Le Paris de Charlotte Abramow, directrice artistique d’Angèle

Un samedi à Paris, pour Charlotte Abramow, la photographe attitrée d'Angèle, c'est le moins d’obligations possible et... des nems avec du riz cantonais.

"Oui, vous avez trouvé la personne qui passe les samedis les plus ennuyeux de tout Paris!", lance Charlotte Abramow. La photographe et réalisatrice belge de 26 ans est celle à qui l’on doit l’univers visuel d’Angèle. Ensemble, elles ont concocté son image espiègle et innocente.

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Charlotte Abramow a créé l'image espiègle et innocente d'Angèle.
Charlotte Abramow a créé l'image espiègle et innocente d'Angèle.
©©Charlotte Abramow

Les vidéos qu’elles réalisent sont pleines de doubles sens, de couleurs vives et de clins d’œil à Magritte. Son "Petit Manuel d’éducation sexuelle", sorti à l’occasion du lancement de la deuxième saison de la série "Sex Education" sur Netflix France, a été sold out en trois jours. Elle vit à Paris depuis sept ans.

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11:00 – "Je n’ai pas de planning fixe et, souvent, je travaille le samedi. Si exceptionnellement, je n’ai rien à faire, je fais une grasse matinée. Je ne prends pas de petit déjeuner. Les premières heures, je les passe devant mon laptop à envoyer des e-mails, préparer un shooting, traiter des photos: pas vraiment le travail le plus inspirant!"

"J’ai réfléchi pendant cinq mois au concept du clip d’Angèle, ‘Balance ton quoi’. C’est plutôt long pour un clip de quatre minutes!"

"Quand j’ai le temps, je lis. En ce moment, c’est ‘Le regard féminin’ d’Iris Brey. Beaucoup de photographes et de cinéastes sont des hommes, ce qui se remarque à l’image de la femme qui est véhiculée, jamais basée sur l’expérience des femmes elles-mêmes: elles sont toujours belles et minces, une image de la féminité plutôt unilatérale."

"Mes premières photos représentaient mes copines: très naturelles, sensibles et pas du tout sexy. Pendant mes études de photographie, j’ai réalisé ‘The real boobs’, des photos de toutes sortes de seins, pour montrer que tous les seins ne se ressemblent pas, contrairement à ce qu’on voit à la télé."

Pour la nouvelle campagne PrimaDonna, Charlotte Abramow a fait poser des collaboratrices du label de lingerie belge.(photo: Wouter Maeckelberghe)
Pour la nouvelle campagne PrimaDonna, Charlotte Abramow a fait poser des collaboratrices du label de lingerie belge.(photo: Wouter Maeckelberghe)

"C’est pour ça que j’ai trouvé intéressant de faire des photos pour la marque de lingerie Prima Donna: la plupart des campagnes montrent des filles de 16 ans très minces qui mesurent 1m80. Cette fois, ce sont les collaboratrices de la marque qui posent, pas pour leur corps, mais pour leur personnalité."

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15:00 – "Je déjeune dans un resto vietnamien du Quartier Latin, ‘Les Saveurs d’Asie’, où mon copain venait déjà avec ses parents quand il était gosse. Je prends généralement des nems avec du riz cantonais. Je ne fais jamais de shopping, mais j’aime bien passer dans des librairies, comme Violette And Co, pour les livres de sociologie, et La Comète, pour les livres de photo. "

Charlotte Abramow apprécie la cuisine vietnamienne, en particulier les nems.
Charlotte Abramow apprécie la cuisine vietnamienne, en particulier les nems.
©Wouter Maeckelberghe

"Je constate que les thèmes sociaux culturels prennent de plus en plus de sens dans mon travail. Il peut s’écouler pas mal de temps avant qu’un éclairage tiré d’un livre ne se traduise en inspiration concrète. J’ai réfléchi pendant cinq mois au concept du clip d’Angèle ‘Balance ton quoi’. C’est plutôt long pour un clip de quatre minutes!" (rires)

17:00 – "L’après-midi, je me balade ou  je vais au Centre Pompidou. Quand j’avais cinq ans, j’y ai vu une expo sur Joan Miró avec ma mère et, apparemment, j’ai adoré le triptyque ‘Les trois bleus’. Les couleurs primaires, les grandes formes simples, l’aspect enfantin et ludique sont des éléments dont j’aime m’inspirer."

18:00 – "Il y a beaucoup de terrasses à Paris, mais je préfère prendre un verre près de chez moi, au square Maurice Gardette. Paris n’a pas de Bois de la Cambre, et cela me manque, ainsi que l’humour belge!"

Charlotte Abramow avoue ne pas aimer la foule. (photo: Wouter Maeckelberghe)
Charlotte Abramow avoue ne pas aimer la foule. (photo: Wouter Maeckelberghe)

23:00 – "Ici, j’apprécie de pouvoir manger à toute heure. J’aime aller au Jah Jah, un restaurant végétarien jamaïcain, et j’adore le poulet coco curry de chez Oh Africa!"

01:00 – "Je ne sors presque jamais. Je ne bois pas d’alcool, je n’aime pas la foule et je ne supporte pas le bruit! (rires) Par contre, je peux travailler jusqu’à trois heures du matin, regarder des séries. Ou des documentaires sur Netflix, comme celui sur le fondateur du bikram yoga: un monstre!"

Expo PrimaDonna: du 24 au 30 septembre, MAD, Brussel.

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