Face aux traditionnelles couleurs "sable et mer" des appartements knokkois, l'architecte Dieter Vander Velpen allie la vibe cosmopolite new yorkaise aux voluptés orientales.
En quoi cette réalisation est-elle "anti-Knokke"?
Dieter Vander Velpen: Le client, un jeune trentenaire issu du secteur immobilier, ne voulait absolument pas d’un appartement traditionnel knokkois. Donc, pas de murs blancs, ni de sol en chêne blanchi, ni de plan de travail de cuisine en marbre de Carrare ou Calacatta.
Comme il utilise également l’appartement à titre professionnel, il ne voulait pas l’atmosphère d’un appartement de vacances, mais plutôt celle d’une chambre d’hôtel. Il m’a donné carte blanche et lors du briefing, il m’a demandé de concevoir sa chambre et sa salle de bain comme une suite du groupe hôtelier Mandarin Oriental.
Nous voulions la vibe cosmopolite des hôtels de New York ou d’Extrême-Orient. On retrouve une palette limitée de matériaux sombres et luxueux dans tout l’appartement: placage de bois de palmier, marbre ‘black oak’ et laiton patiné.
Quel est le point de mire?
Comme on ne cuisine pas vraiment dans un appartement à Knokke, la cuisine est plutôt un meuble pour prendre l’apéritif. L’élément de cuisine arrondi a été conçu comme une sculpture massive taillée dans un marbre aux veines ondulantes.
J’aime le marbre parce qu’on peut utiliser un type ou un dessin complètement différent pour chaque projet en fonction de l’effet recherché. Son look est beaucoup plus unique qu'un placage de chêne, par exemple. Cet ‘effet maritime’ se retrouve dans le dessin du marbre, mais aussi dans certains murs ondulés et coins arrondis.
Avez-vous participé à la déco?
Absolument, car le client voulait partir de zéro et n’avait pas envie d’intégrer son mobilier ni ses objets. Il voulait que l’ensemble soit cohérent. Nous avons notamment sélectionné un canapé tout en courbes de Pierre Augustin Rose ainsi que quelques objets d’Arno Declercq et Michaël Verheyden.
Comment le client est-il arrivé chez vous?
Il avait découvert mon travail en lisant une interview parue dans Sabato et dans laquelle j’avais déclaré vouloir être "le Prada" du marché des projets. C’est cette ambition hardie qui l’a incité à travailler avec un architecte de sa génération. Apparemment, notre style plaît aux jeunes qui ont réussi.
Aimez-vous Knokke?
C’est ma première réalisation à Knokke. En ce moment, nous travaillons sur une villa complète et pour laquelle je me suis beaucoup plus inspiré du style knokkois. J’y combine une pierre naturelle légère avec un toit en tuiles traditionnel. Récemment, nous avons livré le nouveau flagship store du fabricant de tapis Thibault Van Renne sur la place Albert.
Knokke n’est pas vraiment l’endroit où je passe mon temps libre: si je voulais une résidence secondaire, ce serait plutôt à Barcelone. Mais j’apprécie l’ambiance ambitieuse et dynamique qui règne ici: c’est une toute petite superficie où une foule de gens venus de toute la Belgique se réunissent pour profiter des belles choses de la vie.