D’Eugénie à Émilie, à Baudour | “De grands classiques et un savoir-faire”

Le critique culinaire Jan Scheidtweiler s’attable au restaurant d’Eugénie à Émilie, à Baudour: “Les grands classiques de la cuisine franco-belge sont mis en valeur par le savoir-faire du chef.”

La saveur n’est pas automatiquement synonyme de sophistication: c’est sur ce credo qu’Éric Fernez a fondé deux restaurants sur la place du village de Baudour, près de Saint-Ghislain. Dans la brasserie Le Faitout, comme dans le restaurant gastronomique d’Eugénie à Émilie, le chef concocte des plats qui séduisent les amateurs d’une authentique cuisine de produit. Cet atout en a fait une adresse de choix des amateurs de grands classiques servis par un savoir-faire à la hauteur.

Éric Fernez a été élu artisan-cuisinier de l’année 2023 par Gault&Millau. Ce guide fait l’éloge de sa façon de ne gaspiller aucune partie de porc, de volaille ou de gibier: le chef travaille les bas morceaux en terrines ou en jambon fumé maison. Le Michelin n’est pas en reste: il lui a décerné deux étoiles, faisant de l’enseigne un des meilleurs établissements du Hainaut. Si le nom du restaurant fait le lien entre les générations (Eugénie était la grand-mère du chef, Émilie est sa fille), l’intérieur également jette un pont entre hier et aujourd’hui: le plafond voûté, les meubles imposants et le carrelage ancien s’accordent avec le bar design et l’éclairage sophistiqué.

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Du poulet de Bresse au gambero rosso, la carte regorge de produits de luxe. Le chef est également un grand amateur de bouillons et de sauces classiques, comme le consommé de queue de bœuf ou la sauce hollandaise qui accompagne le morceau de turbot.

©Cici Olsson

Quatre noix de Saint-Jacques poêlées (62 euros) sont nappées d’une sauce au beurre champagne et citron, une combinaison savoureuse et toute en fraîcheur. Une garniture de légumes, hélas un peu trop fades (chou-fleur, navets) parachève cette belle assiette simple et savoureuse.

Si la sole Fernand Point, un plat signature du chef, n’est pas au menu, d’autres classiques le sont, dont une généreuse assiette de jambonnettes de grenouilles dans une délicate croûte de pain de mie (65 euros), soit douze cuisses dodues et dorées, reposant dans une crème d’ail et persil parfaite. La tout aussi généreuse assiette de pigeonneau (la volaille entière est cuisinée) est pleinement mise en valeur grâce à son jus corsé au Banyuls (75 euros).

Les crêpes Suzette flambées à table clôturent ce repas mémorable. Ces crêpes accompagnées d’une sauce au beurre, sucre caramélisé, zeste et jus d’orange, sont flambées au cognac et servies avec de la glace à la vanille Bourbon n’ont rien de très original, mais c’est tellement bon qu’on en redemande!

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Où?

Place de la Résistance 1, 7331 Baudour
Tél. 065/61.31.70

Addition

502 euros pour deux couverts.

Sommelier

La carte de vins français est superbe. Nous avons dégusté un Puligny-Montrachet de Bachelet-Monnot et un Saumur de Thierry Germain. Comptez 95 euros pour quatre verres et 115 pour cinq.

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Décibels

L’endroit est spacieux, confortable et accueillant. Ambiance feutrée avec quelques murmures en arrière-plan. Le décibelmètre affichait une moyenne de 65 dB.

On y retourne?

Cette expérience mémorable a son prix. J’adorerais y retourner, mais il faudra d’abord requinquer mes finances.

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