Le chef Peter Goossens est aux commandes de La Rigue, la brasserie de l'hôtel La Réserve.
Le chef Peter Goossens est aux commandes de La Rigue, la brasserie de l'hôtel La Réserve.
© Hugo Thomassen

La Rigue à Knokke | "Cher et chaotique, mais délicieux"

Le critique culinaire Jan Scheidtweiler s’attable à La Rigue, la luxueuse brasserie de l'hôtel La Réserve à Knokke-Heist. Verdict: la cuisine y est bonne, mais le reste est perfectible.

"Le pire service qui soit. Trop de maladies de jeunesse, trop de m’as-tu-vu." Durant les semaines qui ont suivi l’ouverture de La Rigue, les critiques sur Tripadvisor ont été très majoritairement négatives. On y déplorait notamment l’attente et les prix élevés. Même le parking (6 euros de l’heure) en prenait pour son grade.

Bref, un démarrage difficile pour la brasserie de l’hôtel La Réserve. Surprenant, car c’est Peter Goossens, le chef triplement étoilé du Hof van Cleve, dont le nom est tout simplement synonyme de perfection, qui est aux commandes.

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Le chef Peter Goossens est au commande de La Rigue, la brasserie de l'hôtel La Réserve.
Le chef Peter Goossens est au commande de La Rigue, la brasserie de l'hôtel La Réserve.
© Jean-Pierre Gabriel / Courtesy of Glenn Sestig

Cuisine belgo-française

Une belle assiette ne suffit pas toujours à rendre agréable une expérience culinaire.

En ce vendredi midi ensoleillé, le parrain de la gastronomie en personne officie dans l’une des deux cuisines ouvertes, aux murs immaculés. Du bar rutilant aux salles à manger avec vue sur le Zegemeer, en passant par la brigade de cuisine composée de 15 cuisiniers, à La Rigue tout est grand. La disposition astucieuse des banquettes évite l’impression de réfectoire des tables rapprochées, même si, malgré tout, il n’est pas si difficile de suivre la conversation de la table voisine.

Des croquettes aux crevettes à la sole meunière, le chef a élaboré une carte de classiques de la cuisine belgo-française. La Rigue est un établissement onéreux: les deux croquettes sont facturées 28 euros. Et pour une bouchée à la reine, garnie de ris de veau, certes, il faut compter 48 euros. Le rythme est plutôt soutenu, ce qui contredit les critiques sur la durée de l’attente. Très vite, une généreuse salade aux crevettes grises (48 euros) arrive à table. Bien que d’apparence très simple, elle est exécutée de main de maître: tomates cerises pelées, œufs de caille mollets et salade bien assaisonnée accompagnent judicieusement de superbes crevettes toutes fraîches.

Du bar rutilant aux salles à manger avec vue sur le Zegemeer, en passant par la brigade de cuisine composée de 15 cuisiniers, à La Rigue tout est grand.
Du bar rutilant aux salles à manger avec vue sur le Zegemeer, en passant par la brigade de cuisine composée de 15 cuisiniers, à La Rigue tout est grand.
© Courtesy of Glenn Sestig
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Suit un carpaccio de langoustines (45 euros) qui, avec sa séduisante garniture de pomme verte, crème d’avocat, nori, algues hijiki et sauce au basilic et raifort, évoque la grande gastronomie. Le filet de Holstein (48 euros) accompagné d’une sauce au poivre vert et de fines et délicates frites est également bien exécuté. Seul bémol: le steak tartare (35 euros) n’est pas découpé au couteau, mais finement haché, ce qui lui donne une texture un peu trop uniforme.

Le service, quant à lui, est perfectible: malgré la foule de personnel en salle, il est chaotique. Les nombreuses nouvelles recrues ne semblent pas encore en phase avec la dynamique de la brasserie.

La Rigue est donc une adresse luxueuse et raffinée, mais également trop fébrile et chère. Une belle assiette ne suffit pas toujours à rendre agréable une expérience culinaire.

Infos pratiques

  • Hôtel La Réserve. Elizabetlaan 160, 8300 Knokke-Heist.
  • Fermé le lundi et le mardi.
  • Tél. 050/61.06.06 | www.la-rigue.be

Addition

  • 133,50 euros par personne (dont 29,50 euros pour les boissons)

Décibels

  • 67,5 dB en moyenne.
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Sommelier

  • Belle carte des vins, noms prestigieux et prix élevés: le Puligny-Montrachet de Bruno Colin (350 euros) et le champagne Krug Clos d’Ambonnay (4.500 euros).

On y retourne?

  • Les plats sont bien exécutés, mais le reste va-t-il évoluer? J’y retournerai avec plaisir, mais vu les prix élevés, j’attendrai une occasion spéciale.
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