Le Château La Coste, près d'Aix-en-Provence, vient d’inaugurer un nouveau pavillon dessiné par le grand architecte brésilien Oscar Niemeyer, son dernier projet avant son décès. Un grand cru.
En deux mots
À 15 kilomètres d’Aix-en-Provence, le Château La Coste associe domaine viticole et gastronomie de haut vol avec le monde de l’art et de l’architecture.
Ça n’a pas de prix
Tadao Ando (le centre d’art), Jean Nouvel (le chai), Frank Gehry (le kiosque à musique), Richard Rogers (une galerie suspendue), Renzo Piano (le pavillon d’exposition): le domaine viticole de 200 hectares de l’homme d’affaires irlandais Patrick "Paddy" McKillen est devenu le terrain de jeu de cinq lauréats du prix Pritzker.
La contribution d'Oscar
Le domaine en compte désormais un de plus avec le nouveau pavillon et dernier projet du maître de l’architecture Oscar Niemeyer, décédé il y a dix ans. Approché par McKillen en 2010, le Brésilien conçoit une bâtisse tout en courbes, aux formes organiques et sensuelles, abritant un espace d’expositions de 380 m² et un auditorium de 80 places au sein d’une structure cylindrique de 140m².
On y accède par une passerelle donnant sur une grande façade incurvée en verre: de l’intérieur, elle donne l’impression que le vignoble de Vermentino se prolonge dans le bâtiment. Aussi, devant la structure, tel un miroir imparfait, le bassin d’eau reflète la façade, créant un jeu de lumière et de reflets très apaisant. Oscar Niemeyer considérait ce pavillon comme son ultime cadeau à la France, un pays qui lui était cher (il s’était exilé à Paris pour échapper à la dictature militaire avant de rentrer à Rio).
Décoratif, l’art?
Mais là où Patrick McKillen marque les esprits, c’est par sa qualité de grand collectionneur d’art contemporain. Et il partage sa passion: chaque année, le calendrier des expositions est bien chargé. On peut ainsi apercevoir, au milieu des vignes, des œuvres de Louise Bourgeois, dont la monumentale "Araignée accroupie" à l’entrée du domaine, mais aussi des pièces d’Andy Goldsworthy, Richard Serra, Per Kirkeby, Ai Weiwei, Alexander Calder ou encore Jean-Michel Othoniel. La tapisserie est une œuvre de Fernand Léger.
Tant son domaine que sa collection, qui sont une sorte de work in progress, il les façonne sans plan préétabli, mais au gré des rencontres et des affinités. "Chaque artiste invité conçoit son œuvre et choisit son emplacement dans la nature pour enrichir la promenade de nouvelles installations", explique la sœur de Patrick, Mara McKillen, qui dirige les lieux.
Lever le verre
Le Château La Coste est avant tout un domaine viticole dont la réputation n’est plus à faire. Depuis 2004, McKillen perpétue ici une tradition datant de l’époque romaine, faisant de la culture biologique sa priorité. Il s’inspire notamment des règles de la biodynamie dans un souci de préservation des sols et de l’environnement, privilégiant la qualité à la quantité des rendements (il a divisé par deux le nombre de bouteilles produites chaque année).
Un casse-croûte étoilé
Le domaine comporte cinq restaurants, et pas des moindres: celui de l’Argentin Francis Mallmann, star du barbecue, et celui d’Hélène Darroze, cheffe triplement étoilée qui officie à The Connaught à Londres.
Dormir sur ses deux oreilles
Un sentier mène du pavillon conçu par Renzo Piano à la Villa La Coste, le somptueux hôtel à l’architecture contemporaine atypique soulignée par l’utilisation de matériaux naturels de la région. La Villa La Coste comprend 28 Villa Suites, dont dix avec piscine privée, ainsi qu’un espace dédié au bien-être.
À partir de 700 euros la nuit en Suite Pavillon
à La Villa La Coste. 2750 Route de la Cride,
13610 Le Puy-Sainte-Réparade, France.
www.chateau-la-coste.com