Testée: la cuisine de Kenzo Li, chef primé de La Table de Demain

Jan Scheidtweiler nous emmène à La Table de Demain à Namur: un dîner chez un chef rôtisseur primé.

Qui ne voudrait pas s’attabler chez un chef primé, même s’il n’a que 22 ans? Kenzo Li, le chef qui officie à La Table de Demain, a remporté au début de l’année le prix du Meilleur jeune chef rôtisseur de Belgique 2021, organisé par la confrérie de la Chaîne des Rôtisseurs. Il a ensuite décroché la deuxième place au Championnat du monde des "Jeunes chefs rôtisseurs" à Paris. Autant de talent, cela suscite forcément la curiosité!

C’est pourquoi, un soir d’automne, nous nous retrouvons à une table avec vue sur l’îlot de cuisson futuriste derrière lequel le chef dresse méthodiquement ses assiettes. Il s’avère que Kenzo Li est à la tête d’un demi-restaurant. La moitié de ce grand bâtiment léger, situé près du confluent de la Sambre et de la Meuse, s’appelle en effet Demain à Main et propose des plats accessibles servis au comptoir. Li officie dans l’autre moitié, dédiée à la gastronomie. Les deux projets ont été conçus par la famille de restaurateurs Gersdorff.

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Une belle assiette de bar nous apporte enfin ce que nous sommes venus chercher.

Le chef primé est seul. Pourtant, il y a plus de vingt convives dans la salle. Peut-il proposer de la gastronomie de cette manière? Pas vraiment. Des dégustations décevantes à l’accompagnement inexistant du café, tout au long du menu (quatre services, 59 euros), Li montre surtout comment ouvrir des sacs en plastique contenant des ingrédients préparés à l’avance. Il ne cuisine pas à la minute, mais assemble des éléments sur une assiette.

Après un chou ramolli, fourré de crème de parmesan et gelée de chou-fleur, on espère une amélioration avec l’œuf surprise annoncé au menu. Hélas, cet œuf est accompagné d’une garniture peu cohérente de champignons et de noix et d’un velouté de topinambours. Voilà qui n’annonce rien de bon.

Une belle assiette de bar nous apporte enfin ce que nous sommes venus chercher. Le poisson, cuit sur peau, repose sur un savoureux lit de fenouil rôti et de chorizo. Ensuite, c’est à nouveau la déception: le filet de biche basse température est insipide et la savoureuse garniture d’airelles et cèleri-rave ne parvient pas à le sauver. Le dessert à base de cèpes, sapin, chocolat et noisettes est un bol rempli de crèmes et de gouttes. Quel est l’intérêt d’un plat créatif si le goût n’est pas au rendez-vous? On s’attendait à mieux de la part d’un chef primé.

Adresse
Rue des Bouchers, 19, 5000 Namur. Tél. 081/44.44.49
www.latablededemain.be
Ouvert uniquement le soir, du mardi au samedi
Addition
139,50 euros pour deux couverts.
Sommelier
Une carte d’une vingtaine de vins, principalement français. Neuf vins au verre. La carte des bières est intéressante.
Décibels
Le calme règne dans la partie du bâtiment réservée à la gastronomie, ce qui en fait un lieu propice à la conversation.
On y retourne?
Être primé est une chose, mais bien cuisiner pour ses clients en est une autre...

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