Restaurant Château de Leignon: Isabelle Arpin mêle gastronomie et charme rustique

Le cadre, une aile de ferme en carré magnifiquement rénovée, est à la hauteur du talent d’Arpin. À l’extérieur, le charme rustique de la pierre naturelle domine et, à l’intérieur, des coussins multicolores sur une longue banquette apportent une ambiance chaleureuse. Dans la cuisine semi-ouverte, aucune trace de la cheffe: elle semble avoir délégué le service à deux de ses cuisiniers lors de ce mercredi soir paisible.

À l’auberge, on a le choix. Outre les menus en trois, quatre ou cinq services (de 55 à 82 euros), la carte propose douze plats et une série de bouchées – labneh (12 euros), sardines millésimées (12 euros) ou mousse de jambon qui, bien que généreuse, manque quelque peu de saveur. Par contre, la deuxième bouchée, un financier à l’anchois et à l’olive, est d’une saveur subtile et gourmande.

Dans une entrée autour du ris de veau (32 euros), on perçoit la prédilection de la cheffe pour les touches sucrées. L’abat, joliment croustillant, repose sur une poire pochée à la vanille, une association qui manque de fraîcheur. Malgré le sarrasin soufflé, ce plat n’est pas à la hauteur de la finesse de la cuisine d’Isabelle Arpin.

Le meilleur moment du dîner, une préparation de coquilles Saint-Jacques crues (28 euros) semble prometteuse: elles sont servies avec une soupe d’huîtres, avec du chou-fleur et des œufs de hareng, mais l’exécution laisse à désirer. Les coquilles, bien que très fraîches et de belle qualité, sont découpées en carpaccio, mais la garniture crémeuse manque de fraîcheur – la petite soupe a un goût de fromage bleu.

Un tournedos Rossini parfaitement exécuté (46 euros) – avec du foie poêlé et de la truffe, mais sans croûton – démontre qu’Isabelle Arpin peut réaliser de belles prouesses. Espérons que l’ensemble de la carte adopte bientôt cette touche Arpin.

Cette enseigne a fait l’objet d’une visite anonyme, financée par Sabato.