Chasse aux plantes les plus incroyables (et chères)

Aujourd'hui, pour impressionner son entourage, il faut avoir une plante verte rare. Et si son ADN a buggé, donnant à votre plante des taches, des formes bizarres ou des couleurs originales, c'est encore mieux.

Huit mille dollars: c’est le prix fou qu’un acheteur de la plateforme d’enchères néo-zélandaise Trade Me était prêt à lâcher pour un Philodendron Minima. Mais qu’est-ce que cette plante verte pouvait bien avoir de si spécial? Suite à un hasard de la génétique, ses feuilles étaient à moitié vert foncé et vert clair. Sur cette même plateforme, une Monstera Adansonii a également atteint le prix record de 6.500 dollars.

"C’est à cause de ces bizarreries - feuilles blanches ou structure spécifique - que ces plantes vertes sont très difficiles à cultiver, d’où leur rareté. Et leur prix élevé."
Evelyn Leys
Garden Center de Wemmel
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Il y a quelques semaines, le Garden Center de Wemmel proposait trois spécimens rares de cette même Monstera à 1.750 euros pièce. Et ce, pour des exemplaires pleins de trous et de taches blanches... qui se sont vendus le jour même!

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"Nous constatons que les gens sont prêts à dépenser beaucoup d’argent pour des plantes atypiques", s’étonne Evelyn Leys du Garden Center, où la recherche de variantes rares survenues suite à des mutations de l’ADN a pris des allures de chasse au trésor chez nombreux de ses clients. "C’est à cause de ces bizarreries - feuilles blanches ou  structure spécifique - que ces plantes vertes sont très difficiles à cultiver, d’où leur rareté. Et leur prix élevé."

Mercredi Rose

Les plantes vertes étaient déjà fort appréciées par les millennials, mais, à cause de la pandémie, de nombreux jardiniers en herbe se sont retrouvés enfermés chez eux, avec un budget vacances intact, ce qui leur a permis de faire des folies en la matière. Sur Instagram, la plateforme idéale pour exhiber ses belles plantes, cela a donné le hashtag #onwednesdayweplantpink, un dérivé de #onwednesdaywearpink. Résultat: une foule de photos de plantes roses sont postées sur Instagram le mercredi.

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"De nombreux clients viennent nous voir avec une photo de leur salon ou de leur cuisine, dans l’espoir de trouver une plante qui corresponde parfaitement à une certaine couleur ou à un certain motif."
Ingeborg Deleye
Tabula rosa

En effet, la couleur rose sied particulièrement bien au teint des plantes d’intérieur, confirme Ingeborg Deleye, une journaliste lifestyle qui a ouvert sa propre boutique de plantes et de fleurs, Tabula rosa, il y a quelques mois.

"Tout ce qui s’écarte de la feuille verte classique est très prisé. La Calathea Ornata aux nervures roses est notre best-seller absolu", poursuit-elle. "Cela doit être lié à l’évolution de l’image des plantes vertes décoratives. Elles ne sont plus considérées comme un gadget, mais comme un élément décoratif à part entière de l’intérieur. De nombreux clients viennent nous voir avec une photo de leur salon ou de leur cuisine, dans l’espoir de trouver une plante qui corresponde parfaitement à une certaine couleur ou à un certain motif."

Trop de stress

Depuis que les plantes rivalisent avec les chats sur Instagram, il arrive que les gens publient des images sans réfléchir aux conséquences. C'est par exemple le cas lorsqu'il s'agit de plantes volées. Le Garden Center de Wemmel a déjà été confronté à ce problème. Autre souci: la plupart des mains vertes débutantes oublient que ces plantes décoratives sont d’un entretien très exigeant. C’est d’ailleurs le sujet de conversation principal des dizaines de groupes Facebook consacrés à la vente ou à l’échange de boutures de plantes rares.

Un Philodendron Minima ou une Monstera Adansonii avec un twist dans leur ADN ne sont pas les spécimens les plus faciles à entretenir, car ils exigent des outils professionnels .

La semaine dernière, par exemple, on a pu lire le message suivant: "Je vends ma bouture de Monstera Adansonii Variegata car avoir une plante aussi chère à la maison est trop stressant pour moi." Prix demandé pour une tige avec deux feuilles: 500 euros. Rien que ça.

Il faut bien avouer qu’un Philodendron Minima ou une Monstera Adansonii avec un twist dans leur ADN ne sont pas les spécimens les plus faciles à entretenir, car ils exigent des outils professionnels tels que des lampes de culture et parfois même une serre. Et c’est là que l’on peut se demander si la serre et la lampe de culture sont également des éléments décoratifs essentiels dans un intérieur de millennial trendy...

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