Jan Scheidtweiler s’attable chez Babam, un bistrot de quartier à petit prix, dont l’excellente réputation doit tout à son jeune chef Thibaut van Outryve.
La célébrité arrive parfois plus vite que prévu. Thibaut van Outryve (28 ans) a ouvert son établissement il y a moins de neuf mois et s’est déjà vu décerner, début novembre, le prix de la Découverte de l’Année pour Bruxelles par le très sélect guide Gault&Millau. Pas mal du tout pour un chef qui, après des années de haute gastronomie, souhaitait ouvrir un bistrot de quartier tout simple!
Le restaurant Babam, d’après le surnom affectueux que le chef donne à sa grand-mère, a un charme simple et sans chichis. La façade de la maison d’angle est d’un rouge chaleureux et l’intérieur est lumineux et simple – tables en bois et banquette garnie de coussins le long du mur. Le chef sort parfois de sa cuisine semi-ouverte pour apporter une assiette et échanger quelques mots avec les convives.
L’ambiance conviviale et sans chichis s’harmonise avec les saveurs natures et authentiques de l’assiette.
Les plats que le jeune chef propose à la carte sont, eux aussi, tout simples. Il prépare du pâté et des plats mijotés, mais doit sa réputation à l’aile de raie aux câpres et à la crème brûlée: on est bien dans l’esprit bistrot, mais dans une version à la fois innovante et rafraîchissante. Le choix est limité. À l’heure du déjeuner, il n’y a que cinq plats au menu et, pour le dîner, il n’y a qu’une petite carte et un menu dégustation. Les prix sont très raisonnables: le lunch trois services est facturé 32 euros et l’on peut s’offrir une entrée à partir de 16 euros.
L’expérience acquise par Van Outryve dans des établissements étoilés – dont le Chalet de la Forêt à Uccle – se retrouve dans sa manière de dresser un tartare de bœuf aux saveurs asiatiques: dans le creux d’une belle assiette, un cercle de viande finement hachée à la main est délicatement nappé d’une mayonnaise relevée à la sauce sriracha. Sur le dessus, dans un plus petit cercle, repose une croquette de riz parsemée de ciboulette: aussi élégant en bouche qu’à l’œil.
Les arancini, des boules de risotto renfermant un morceau de scamorza fumée, offrent également un grand plaisir à la dégustation, notamment grâce à la délicate crème de cèpes qui les accompagne. Par contre, le dessert, un millefeuille autour de la pomme, est un peu décevant: la pâte est fine et croustillante et les pommes forment une compote onctueuse, mais la crème glacée à la vanille qui l’accompagne est trop sucrée et un peu cristallisée.
La conclusion de ce repas est sans appel: offrir une telle qualité à un prix si modeste mérite tous les éloges.
Cette enseigne a fait l’objet d’une visite anonyme, financée par Sabato.
Babam
Avenue du Bois de la Cambre, 25
1170 Watermael-Boitsfort
Tél. 02/660.26.77
www.babam.be
Fermé samedi et dimanche.
Décibels
Ambiance animée: 68 dB en moyenne.
Addition
48,50 euros (32 euros les plats, 16,50 euros les boissons).
Sommelier
La courte carte de vins français propose des classiques (chablis, pomerol) et des tendances (vins naturels et oranges). À partir de 29 euros la bouteille. Le verre de côtes du Rhône blanc: 8 euros. Beau choix de 11 bières.
On y retourne?
Babam est exactement le genre de bistrot convivial et de qualité que tout le monde rêve d’avoir dans son quartier: j’y reviendrai, sans hésiter.