À San Remo, une villa paradisiaque avec vue sur la mer Tyrrhénienne

Le terrain a failli devenir un court de tennis pour l’immeuble tout proche... L’entrepreneur italien Walter Lagorio n’y voyait au départ qu’un simple projet immobilier, une villa de vacances qu’il revendrait à terme, mais il a changé d’avis.

Les amateurs de cyclisme connaissent San Remo, où se termine le Milan - San Remo, la première grande course de la saison. Eddy Merckx, Wout Van Aert et, le mois dernier, Mathieu van der Poel ont d'ailleurs inscrit leur nom au palmarès de la Primavera. Mais Eros Ramazzotti, Andrea Bocelli, Laura Pausini et Måneskin ont également remporté un prix dans cette paisible ville de la côte méditerranéenne. Et ce n’est pas grâce à leurs mollets, mais plutôt à leurs cordes vocales: ils ont participé au Festival della canzone italiana, le concours de chant le plus célèbre d’Italie, qui les a lancés et leur a fait connaître la gloire. Ici, l’amour de la musique doit être dans l’air, car le propriétaire de cette villa, Walter Lagorio, joue de la batterie pendant son temps libre et a un faible pour les belles guitares au point d’exposer dans le hall d’entrée une Gretsch dans une alcôve éclairée évoquant un mini autel.

©Aldo Amoretti
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Festival uno jazz & blues

"J’aime surtout le jazz et le blues", confie l’homme d’affaires italien. "Avec quelques amis, j’ai un groupe qui se produit régulièrement dans les clubs de la ville. Depuis plus de dix ans, j’organise le festival Uno Jazz & Blues à San Remo. La musique fait partie de mon identité et m’accompagne partout: c’est pour cela que j’ai installé un système de sonorisation dans la maison, mais aussi dans le jardin."

Qu’il ait encore le temps de faire des jam-sessions tient du miracle. En effet, non seulement l’Italien à la moustache blanche digne d'Einstein est propriétaire d’une entreprise, mais au cours de ces dernières années, il s’est aussi consacré de plus en plus activement à sa nouvelle passion, l’immobilier et l’hôtellerie. "J’y ai pris goût lors de la construction de ma première maison à Roquebrune-Cap-Martin, sur la Côte d’Azur, à une trentaine de kilomètres d’ici", témoigne-t-il. "Ensuite, j’ai transformé l’ancien palais de justice de San Remo en maison de repos. J’ai également pris en main le Porto Vecchio, le vieux port de la ville. Je suis actuellement en train de rénover un hôtel, et j’ai encore beaucoup d’autres projets à concrétiser."

La villa, à quelques mètres de la plage, a de grandes baies vitrées pour que l’intérieur et l’extérieur ne fassent qu’un.
La villa, à quelques mètres de la plage, a de grandes baies vitrées pour que l’intérieur et l’extérieur ne fassent qu’un.
©Aldo Amoretti

Lagorio a beau multiplier les projets immobiliers, il aime troquer la terre ferme pour la mer, son véritable amour. "Je ne peux pas rester loin de l’eau. J’ai un chantier naval et un yacht, le Seataly, que je loue également. À bord, il y a un chef qui prépare des plats succulents."

Le plus beau bureau du monde

Lagorio vit en France, mais cette villa est son pied-à-terre à San Remo. "Quand j’ai trouvé ce terrain à bâtir, j’avais l’intention d’y faire construire une maison pour la vendre. Mais lorsqu’elle a été achevée, j’étais tellement séduit par le résultat que j’ai absolument voulu la garder. C’est ma maison de jour", explique-t-il. "Je l’utilise principalement pour des réunions et des déjeuners d’affaires."

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L’intérieur décline les nuances de gris qui peuvent avoir des accents dorés selon les heures de la journée.
L’intérieur décline les nuances de gris qui peuvent avoir des accents dorés selon les heures de la journée.
©Aldo Amoretti

Située à quelques mètres de la plage seulement, la villa est sans doute l'un des plus beaux bureaux du monde. La plupart de ses façades sont en verre, pour que l’intérieur et l’extérieur ne fassent qu’un. Des plantes camouflent la structure de la maison, donnant l’impression qu’elle se fond dans son environnement.

