Jan Scheidtweiler s’attable à La Villa Lorraine by Yves Mattagne: un vent nouveau souffle sur la vénérable institution.
Ce n’est pas toujours agréable de vieillir, mais cela arrive à tout un chacun... Alors comment gérer le poids des années? Pour Serge Litvine, propriétaire de La Villa Lorraine depuis 2010, la réponse est évidente: un lifting régulier est nécessaire pour que la septuagénaire Villa reste au top de la gastronomie bruxelloise.
L’été dernier, Litvine a notamment effectué la plus grande rénovation que l’adresse ait jamais connue. La métamorphose est spectaculaire: du somptueux bar intégrant un arbre à la lumineuse salle à manger regorgeant d’art et de design, on ne sait pas où donner de la tête. La verrière du plafond est la seule trace du passé de La Villa Lorraine, marquée du sceau de Marcel Kreusch, créateur de l’établissement et qui lui a offert trois étoiles Michelin en 1972.
Pourtant, le changement le plus notable est caché en cuisine: avec le transfert d’Yves Mattagne, le chef deux étoiles du Sea Grill, Litvine joue la carte de la haute gastronomie.
Créations sophistiquées au restaurant gastronomique et plats à partager au lounge bar.
Ainsi, Mattagne se retrouve aux fourneaux tant pour le restaurant gastronomique et que pour le lounge bar. Pour le premier, le chef a élaboré des créations sophistiquées et des menus dégustation (le menu 5 services à 145 euros et le menu 7 services à 175 euros). La fameuse presse à homard reprend du service pour une préparation signature de homard, ris de veau et béarnaise (110 euros). Notre visite, peu après l’ouverture, n’a pas été tout à fait convaincante: le service est toujours à la recherche du bon ton et le menu n’est pas encore tout à fait abouti.
Pour le lounge bar, Mattagne a imaginé des plats à partager: des sushis, une savoureuse gaufre de Bruxelles ainsi que son célèbre tartare de thon servi avec des frites. La gaufre de Bruxelles aux algues (14 euros) est accompagnée de crème d’huîtres et caviar de citron. Les dumplings de langoustine et foie gras (24 euros les quatre, en photo) sont servis avec un consommé de canard laqué absolument délicieux, tout comme le canard laqué sauce hoisin et agrumes (27 euros), qui rivalise avec la légendaire version du non moins légendaire Hakkasan de Londres. Hélas, au lounge bar, tout n’est pas du niveau «Mattagne»: le bœuf wagyu dry aged sur lit de crispy rice est dominé par une mayonnaise au piment (22 euros pour quatre pièces) et c’est dommage.
Malgré ces petits détails, la vénérable Villa Lorraine a retrouvé un nouvel élan grâce à un chef trendy et une famille d’entrepreneurs plus qu’enthousiastes.