Le samedi de la créatrice Murielle Scherre: faire des crêpes à un rythme ultra lent, nettoyer les écuries et terminer la journée par un mini combat.
"Le samedi est le seul jour planifié de ma semaine. C’est un jour de repos, surtout si ma fille est là", explique Murielle Scherre, 44 ans. Celle-ci est la curatrice invitée de l’exposition "DressUndress", consacrée à la nudité dans la mode, qui ouvre ses portes le 26 février prochain au Musée de la Mode à Hasselt.
"Quand j’ai rencontré sa directrice, Karolien De Clippel, j’ai eu un coup de foudre professionnel", sourit Scherre. "Elle a étudié les canons de beauté via des recherches universitaires; j’étais jalouse! Je m’intéresse depuis vingt ans à la manière dont on montre son corps et à sa dynamique. Être co-curatrice de cette exposition a été une joie."
Les deux femmes ont évité les sentiers battus, comme la corseterie et la lingerie. "L’expo se penche sur la tension entre le corps nu et le vêtement, et sur la façon de le regarder. On est accostée au supermarché pour une tenue qui a été applaudie lors d’un défilé. Le monde de la mode est aussi très étroit d’esprit en matière d’inclusion."
9h00 – "L’absence de réveil est un luxe du samedi. Ma fille de neuf ans, Rocci Lia, me vole ma couette: c’est bon, je suis réveillée!"
9h30 – "Nous préparons des crêpes et faisons des dessins. Ça se transforme en petit déjeuner tardif, mais copieux. C’est nécessaire pour notre séance d’équitation."
11h30 – "Parfois, Jan, mon chéri, est présent, car nous vivons séparément. Ici, au sein de l’ancien hôpital militaire d’Ostende, nous habitons dans les dunes. Parfois, nous allons à la mer avant même d’être habillés. C’est aussi là que Jan m’a demandée en mariage, avec des violons et tout le tralala."
13h30 – "Nous mettons nos jodhpurs et partons au centre équestre de Bredene. Faire de l’équitation aussi, ça évite de devoir emmener son enfant au club de sport et rester là, à l’attendre: nous montons toutes les deux. La monitrice est fantastique. Nous l’aidons à seller les chevaux et à installer les enfants en toute sécurité sur leurs montures. Pour moi, les chevaux sont des dieux déguisés en animaux. Créer un lien avec eux est spécial et intense. Ils sont très sensibles aux gens."
18h00 – "Rocci Lia et moi restons le plus longtemps possible au centre. Il y a une quarantaine de chevaux: ça fait beaucoup de travail. Nous aidons à les desseller, nettoyer le matériel, nourrir les poneys, nettoyer les écuries... ça n’arrête jamais! Parfois, il y en a un qui s’échappe."
20h00 – "De retour à la maison, nous préparons ensemble les meilleures lasagnes vegan du monde. Je trouve qu’il est important que ma fille apprenne ce qu’il y a dans sa nourriture. Je ne consomme ni viande ni produits laitiers, mais je mange du poisson."
21h00 – "Nous sommes complètement crevées et nous prenons un bain. Sentir ensemble les picotements dans nos muscles fatigués, c’est aussi un bon moment du samedi!"
22h00 – "Quand on regarde la fabuleuse série d’animation pour enfants 'Hilda' sur Netflix, on sent qu’elle a été conçue par des personnes raffinées et sensibles. C’est tellement beau et tellement différent, loin du criard, avec des couleurs douces et des personnages non stéréotypés et soigneusement élaborés. Je n’avais jamais rien vu de tel auparavant. Brindille, le fidèle compagnon de Hilda, est un mélange de renard et de daim. Même si Rocci Lia regarde toute la série d’un coup, c’est un enrichissement pour elle. Je n’ai rien contre les fictions avec des rires préenregistrés, mais 'Hilda' a un contenu tellement plus riche!"
23h30 – "La soirée se termine par un mini combat. Je dois traîner ma fille au lit. Moi aussi, j’ai toujours du mal à clôturer la journée. Il y a tellement de choses à faire... En général, je travaille encore un peu. Pendant des années, j’ai fonctionné avec cinq ou six heures de sommeil par nuit. Le manque de sommeil est glorifié, mais c’est la meilleure formule pour courir à sa perte. Le fait est que, comme j’aime tout ce que je fais, il m’est difficile de ne pas le faire. Et mon objectif d’être au lit avant minuit est difficile à tenir."
"DressUndress": du 26/2 au 20/11 au musée de la Mode de Hasselt, www.modemuseumhasselt.be