Vous avez craqué pour un chaton ou un chiot pendant la pandémie et vous vous dites que cette petite boule de poils a fini par vous coûter (trop) cher? Pourtant, nos compagnons à quatre pattes peuvent parfois rapporter gros ou sauver des vies...
Le chat banco
Étude de cas: Grumpy Cat, star du net
Un animal de compagnie coûte une coquette somme. Entre nourriture, jouets et honoraires du vétérinaire, on dépense facilement une petite fortune. Pourtant, à condition de s’y prendre habilement, il peut également rapporter gros.
Prenons Grumpy Cat, la chatte la plus célèbre d’internet. Avec sa tête de schtroumpf grognon, elle a été, de 2012 à sa mort en 2019, la reine des chats mignons, ce qui n’est pas rien. En effet, les chats sont les mascottes d’internet: sur YouTube et Instagram, les vidéos de chats comptent des millions de vues. Du coup, Grumpy Cat (ou plutôt sa propriétaire, l’Américaine Tabatha Bundesen) y a vu du potentiel. Elle lui a donc créé sa chaîne YouTube et son compte Instagram qui, trois ans après sa mort, compte toujours 2,5 millions d’abonnés.
La minette a également fait des apparitions à la télévision (contre rémunération, bien entendu) et publié un livre, "Grumpy Cat: A Grumpy Book". Ajoutons à cela quelques contrats de sponsoring (Grumpy Cat a été l’égérie de la marque d’aliments pour chats Friskies) et voilà comment la féline a fait banco. Selon des sources bien informées, Grumpy Cat aurait rapporté environ 100 millions de dollars, un montant que sa propriétaire refuse de confirmer.
Il n’y a pas que les réseaux sociaux. L’orque Keiko a gagné 36 millions de dollars pour son rôle dans "Sauvez Willy". Le colley Pal recevait environ 4.000 dollars par semaine pour son rôle de "Lassie" dans la série éponyme, un succès des années 1950. Ce qui, converti en valeur actuelle, représenterait plus de 50.000 dollars par semaine. Votre animal de compagnie vous coûte plus d’argent qu’il ne vous en rapporte? À vous de jouer!
Le chien héros
Étude de cas: Sergeant Stubby, héros de la guerre 14-18
Chien d’aveugle, chien détecteur de drogue, chien secouriste… Il est presque impossible d’imaginer tout ce dont un chien est capable. Cependant, aucun n’a réussi à égaler Sergeant Stubby, le chien le plus décoré de la Première Guerre mondiale.
En 1917, ce petit pitbull terrier est emmené sur le front en France en toute discrétion par son maître, l’Américain John Robert Conroy. Là-bas, Stubby, qui n’est pas encore Sergeant, se révèle rapidement être un compagnon de combat particulièrement utile et fidèle: grâce à son flair extraordinaire, il parvenait toujours à prévenir son unité de l’imminence des attaques au gaz moutarde ou de retrouver les blessés sur le champ de bataille. Il prévenait également ses compagnons d’armes de l’arrivée des obus, car il pouvait les entendre bien avant eux et les leur signalait suffisamment à l’avance.
Tous ces atouts permirent à son unité, le 102ème régiment d’infanterie de la 26ème division (Yankee), d’éviter le pire. Stubby combattit aux côtés des Alliés pendant 18 mois et participa à 17 batailles. Il reçut plusieurs médailles pour son courage et son engagement. En 1918, après la prise de Château-Thierry, dans la vallée de la Marne, par les Américains, des citoyens français lui confectionnèrent un petit manteau pour y accrocher toutes ses médailles.
Après la guerre, Stubby retourne avec son maître aux États-Unis, où il décède en 1926. Une nécrologie de plus d’une demi-page paraît dans le New York Times, soit plus que l’espace dont bénéficiaient certains notables. Si vous ne parvenez pas à ce que votre chien donne la papatte, pensez à Sergeant Stubby et au potentiel que peut révéler votre fidèle ami avec un peu de patience et d’amour.
Le chien alibi
Étude de cas: Checkers, sauveur de la carrière de Richard Nixon
On sait depuis longtemps que les gens qui ont un animal de compagnie sont perçus comme plus sympathiques. Mais saviez-vous que votre animal de compagnie peut également donner un coup de pouce à votre carrière? En effet, Checkers, le cocker noir et blanc du républicain Richard Nixon, a sauvé la carrière politique de son maître lorsque ce dernier était le colistier de Dwight Eisenhower à l'élection présidentielle américaine de 1952. Sous le feu des critiques pour avoir une caisse noire financée par ses bailleurs de fonds pour couvrir ses dépenses politiques, Nixon est très mal vu par l’opinion publique. Pour se justifier, il admet, lors du célèbre "Checkers speech", n’avoir accepté qu’un seul don pour sa campagne: son chien. Et qu’il allait le garder, qu’il gagne ou qu’il perde, car, ses enfants l’adoraient.
Cet émouvant plaidoyer pour son compagnon à quatre pattes sert à Nixon: il regagne le cœur des 60 millions d’Américains qui avaient suivi son discours à la télévision. En 1969, il sera même élu président des États-Unis. Mais, il dut démissionner en 1974 après le scandale du Watergate. Cette fois-là, aucun chien ne parvint à sauver sa carrière.