Les femmes employées par Projeto Akra reçoivent une participation élevée aux bénéfices. "Au Brésil, je travaille avec environ 200 familles, principalement des femmes, rassemblées en coopératives. À Madagascar, j’ai trois ateliers où une centaine de personnes viennent travailler chaque jour. Elles reçoivent un repas nutritif et il y a une garderie. Nous leur avons également donné des smartphones afin que nous puissions communiquer et échanger des photos. En tout cas, grâce à leur artisanat, elles ont maintenant la possibilité de vivre de manière autonome, de faire leurs courses tous les jours et d’assurer l’éducation de leurs enfants."
En outre, Martins tient à ce que ses produits soient équitables de A à Z. "Toutes nos matières ont un certificat d’origine. Les pigments avec lesquels nous travaillons sont inoffensifs pour l’environnement. Je veux aussi limiter le transport: fabriquer des produits qui doivent faire de multiples allers-retours à travers le monde pour la finition ou l’assemblage n’a aucun sens! Aucun processus ne doit nuire à la nature."
Entreprendre au niveau du luxe, en faisant preuve de respect et de responsabilité, voilà l’objectif que vise Martins avec Akra, un projet qui a déjà trois ans. Et sa vision ne tolère ni laisser-aller ni travail bâclé. Tout ce qui est signé Akra est de qualité irréprochable: sacs, ceintures, bijoux, tapis, hamacs, bougeoirs, trousses... Ses créations ont une structure ingénieuse: soit elles sont constituées de doubles couches, soit il s’agit de macramé combiné à une technique de tissage. Chaque pièce est le résultat d’un processus méticuleux: les fibres sont nouées ou tissées à la main une à une, ce qui permet à la forme de conserver sa solidité tout en restant souple. Les paniers ultralégers peuvent être mouillés, pliés ou retournés. Une qualité qui représente souvent plus de dix jours de tressage et de nouage pour achever une seule pièce.
Les prix de vente sont donc les prix pratiqués dans le secteur du luxe. Sauf que, dans ce cas, une partie importante des recettes revient aux artisanes. "J’ai appris récemment que le fils d’une de mes employées allait bientôt terminer ses études de médecine", raconte Martins avec un plaisir non dissimulé. "Ce sont les femmes et les mères qui font la différence dès qu’il s’agit de donner aux enfants un avenir meilleur. Enfin, plutôt leur travail, celui que leurs ancêtres leur ont appris." Rien ne se perd, tout se transforme.