Le samedi aussi, Kim Puystjens est dans l’eau. "La première chose que je fais est de tout vérifier: y a-t-il assez de courant pour les ‘bébés’ huîtres?"
Le samedi aussi, Kim Puystjens est dans l’eau. "La première chose que je fais est de tout vérifier: y a-t-il assez de courant pour les ‘bébés’ huîtres?"
© Denis Meyers

Le samedi de l’ostréicultrice Kim Puystens

Le samedi de l’ostréicultrice Kim Puystjens: soigner les "bébés" huîtres, profiter de sa vie de famille et manger des tartines, mais sans poisson!

Le père de Kim Puystjens, Jacky, a commencé à élever des huîtres il y a 25 ans, dans le bassin du Spuikom à Ostende. À huit ans, Kim donnait déjà un coup de main. "J’ai fait un régendat et j’ai enseigné pendant quelques années, mais la voix du sang a été la plus forte. Je fais de l’ostréiculture depuis neuf ans, et je suis tout aussi obsédée que mon père. L’huître ostendaise est un merveilleux produit local artisanal, mais il n’est pas encore apprécié à sa juste valeur. C’est ce qui m’a motivée à rejoindre l’entreprise familiale."

Et que fait-elle de ses samedis? "Pour moi, le samedi est un jour de travail comme les autres: les huîtres sont des animaux vivants qui ont besoin de soins quotidiens."

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"Ma tenue préférée:

Mon pantalon échassier est parfait pour travailler dans l’eau."

6h30 – "Ma journée commence beaucoup trop tôt -comme celle de toute famille avec de jeunes enfants. J’ai un garçon de huit ans et deux filles, de six et un ans. Je prépare les enfants et nous prenons un petit déjeuner rapide. Leur papa est dans l’enseignement et il travaille deux jours par semaine dans l’entreprise. Le week-end, il est libre et il reste souvent à la maison avec les enfants. Ils ont alors droit à une journée pyjama, mais ils aiment aussi aller à l’Oesterput, comme aujourd’hui. Leurs grands-parents sont là, c’est un chouette endroit pour courir: c’est important que les enfants jouent à l’extérieur."

8h50 – "Le déroulement de ma journée de travail dépend de la nature et de la météo. C’est imprévisible. Ma première tâche consiste à tout vérifier: les bateaux sont-ils amarrés, y a-t-il assez de courant pour les "bébés" huîtres?"

9h20 – "Je pars en bateau et je sors des lignes sur lesquelles sont accrochés des paniers. Je rince toutes les huîtres, j’enlève les algues et le limon. La pouponnière des ‘bébés’ huîtres nécessite beaucoup de soins. Les trier par taille est un fameux travail, car toutes les huîtres ne grandissent pas à la même allure. Le rinçage et le tri me prennent quatre à cinq heures par jour."

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12h30 – "Lunch en famille: des tartines avec de la charcuterie, mais jamais de poisson. C’est un comble! (rires) Enfant, je n’aimais pas le poisson et je détestais les arêtes. J’avoue que les jours de fête, nous ne mangeons même pas d’huîtres. Je les goûte déjà assez pour le travail."

Au menu du lunch du samedi: des tartines garnies de charculterie. Kim Puystjens ne mange jamais de poisson, un comble!
Au menu du lunch du samedi: des tartines garnies de charculterie. Kim Puystjens ne mange jamais de poisson, un comble!
© Shutterstock

13h10 – "Mes deux aînés, Mattia et Marie-Julie, m’accompagnent sur le bateau. C’est vrai, les huîtres ne sont pas les créatures les plus câlines, mais je trouve chouette que mes enfants commencent à comprendre ce que nous faisons."

14h00 – "Le samedi, j’accompagne souvent des visites guidées pour des groupes. Sans doute l’enseignante qui reste encore un peu en moi... 'Je ne savais même pas qu’il existait des huîtres belges!', m’a-t-on  déclaré. 'Où puis-je les acheter?' Je leur dis d’insister auprès de leur poissonnier. Willem Hiele sert nos huîtres, ainsi que le restaurant deux étoiles De Jonkman à Bruges. Ça prouve bien que nous proposons une qualité supérieure, non?"

"J’ai grandi avec...

... l’Oesterput. Dès l’âge de huit ans, j’ai donné un coup de main à l’entreprise que mon père a créée il y a 25 ans à Ostende."

15h40 – "J’aime la routine: l’après-midi, nous faisons une pause café et chocolat en famille. Ma mère demande qu’on ne parle pas du travail, mais  mon père et moi ne pouvons pas nous en empêcher. Mon père a relancé l’ostréiculture et développé De Oesterput. Nous parlons beaucoup de l’avenir de l’entreprise."

15h50 – "C’est quand je porte mon pantalon échassier et que je travaille dans l’eau que je suis la plus heureuse. C’est difficile à expliquer, mais je trouve ça très relaxant. Mais la gestion de l’entreprise, c’est bien plus que ça... Cet après-midi, je dois faire de la logistique, car nous organisons une baby shower pour une centaine de personnes dans la salle des fêtes attenante. Je commande des ballons blancs et j’envoie un dernier mail avec les horaires de travail des flexi-jobbers."

L‘ostendaise, les huîtres d’Ostende, sont à la carte du restaurant de willem Hiele et du Jonkman à Bruges.
L‘ostendaise, les huîtres d’Ostende, sont à la carte du restaurant de willem Hiele et du Jonkman à Bruges.
© Shutterstock

18h12 – "Je ne regarde jamais ma montre, le temps passe trop vite. Je rentre à la maison avec les enfants, je me sers un apéritif et je prépare des boulettes à la sauce tomate pour le dîner."

21h20 – "J’ai un travail qui est parfois exigeant physiquement et quand je m’affale enfin dans mon fauteuil, je le sens. C’est clair, je n’ai jamais besoin d’aller à la salle de sport!" (rires)

Seafood bar, boutique et parc à huîtres De Oesterput, Schietbaanstraat 84 à Ostende, www.de-oesterput.be

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