Quand l’artiste et vigneron Jean-Bernard Métais a succédé à son père, il s’est mis à photographier le fond des cuves qui se trouvaient dans son chai.
Quand l’artiste et vigneron Jean-Bernard Métais a succédé à son père, il s’est mis à photographier le fond des cuves qui se trouvaient dans son chai.

Cul Sec: les cuves à vin vues par Jean-Bernard Métais

Si Obélix est tombé dans la marmite de potion magique quand il était petit, l’artiste et vigneron français Jean-Bernard Métais a, lui, plongé dans une cuve à vin.

On le connaissait sculpteur et plasticien. On peut d’ailleurs découvrir les œuvres de l’artiste Jean-Bernard Métais, de grandes sculptures métalliques, dans l’espace public. Mais il est également le digne descendant d’une célèbre famille de viticulteurs. En effet, la famille Metais, originaire de Courdemanche, cultivait déjà la vigne dans la Sarthe au XVe siècle. De fil en aiguille, la famille, réputée pour ses très anciens millésimes, obtient l’appellation Jasnières et coteaux du Loir en 1937. En 1976, sept ans après le décès de son père, Jean-Bernard Métais reprend le flambeau. Depuis, il plonge chaque année son objectif au fond des cuves de son chai.

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Microscopique et cosmique

Ainsi, depuis près de cinquante ans, l’artiste français recourt au même cadrage: un cercle inscrit dans un carré. Ce parti-pris produit des images absolument fascinantes, illustrant la transformation de la matière, images qu’il imprime toujours en grand format. Lorsque l’on se tient devant ces clichés, on perd toute notion d’échelle, car l’image semble nous plonger dans un univers à la fois microscopique et cosmique, entre l’infiniment petit et l’infiniment grand. Le dépôt, le moût et le jus évoquent des planètes flottantes, des galaxies. Ces clichés peuvent aussi rappeler les photos aériennes abstraites de Yann-Arthus Bertrand.

Depuis près de cinquante ans, Jean-Bernard Métais immortalise les barriques exactement de la même manière, en les cadrant pour obtenir un cercle inscrit dans un carré.
Depuis près de cinquante ans, Jean-Bernard Métais immortalise les barriques exactement de la même manière, en les cadrant pour obtenir un cercle inscrit dans un carré.

Intrigant? Certainement. Enivrant? Évidemment. On peut découvrir ce travail poétique à la Galerie La Forest Divonne à Bruxelles, dans le cadre d’une grande exposition rétrospective qui lui est consacrée. "Ivresse" transforme le réel en chant poétique.

"Ivresse" par Jean-Bernard Métais à la Galerie La Forest Divonne, jusqu’au 19/3. Rue de l’Hôtel des Monnaies 66 à 1060 Bruxelles. www.jbmetais.com, www.galerielaforestdivonne.com

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