"C’est ma maison de jour. Je l’utilise principalement pour des réunions et des déjeuners d’affaires."
Walter Lagorio
Entrepreneur italien

Le projet a été réalisé par le cabinet d’architecture vénitien Calvi Ceschia Viganò. "En regardant San Remo depuis la mer, on pourrait penser que la villa est le pavillon de jardin de la spacieuse maison voisine, conçue par le célèbre architecte et designer Giò Ponti. C’est l’idée: nous voulions apporter un peu d’espace sur ce littoral trop bâti", expliquent les architectes.

"J’ai souvent travaillé avec eux, ce qui nous a permis d’établir une relation de confiance. J’apprécie particulièrement l’importance qu’ils accordent à l’interaction entre l’architecture et l’environnement", ajoute Lagorio.

 Les plantes camouflent la structure de la maison, donnant l’impression qu’elle se fond dans le paysage.
Les plantes camouflent la structure de la maison, donnant l’impression qu’elle se fond dans le paysage.
©Aldo Amoretti

À l’intérieur, les nuances de gris sont douces et omniprésentes, mais grâce à des luminaires bien choisis, la maison baigne dans une lumière dorée au coucher du soleil.

"Nous voulions apporter un peu d’espace sur ce littoral trop bâti."
Archiectes du cabinet Calvi Ceschia Viganò

Pour les meubles, dont de nombreux ont été faits sur mesure, Lagorio s’est adressé à l’entreprise italienne Flexform. "À San Remo, j’aime passer la soirée dans mon canapé face au mur du salon, un grand miroir qui reflète le jardin et la mer. Je peux le transformer en écran de télévision pour regarder un film. Ce mur est la pièce maîtresse de la maison."

Dans le jardin sont exposées les œuvres d’art que le propriétaire a achetées dans une galerie de Saint-Paul-de-Vence, où il se rend régulièrement.
Dans le jardin sont exposées les œuvres d’art que le propriétaire a achetées dans une galerie de Saint-Paul-de-Vence, où il se rend régulièrement.
©Aldo Amoretti

Bloc Lego

Bien que ce joyau architectural semble avoir toujours fait partie du littoral, il y a quelques années encore, c’était un terrain vague entouré de trois murs en béton armé. Un court de tennis devait y être construit pour un immeuble à appartements voisin, mais ce projet a été abandonné. Il a fallu attendre le mois de mars de 2022 pour que cette maison - qui s'apparente à un bloc Lego - soit enfin entièrement achevée.

Pour l’aménagement du jardin et de la piscine, Lagorio s’est inspiré du projet d’une villa voisine construite en 1951 et signée Pietro Porcinai, l'un des architectes paysagistes italiens les plus connus du 20e siècle: c’est lui qui a conçu la place Beaubourg devant le Centre Pompidou à Paris, ainsi que des parcs publics à Milan, Palerme, Berlin et même en Arabie saoudite.

Pour les meubles, dont de nombreux ont été faits sur mesure, Lagorio s’est adressé à la marque italienne Flexform.
Pour les meubles, dont de nombreux ont été faits sur mesure, Lagorio s’est adressé à la marque italienne Flexform.
©Aldo Amoretti

Dans le jardin se trouvent plusieurs sculptures, car l’Italien est aussi un collectionneur d’art. "Je les ai achetées dans une galerie d’art à Saint-Paul-de-Vence, dans le Midi de la France, où je vais le plus souvent possible. Le jardin est mon endroit préféré. C’est ici que je me sens le mieux. Le coucher du soleil sur la mer Tyrrhénienne est un spectacle merveilleux."

Ce jardin est encore en cours d’aménagement. "Je ne suis pas totalement satisfait du sol gris clair de la piscine. Je vais probablement le faire remplacer."

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