Il possède des Mini, des Austin-Healey et des Triumph. Mais le trophée de Steve Janssens n’est autre qu’une Lamborghini Urraco 250S de 1973.
Il y a des collectionneurs qui gardent leur toute première voiture. Steve Janssen, 50 ans, ne se séparera jamais de sa Mini Cooper (1973). "C’est une Innocenti, la version italienne. Bon, il faudrait que je la restaure..."
"Avec une douzaine de copains, nous nous réunissons le mardi", explique Janssens dans l’ancienne succursale de son entreprise de vitrage automobile. "Pendant longtemps, nous nous contentions d’un apéro et de discussions, mais maintenant, nous y travaillons aussi. Nous venons de restaurer le moteur et la boîte de vitesses d’une Austin-Healey Sprite. Nous ne faisons pas les travaux de carrosserie nous-mêmes: ça fait trop de poussière! Depuis 2007, nous organisons également des rallyes."
Il montre un diorama miniature avec tous ses amis et leurs voitures ensemble. "Un cadeau de mon père et de mon frère pour mon anniversaire", dit-il en riant. "Regardez, la Ferrari de Marc et Jokke avec sa Porsche. J’ai acheté et restauré la Triumph TR3 (1958) avec mon père, il y a trente ans. Avant, il avait acheté une Apal Buggy, mais elle n’a jamais roulé: ma mère avait mis son véto."
"En ce qui me concerne, mon épouse n’a rien contre et, heureusement! Je fais de la restauration depuis l’âge de seize ans. Le patron de mon père importait des voitures des États-Unis. J’allais dans son hangar et j’en choisissais une, j’adorais ces voitures américaines! C’est également là que j’ai travaillé sur la Mini Cabriolet rouge à pois blancs de la série ‘Merlina’."
"J’ai toujours rêvé d’une Austin-Healey. Je n’ai pas la 3000 Mark I (1960) depuis très longtemps, une quinzaine d’années, je pense. Elle est prête depuis huit ans: son moteur six cylindres léger, souple et robuste est super! Avec mon épouse, j’ai participé à deux rallyes aux États-Unis dans cette voiture, ainsi que d’autres au Maroc, en Croatie, en Italie, en Grèce... Quant à la 100-6 rouge (1959), je l’ai achetée avec Tom, un des gars du mardi. Elle doit encore être restaurée."
Sa pièce maîtresse est une Lamborghini Urraco 250S (1973). "Je l’ai achetée il y a vingt ans, pour mon mariage. En fait, je voulais une Ferrari 308 GT4. J’étais allé à la foire de Malines avec un budget de 600.000 francs, environ 15.000 euros. C’est là que je l’ai vue: coup de foudre! Je l’ai payée 620.000 francs. Après mon mariage, je l’ai conduite pendant deux ans."
"Quand Lamborghini a lancé la Murciélago, tous les propriétaires ont été invités à Francorchamps. Là-bas, on roule plein pot et bardaf! j’ai cassé le moteur. Alors, nous l’avons démontée et le moteur est resté en rade pendant des années. On avait tous peur d’y toucher et c’était difficile de trouver des pièces. J’ai fini par rencontrer quelqu’un qui s’y est risqué. Je voulais qu’elle soit prête pour mes 50 ans, et voilà! Il ne reste plus qu’à faire l’intérieur: le rembourrage des sièges est devenu de la poudre!"
"Cette Lamborghini restaurée devrait valoir environ 150.000 euros, mais ça m’est égal, je ne m’en séparerai jamais. Je la conduis de temps en temps, mais je la trouve trop brute pour les longs voyages. Le son du V8 est sympa pendant un moment, mais au bout de quelques heures, c’est à devenir dingue. C’est une pièce de collection: l’Urraco a été construite à 800 exemplaires, dont 500 dans cette version. Il doit y en avoir 3 en Belgique."
"Je n’ai revendu que très peu de mes voitures: une Volvo P1800, une Ford Mustang et une Lotus Exige S, c’est à peu près tout. J’aime bien avoir quelque chose de nouveau de temps en temps, mais ce que j’ai, je le garde! J’y suis attaché, et c’est chouette de réunir toutes sortes de voitures différentes."
"J’ai la Lancia Delta Integral Evo I (1992) depuis 18 ans déjà. Ça aussi, c'était un rêve. Quand j'avais 18 ans, c'était la voiture de rallye par excellence. Quelques années plus tard, la Ford Escort Cosworth est arrivée sur le marché, mais celle-ci a une plus longue histoire dans le sport automobile. Mais elle est plus fragile: pour y travailler, il faut prendre des gants."
"À l'époque, je l'ai payée 14 000 euros. Après l'avoir conduite pendant deux ans, je l'ai rangée. Il y a cinq ans, elle valait environ 20 000 euros. Aujourd'hui, elle en vaut facilement 50 000. J’ai hésité à la vendre, mais elle ne partira pas non plus. Bien qu’elle soit en état de marche, j'essaie de limiter les kilomètres - elle vient juste de dépasser les 70 000."
Il nous invite à savourer les rares kilomètres qu'il parcourt avec sa bête: une expérience divine! "J'ai mis la Mini Clubman (1980) en ordre, mais je ne la conduis pas – je la considère plutôt comme un objet de collection."
Dans l’intervalle, la troisième génération a également été mordue par le virus. "Ma fille a reçu une Alfa Romeo Spider (1990), la dernière acquisition. Mon fils a 17 ans et il a son permis de conduire provisoire. On lui a offert une Volkswagen Golf Cabriolet (1991) rare, une version réalisée en l'honneur du créateur de mode hongrois Etienne Aigner. 800 exemplaires ont été construits dans cette couleur."