Lily's à Bruxelles | Un cadre somptueux pour une cuisine classique

Sabato avait déjà eu l'occasion de visiter les lieux une première fois à l'ouverture, avec une légère déception pour la cuisine servie alors. On a voulu donner une seconde chance à ce restaurant-club qui fait tant parler de lui.

Pour l'apéritif, on n'aurait tort de ne pas se laisser tenter par l’un des nombreux cocktails de la carte du Lily’s. Il y en a pour tous les goûts – une dizaine de classiques (de 13 à 15 euros) et six cocktails signatures (de 15 à 16 euros). La liste est impressionnante et témoigne d'une recherche poussée pour proposer des breuvages hors du commun, à l’image du Purple Petal Fizz (16 euros) – un cocktail à base de gin infusé au chou rouge qui lui donne une couleur subtilement rosée, aux notes de bonbon à la violette de notre enfance. L’acidité du citron adoucit le côté sucré de ce cocktail résolument savoureux.

Après quelques gorgées, la faim nous rappelle à l’ordre. Alors que le Lily's proposait initialement des petites assiettes à partager, la carte a désormais pris la forme d'un menu classique avec de multiples entrées, plats et desserts. Parmi les douze entrées, des dim-sum de crevettes classiquement agrémentés de sauce soja et de gingembre (15 euros) – et un vitello revisité à la sauce asiatique (26 euros), avec une crème de sésame, des pickles de champignons, le tout parsemé de feuilles de coriandre et de basilic thaï. La déception de la première entrée s'estompe à la réception de la seconde. Le vitello séduit par ses notes légèrement relevées et ses baies de grenade qui apportent une explosion de fraîcheur en bouche.

En seconde partie de repas, la carte du Lily’s propose cinq viandes, quatre types de poissons et trois déclinaisons de pâtes. Le croustillant de cuisse de volaille (32 euros) à la sauce au vin jaune et aux morilles, accompagné de carottes glacées et d'une onctueuse purée offre une expérience gourmande et savoureuse, mais qui manque de finesse dans la présentation. Le poulpe braisé (38 euros) servi sur un risotto à la Milanaise au chorizo et petits pois ne s'avère pas non plus à la hauteur . Les goûts très prononcés du safran et du chorizo s'entrechoquent plus qu'ils ne se marient en bouche.

Parmi les desserts, le tiramisu (12 euros) très aérien est un classique réussi, qui plaira aux amateurs de plaisirs légers en fin de repas.

Un regret particulier découle du manque d’accompagnement sur le choix des vins. Alors que la carte est particulièrement dense (une vingtaine de bouteilles par couleur, avec des grands crus jusqu'à 995 euros), il ne semble y avoir aucun sommelier en salle ce jour-là pour guider les clients. À défaut, on opte pour un Pinot Grigio 2020 San Simone (8,5 euros le verre) – blanc frais avec une légère note acide – et un Pinot Noir 2020 Pascerette des Vignes (9,5 euros) – rouge gourmand et rond aux notes de fruits des bois. Attention: le Lily’s privilégie les grands classiques conventionnels et ne s’adresse pas aux amateurs de vins natures.