© Eva Beeusaert

Carmine Van Hoof, championne de breakdance, veut représenter la Belgique aux JO 2024

Le samedi de la B-girl Camine Van Hoof: inventer de nouveaux enchaînements, inspirer les jeunes de son quartier et décongeler une soupe de sa grand-mère Omi.

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Carmine Van Hoof (26 ans)

  • Première championne belge de breakdance.
  • Orthopédagogue et philosophe.
  • A l'ambition de participer aux Jeux olympiques de Paris en 2024.

"Dans mon esprit, le samedi est un jour de repos, mais il y a souvent un entraînement, un concours ou autre chose." Camine Van Hoof (26 ans) a le statut de sportive de haut niveau. Le mois dernier, elle était au Japon pour la première des qualifications des Jeux olympiques de Paris, où le breakdance sera au programme pour la première fois. "J'ai terminé 18e sur plus de 100 participants. Au mois d'avril, je pars au Brésil pour la compétition suivante."

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Diplômée en orthopédagogie et en philosophie, la jeune femme a abandonné la gymnastique il y a dix ans. 3Je cherchais quelque chose de nouveau et quand j'ai découvert les mouvements super cool lors d’une battle à Anvers, j'ai été séduite par l'ambiance, la musique et la culture du breakdance. Je suis allée dans une petite école de danse, mais un cours par semaine ne me suffisait pas, alors j'ai trouvé le bon plan: Sambo, mon entraîneur actuel, et l'équipe des Battle Droids, qui participait déjà à des compétitions internationales. Je suis entrée dans un monde nouveau et ce hobby est devenu la dynamique de ma vie. En 2019, j'ai remporté le premier Championnat de Belgique pour femme et c'est comme ça que j’ai écrit l'histoire. Maintenant, je voudrais explorer mes limites et me réaliser. Faire du breakdance son métier n'est pas aussi facile que le foot, par exemple. Mais, grâce à mon contrat de sportive de haut niveau, je ne dois plus m'inquiéter et je peux me focaliser sur mes rêves."

"Ce hobby est devenu la dynamique de ma vie."
Carmine Van Hoof
Première championne belge de breakdance
Le breakdance sera au programme pour la première fois aux Jeux olympiques de Paris. Carmine Van Hoof a décidé de faire des pieds et des mains pour se qualifier.
Le breakdance sera au programme pour la première fois aux Jeux olympiques de Paris. Carmine Van Hoof a décidé de faire des pieds et des mains pour se qualifier.
© Eva Beeusaert

8h00 | "Je me réveille tranquillement avec un café et un croissant. Un chouette moment. C'est le calme avant la tempête. Je fais beaucoup de choses à la fois, mais je suis organisée et efficace."

8h45 | "Mon coach, Sambo, a décidé qu'il y aurait une séance d'entraînement aujourd'hui. Je prends mes affaires et saute dans le tram pour aller au Kiel, à l'autre bout de la ville. Avant, je vivais en coloc avec des copines, mais aujourd'hui, j'ai un petit appartement à moi: avec mon emploi du temps de dingue, c'est agréable de ne pas devoir tenir compte de celui des autres."

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9h00 | "La team Battle Droids se salue. Ce groupe d'une dizaine de personnes est à la fois mon cercle d'amis et ma famille. Nous avons beaucoup voyagé ensemble et je leur fais confiance comme s’ils étaient mes grands frères. Et, en même temps, nous sommes une équipe de sportifs avec des objectifs et des rêves."

9h15 | "Nous nous échauffons et l'entraînement proprement dit commence. Nous effectuons certains mouvements de base des centaines de fois, comme les musiciens le font avec les gammes. Même si certains mouvements semblent trop complexes, il faut continuer à s'entraîner et à croire qu'un jour, on y arrivera."

"Même si certains mouvements semblent trop complexes, il faut continuer à s'entraîner et à croire qu'un jour, on y arrivera."
Carmine Van Hoof
Première championne belge de breakdance

12h15 | "Lunch time: j'ai apporté mes tartines et des légumes verts. Je suis végétarienne et j'essaie de devenir végan. Pour le dessert, un morceau de chocolat avec une tasse de café: c'est mon petit plaisir."

13h30 | "Nous passons à un entraînement plus spécifique: réagir à la musique. Le breakdance n'a pas de chorégraphie définie: en compétition, on ne sait jamais à l'avance quelle sera la musique et il faut savoir improviser."

Carmine Van Hoof est investie dans Scratch, un projet pour les jeunes du quartier et la communauté hip-hop locale.
Carmine Van Hoof est investie dans Scratch, un projet pour les jeunes du quartier et la communauté hip-hop locale.
© Eva Beeusaert

14h00 | "Le samedi, c’est aussi une journée portes ouvertes. Avec le Crew et les organisations de jeunesse Habbekrats et Kras, je travaille sur Scratch, un projet pour les jeunes du quartier et la communauté hip-hop locale. Le hip-hop est né dans le Bronx et se compose de quatre disciplines: le breakdance, le DJing, le rap et l'art du graffiti. On met de la musique sympa et on fait une démo. Ou bien on fait du skate. On espère ainsi donner envie à d'autres de se lancer. Je crois aux modèles qui permettent aux enfants de découvrir toutes les possibilités que la vie a à leur offrir."

16h00 | "On travaille des enchaînements que nous avons créés. Il s'agit d'une autre facette du breakdance. La grande différence avec la gymnastique comme je la pratiquais, c'est que l'on développe son propre style. Le break est plus proche de l'art que du sport."

18h00 | "Je rentre chez moi. J'ai dépensé toute mon énergie, mais ça valait le coup: on fait de grands progrès à l'approche des compétitions."

"Le breakdance est plus proche de l'art que du sport."
Carmine Van Hoof
Première championne belge de breakdance

19h00 | "Je regarde un peu Netflix sur mon PC en faisant des étirements pour mettre mon corps au repos. Je regarde par bribes: une séquence de 20 minutes, je la regarde en trois fois. Je n’ai pas beaucoup de temps pour cuisiner, mais j'ai de la chance: ma grand-mère, que j'appelle Omi, me fait de la très bonne soupe et j'en ai toujours dans mon congélateur."

21h00 | "Quand j'ai le temps, je rends visite à mes amis et à ma famille. Se lancer à fond dans le breakdance a des conséquences sur mon agenda. Deux à trois fois par mois, je suis à l'étranger. Ils le comprennent, et je leur en suis reconnaissante."

23h30 | "Je me force à me coucher à 23 heures. Je suis une rêveuse émotive: le soir, toutes sortes de choses me passent par la tête. Je médite pendant 15 minutes grâce à l'app Smiling Mind. Une voix me guide au fil d’exercices de respiration, de bodyscans, etc. C'est l'idéal pour terminer une journée bien remplie!"

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