Jan Scheidtweiler s’attable chez Grammes à Saint-Gilles: une ode au pain traditionnel et à la cuisine familiale toscane.
Bien manger n’est pas synonyme de restaurant chic, mais de temps, de produits de qualité et d’amour pour la cuisine "casalinga". Dans un modeste bâtiment d’angle de Saint-Gilles, Angelica Magni et Christian Lejour rendent hommage à cette savoureuse cuisine faite maison. C’est en 2020 que le couple italo-belge a opéré un changement à 180 degrés: après avoir tous deux travaillé dans le management, ils se sont reconvertis dans la cuisine. Et en combinant leur resto-lunch avec une boulangerie artisanale et une petite épicerie, ils ont rendu Grammes "corona proof".
Devant la cuisine ouverte, les propositions du jour sont indiquées sur un mur en carrelage vert. La cheffe Magni nous propose une salade de scarole à l’étuvée et plusieurs variétés de pizzas (6 euros la part) dont la margherita, une version à la courgette et lard ou encore à l’artichaut et tomate.
Cette cuisine familiale et authentique est placée sous le signe de la simplicité et de la qualité.
Dans un comptoir réfrigéré, rôti de porc et sauce pour pâtes en bocaux attendent le client, prêts à être emportés. L’autre côté de la pièce accueille les produits au levain du boulanger Lejour: du pain pendant la semaine et des viennoiseries le samedi matin.
La cheffe toscane et le boulanger bruxellois sont des adeptes du bio, comme l’indiquent les sacs de farine moulue sur pierre et le jus de pomme. Tout cela est bien sain, mais est-ce savoureux? Oui, du moins pour ceux qui apprécient la cuisine familiale authentique. Certains foodies râperont peut-être un zeste de citron sur le copieux plat de sardines et pommes de terre au four, mais ils passeront ainsi à côté de l’essentiel.
La scarole et le dessert aux figues sont également placés sous le signe de la simplicité et de la qualité des produits. La scarole est étuvée et préparée avec des olives et des câpres. Les figues, qui semblent fraîchement cueillies, forment une belle association avec les noix et le yaourt. Sur la pizza à la mortadelle, Magni a ajouté quelques pistaches pour une touche raffinée et c’est délicieusement réconfortant.
Pizzas, pains et sauces pour pâtes forment le trio de base de l’offre de Grammes. Pour le reste, la carte dépend de l’offre du marché et de l’humeur de la cheffe: un jour, elle prépare un risotto (10 euros) et, le lendemain, un minestrone (7 euros). La surprise est au rendez-vous, mais quiconque entre dans cet accueillant petit établissement aura du mal à repartir sans schiacciata (pain toscan à l’huile et gros sel), une portion de légumes grillés ou un ragoût spezzatino.