer, c’est à partir du moment où elle nous a rejoints que nous avons remonté cinq bars en un après-midi. Depuis, je suis certain qu’elle est la femme de ma vie!”
Biographie d’une chaise
Comme c’est le cas pour l’iconique “Butterfly Chair” ou la chaise de jardin “Monobloc”, il est impossible d’identifier le concepteur de ce trépied pliable en cuir. Il est toujours en production chez d’innombrables fabricants, mais on peut facilement trouver des exemplaires vintage à partir de dix euros.
Ce tabouret de camping poids plume est pourvu d’une sangle en cuir très pratique, qui permet de le transporter facilement une fois replié.
Dans l’Antiquité, en Égypte et en Grèce, on utilisait déjà ce modèle de tabouret.
“Ma regrettée grand-mère qui nous a appris à recevoir. Margarita Sames, la femme qui aurait inventé le cocktail margarita chez elle, à Acapulco, au Mexique. Et le pilote de Formule 1 Ayrton Senna, décédé en 1994, suite à un accident sur le circuit d’Imola, en Italie. À l’époque, j’étais un spectateur assidu des Grands Prix et un fan de Senna. C’était une légende, même s’il est toujours resté simple: le succès ne lui est jamais monté à la tête. Et pour que mes invités ne soient pas tous décédés, j’inviterais aussi mon frère cadet. Il est huissier. Une fois par mois, nous organisons ensemble un apéro pour des amis. Nous officions alors tous les deux au bar, pour assurer l’ambiance en préparant des cocktails pour tout le monde.”
“Comme mes enfants ont, respectivement, sept ans, quatre ans et demi et cinq mois, ma succession n’est pas à l’ordre du jour. Sur l’ensemble des quinze cousins et cousines, je suis le seul à avoir choisi de travailler pour Cointreau. Quand mon grand-père me l’a explicitement demandé en 2011, ça m’a directement fait penser à Nicolas Sarkozy, qui avait tenté de placer son fils Jean à la tête de l’EPAD (Établissement Public pour l’Aménagement de la Défense) en 2009. Je ne voulais pas être un fils à papa ni à grand-papa. Heureusement, mon grand-père pensait qu’un nom de famille n’était pas un permis pour décrocher un poste de direction. Dans l’entreprise, j’ai fait plein de choses, comme décharger les écorces d’orange et travailler dans la distillerie. Dans tous ces départements, j’ai été accueilli à bras ouverts: ils étaient fiers qu’un Cointreau veuille rejoindre l’entreprise.”