Notre critique Jan Scheidtweiler s’attable à La terrasse de La Chapelle, le nouveau restaurant de Seppe Nobels.
C est un grand chef qui nous offre une cuisine de qualité tout en nous élevant à un niveau supérieur, et transcende l’assiette. Seppe Nobels, qui a l’art et la manière de mettre les légumes en valeur dans son enseigne anversoise, Graanmarkt 13. Vu qu’il faut limiter sa consommation de poisson et de viande, laissons-nous guider par Nobels!
Depuis l’été dernier, le "chef des légumes" n’officie plus au Graanmarkt 13, mais au château d’Anthisnes, un village entre Liège et Durbuy. Avec son associé, Joachim Marynen, Nobels a transformé le domaine de La Chapelle en un lieu de restauration et de vacances. En effet, les clients peuvent également séjourner au château ou dans des tentes de luxe plantées dans le parc.
Le vendredi soir, le chef concocte un grand menu de sept services au prix - quelque peu - conséquent (105 euros). Les autres soirs, il laisse les fourneaux à Kwinten Albertijn, un vétéran du Graanmarkt 13, qui propose alors un menu quatre services plus léger (58 euros).
Avant de servir son grand menu, Nobels accompagne ses hôtes à la découverte du domaine, qui s’étend le long d’un affluent de l’Ourthe. Le chef montre et décrit les plantes sauvages - achillée millefeuille ou petite oseille - qui se retrouveront le soir même dans les préparations qu’ils dégusteront. Le chef est aussi apiculteur: deux ruches sont installées à l’orée du bois.
Comme le château n’avait pas encore de cuisine à part entière l’été dernier, les premières préparations de La Chapelle ont lieu dans une cuisine de campagne. Et quand il fait beau, dîner sur la terrasse couverte avec vue sur la piscine est l’assurance d’une soirée féerique.
Dans sa cuisine, Nobels joue de préférence la carte locale: il travaille le sandre et les écrevisses de la région, mais préparés en ceviche, ce n’est peut-être pas la meilleure façon de les mettre en valeur. Par contre, la truite fumée de La Roche est joliment intégrée dans une composition de légumes: chips d’ail, crème de pois jaunes et brocoli agrémentée d’une note fumée obtenue suite à un bref passage sur le barbecue. Les couteaux (un des rares produits non locaux) sont également travaillés avec délicatesse, accompagnés d’une vinaigrette aux herbes sauvages.
Dans ce château médiéval, le chef anversois propose une expérience particulière, même si elle est malheureusement réservée à ceux qui sont prêts à y mettre le prix.