Il est devenu l’un des pères de la photographie contemporaine après avoir cassé la baraque dans la photo de mode des années 60. Réunis le temps d’un ouvrage collector aux éditions Taschen, Mick Jagger, Damien Hirst, Andy Warhol, John Galliano, Dr Dre ou même la Reine d’Angleterre ont tous fixé l’objectif de David Bailey, droit dans les yeux.
"Bailey’s pictures are the shit". Damien Hirst ne mâche pas ses mots dans l’avant-propos qu’il signe pour son ami, le photographe David Bailey. "His art; it’s fucking transcendental, you get what you’re given, he’s the bollocks and with Bailey there’s no bollocks."
Car du culot et du talent, ce fils d’ouvrier dyslexique en a à la pelle quand il débute dans la photographie (apprise à l’armée) à la fin des années 50. À 22 ans, le sale gosse britannique qui n’avait aucune relation avec les grands de ce monde signe un contrat avec Vogue UK et devient très vite le portraitiste le plus envié, le plus demandé, le plus copié. Et jamais égalé.
Dans les années 60, David Bailey est plus célèbre que les mannequins qu’il shoote ou que Mick Jagger. C’est même lui qui lance la ‘stardom’ du leader des Rolling Stones! Il capture aussi la libération vestimentaire, musicale et sexuelle. Jusqu’à inspirer le personnage de Thomas au réalisateur Michelangelo Antonioni dans ‘Blow Up’.
Même si la photo de mode qui a fait sa réputation dans les ‘swinging sixties’ n’est qu’un tremplin, Bailey la décrasse de tous ses codes et ses postures pesants, avec cru, poigne et spontanéité. Il fait sortir les mannequins dans la rue, les fait bouger, les shoote au 35 mm (normalement utilisé par les photo reporters).
Mais cela a toujours été pour lui une histoire de portraits (il détestait les vêtements; il s’intéressait plus aux filles qui les portaient) en noir et blanc majoritairement (car la couleur est trop chargée en symboles).
Mannequins et célébrités, famille et amis, écrivains, politiciens, artistes et collègues photographes succombent au style désinvolte mais direct du photographe. Parmi eux: Andy Warhol, Salvador Dalí, Kate Moss, Nelson Mandela, Francis Bacon, Zaha Hadid, Jack Nicholson, son ex-épouse Catherine Deneuve et Margaret Thatcher.
Il n’est dès lors pas étonnant qu’il ait fallu pas moins de deux années de recherche dans ses archives personnelles pour arriver à cette compilation de plus de 300 portraits, réunis pour la première fois aux éditions Taschen. À 81 ans et toujours dans la confrontation, David Bailey dresse un saisissant tableau qui raconte 60 années d’histoire culturelle... à feuilleter.
2.500 euros pour l’édition collector SUMO (2.700 exemplaires). 10.000 euros les quatre Éditions d’art (75 exemplaires chacune, accompagnés d’un tirage signé de David Bailey).
TASCHEN Store Bruxelles, rue Lebeau 18 à 1000 Bruxelles.