Les dessous des tendances virales dans l’univers culinaire. Cette semaine: la mort annoncée de la boîte à tartines old school.
Autrefois, c’était facile: on glissait deux sandwiches au fromage dans sa boîte à tartines et basta. Aujourd’hui, cela s’avère nettement plus compliqué parce que le lunch a changé: un yaourt, un pot de granola, un ravier de fruits et peut-être encore un petit restant de la veille.
"Ces derniers temps, le lunch lambda est devenu plus varié. Par conséquent, le contenant doit suivre le contenu", explique Lisette Lentferink pour l’entreprise de contenants Mepal. "Après un règne sans partage pendant septante ans, notre best-seller n’est plus la boîte à tartines rectangulaire, mais le LunchPot, un récipient pour les salades."
La boîte à tartines avait pourtant été saluée avec enthousiasme sur tous les lieux de travail. La société Aladdin Industries a sorti sa première lunch box en 1954, pour faire un coup de pub pour le personnage de fiction Hopalong Cassidy. Si ce nom n’est pas resté dans les mémoires, cette première lunch box a eu une influence énorme: dans les 15 années qui ont suivi, 120 millions d’exemplaires ont été vendus dans le monde. Une bonne alternative au baluchon: le pain restait frais plus longtemps et les sandwiches pouvaient être préparés à l’avance. L’avenir s’annonçait radieux pour cette boîte à lunch... jusqu’à ce que le pain soit considéré comme l’ennemi à abattre. Et à sortir fissa de la lunch box.
"Même chez les écoliers, nous constatons une évolution", ajoute Lentferink. "Ils utilisent encore une boîte à tartines, mais type bento, inspirée du modèle japonais avec des petits compartiments dans lesquels on peut mettre du fromage, des légumes ou des fruits."
La lunch box contemporaine est le manifeste du parti pris de son utilisateur. On est ce qu’on mange, mais aussi dans quoi on le mange.
La lunch box des adultes est devenue multifonctionnelle: on l’emporte au travail, mais on l’utilise aussi pour conserver les aliments. "Et la frontière entre ces deux fonctions devient de plus en plus ténue", conclut Lentferink.
Cependant, un autre aspect - écologique cette fois - intervient également dans le déclin de la boîte à tartines old school. "Si on gère son alimentation de manière durable, ce n’est pas pour l’emballer dans du plastique", pointe Bieke Vanduffel, qui distribue dans notre pays des labels californiens tels que Klean Kanteen et Ecolunchboxes, tous deux spécialisés dans les boîtes alimentaires en acier inoxydable.
"Nous constatons que la tendance healthy gagne le secteur des emballages. Les Ecolunchboxes sont un phénomène connu en Californie. Chez nous, cette tendance n’en est qu’à ses balbutiements."
Julie Van den Kerchove, une chef raw food, Keto Diet et vegan, veut utiliser les Ecolunchboxes pour son nouveau livre. Conscients du fait qu’ils ne peuvent plus conserver leurs ingrédients dans des containers en plastique, des restaurants végétariens et vegan viennent aussi frapper à sa porte.
"Les gens utilisent également nos produits pour faire leurs courses dans les magasins où l’on vend les aliments en vrac. C’est clair: la lunch box contemporaine est le manifeste du parti pris de son utilisateur. On est ce qu’on mange, mais aussi dans quoi on le mange."