Testé: la terrasse d'Albert à la Bibliothèque royale de Belgique

Le critique gastronomique Jan Scheidtweiler s’attable en terrasse chez Albert, à la Bibliothèque royale de Belgique.

Qui aurait imaginé que l’on aurait pu se régaler dans la plus grande bibliothèque du pays? Les passionnés savent qu’à l’Albertine, on peut consulter des manuscrits bourguignons, des estampes de Pieter Bruegel l’Ancien et un atlas de Mercator mais, jusqu’à présent, la Bibliothèque royale ne s’était pas distinguée en matière de restauration, comme peuvent en témoigner les rares visiteurs ayant tenté le croque-monsieur, le rollmops mayonnaise et la soupe du jour insipide. Depuis que l’Albertine a cédé la gestion de son restaurant, en septembre 2020, la restauration est enfin à la hauteur de la superbe vue sur la ville.

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Filip Fransen, le chef qui a repris l’établissement, est habitué à cuisiner pour les grands groupes. En sortant de l’ascenseur, au cinquième étage de ce monumental bâtiment, on comprend pourquoi ce n’est pas du luxe: le restaurant Albert est immense. Malgré la jauge imposée, il peut accueillir 75 couverts dans une salle qui a des allures de réfectoire, mais qui se rattrape avec une terrasse surplombant le Mont des Arts de 332 places, bien que la totalité de sa superficie ne soit occupée que pour des DJ sets et des événements culturels.

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Le chef est un adepte de la bistronomie parisienne qui préconise d’éviter les produits coûteux au profit d’ingrédients simples, travaillés de manière créative. Cette philosophie donne des résultats intéressants et savoureux. La carte de la terrasse propose douze plats à prix doux, comme des arancini au pesto d’ail des ours (13 euros) ou des couteaux de mer en persillade (13 euros). Pour le restaurant, le chef a conçu une carte plus élaborée et plus gastronomique - pensez à l’épaule d’agneau confite avec mousseline de persil et citron.

La cuisine est à la hauteur de la superbe vue sur la ville.

Le ton est donné par une assiette de croquettes aux crevettes (14 euros la paire) à la croûte de panko dorée et croustillante qui cache une farce coulante, servie avec une délicieuse salade et une rémoulade bien relevée: ici, on sert une cuisine de qualité (seul bémol: la béchamel gagnerait encore en intensité en étant réalisée avec du lait aux crevettes). Les huîtres de l’Escaut oriental (11 euros les cinq) sont travaillées avec la même précision: leur goût salin se marie bien avec l’huile d’aneth et le raifort. L’assiette végétarienne de falafels aux fines herbes offre le meilleur de la bistronomie: aussi bien les lentilles que la salade fraîche, les carottes, le chou-fleur et le dressing au yaourt en font une préparation d’un bon rapport qualité-prix (17 euros). Si on va à la Bibliothèque royale pour ses 150km de rayons de livres, on prolonge sa visite pour sa restauration de qualité.

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