La déception était palpable quand les centres de fitness ont dû fermer leurs portes. On respire: il existe des alternatives pour garder l’esprit sain dans un corps sain. Confinement oblige, le home fitness, les applications de gym ou de yoga et les chaînes YouTube prennent le relais. Just do it!
Au Royaume-Uni, les journées de Diana Moran sont bien remplies. Également connue sous le nom de Green Goddess, elle était pour ainsi dire la Jane Fonda européenne dans les années 60 et 70. En tant que"fitness model" à succès, elle réalisait des vidéos présentant des exercices simples destinés à garder les Britanniques en forme.
L'application de gym Peloton a vu son chiffre d’affaires croître de 13% durant les premiers jours de la crise du coronavirus.
Quant à son surnom, elle le doit à la tenue vert vif qu’elle portait pendant ses cours. Aujourd’hui âgée de quatre-vingts ans, la "déesse verte" a ressorti la tenue de ses années de gloire: trois fois par semaine, dans l’émission matinale ‘BBC Breakfast’, elle propose les exercices qui permettront aux personnes de sa génération de rester en forme malgré le confinement.
Cette lady suit ainsi l’exemple des très nombreux centres de fitness et personal trainers qui, ces derniers jours et semaines, ont mis leur expertise en ligne pour ne pas laisser en plan leur clientèle. Le groupe i-fitness a lancé une chaîne YouTube et propose des cours collectifs en direct via Facebook. Basic-Fit s’est associé à Decathlon et organise des séances d’entraînement via Instagram TV.
Personal trainer
Mon personal trainer s’est tourné vers YouTube, ce qui me permet de faire les exercices qu’il m’impose chaque semaine sans sortir de chez moi. L’avantage majeur, c’est que je respecte les directives de confinement et qu’en plus, je n’ai pas besoin de courir comme une dératée tous les mercredis matins pour arriver à l’heure à notre rendez-vous. Ainsi, je peux choisir le moment qui m’arrange et je n’ai même plus besoin de mettre ma tenue de sport.
Il suffit de consulter le profil sur Instagram de gourou du fitness Kayla Itsines pour que le prix devienne accessoire. Ce corps, je le veux!
Et si je trouve qu’un exercice est un peu trop dur, je peux tricher: je me permets de rentrer un peu moins le ventre, de lever les bras un peu moins haut et de courir sur place comme si j’étais la ‘Green Goddess’.
Une solution qui a les inconvénients de ses avantages: pouvoir choisir avec précision l’heure de sa séance de sport signifie également qu’on peut la reporter sans risquer de se faire remonter les bretelles. Et, dans un vieux jogging, l’entraînement semble un peu moins efficace -surtout si personne ne m’encourage à persévérer, à sortir de ma zone de confort et à ne rien lâcher. Là, il n’y a personne pour me faire remarquer que je fais du fitness comme une mamie.
Chaîne YouTube: Yoga With Adriene
Cela fait un moment que les vidéos de home fitness ont beaucoup de succès, bien avant la menace de contamination. Adriene Mishler compte pas moins de 6 millions d’abonnés à sa chaîne YouTube "Yoga With Adriene". L’Américaine de 35 ans y donne des séances de yoga quotidiennes qui durent souvent moins d’une demi-heure.
Et elles sont gratuites, car elle tire ses revenus de cours en salle, de livres et de programmes sur mesure. Les tutoriels sont donc du pur marketing. Également très populaires sur YouTube, toutes les vidéos "Scientific 7 minute workout", une méthode vantée il y a quelques années par le New York Times pour sa brièveté, sa puissance et son efficacité.
Application: Sweat
Mais, comme ces dernières semaines, il n’était pas nécessaire qu’elle soit aussi courte et puissante, c’est l’application payante "Sweat" que j’ai installée sur mon smartphone. Il suffit de consulter le profil sur Instagram de Kayla Itsines, gourou du fitness au ‘killer body’ et aux 12,3 millions de followers, pour que le prix devienne accessoire. Ce corps, je le veux!
Ce qui est frustrant avec cette app, c’est que le programme Sweat commence un lundi et comme j’ai voulu m’y mette un mercredi, j’ai dû occuper les quelques jours d’attente par des entraînements libres. C’est justement ça mon problème: s’il n’y a pas de contrainte, j’abandonne...
Appareil de fitness: Mirror
Avoir un appareil de fitness chez soi est beaucoup plus motivant qu’une vidéo YouTube ou une app. Chaque fois que l’on est confronté à la réalité -il faudrait que je fasse plus de sport-, on opte pour une solution qui ne ruinera pas sa décoration. En la matière, le top du top, c’est "Mirror", lancé en septembre dernier par la start-up new-yorkaise du même nom.
À première vue, ‘Mirror’ est un miroir comme un autre, ce qui est la meilleure motivation pour s’y mettre. Sauf que ce miroir contient un écran LED qui permet de contacter directement un personal trainer. La séance est terminée? Il suffit de rouler son tapis et d’apprécier le résultat dans Mirror.
Appareil + application: Technogym
Un peu plus frappant, mais au moins aussi esthétique, le "Bike Personal" de Technogym, conçu par le grand designer Antonio Citterio et présenté l’année dernière au Salone del Mobile de Milan est top. Avec des entraînements sur mesure et la possibilité de se connecter à Zwift, l’app d’entraînement en temps réel, ce "Bike Personal" fait partie d’une ligne de produits complète, lancée en 2015 par Technogym.
Avec succès: Technogym est présent dans 32.000 centres de fitness, 16.000 hôtels, 3.000 écoles et universités et 300.000 habitations privées dans le monde. Seule contre-indication, le prix: le "Bike Personal" coûte plus de 8.000 euros.
Appareil + cours collectifs: Peloton
Quatre fois moins cher: le vélo de spinning "One Peloton", une entreprise américaine qui vend des vélos et des tapis roulants connectés à l’app Peloton, ce qui permet de participer à des sessions de formation en direct ou de demander des cours spécifiques. L’atout majeur de l’app Peloton, c’est peut-être la communauté: vous pouvez faire du sport avec des utilisateurs de Peloton ‘amis’ ou utiliser les statistiques pour comparer sa condition physique avec celle de ses amis.
Avec, bien sûr, le danger de se mettre en compétition, un phénomène que de nombreux utilisateurs de Strava connaissent. Si on fait du sport pour gagner, on risque de passer à côté de l’effet libérateur qu’il procure. Mais il s’agit manifestement d’un problème de luxe: Peloton a vu son chiffre d’affaires croître de 13% durant les premiers jours de la crise du coronavirus.
Application + équipement: Fight Camp
Si le yoga, le fitness, le vélo et la course à pied restent les principaux sports que l’on peut pratiquer entre ses quatre murs, d’autres disciplines embrayent aussi sur le principe du home fitness, et la crise actuelle ne fera qu’accentuer cette tendance. "Fight Camp" livre à domicile un équipement de boxe complet: un tapis, un sac de frappe, une paire de gants et des trackers qui mesurent l’impact des coups de poing.
Grâce à l’app qui l’accompagne, on peut faire des exercices complets sous la supervision d’entraîneurs professionnels. C’est du "full body", car la boxe rend aussi plus fort mentalement. Dans les moments difficiles, la boxe s’avère un moyen idéal pour évacuer ses tensions. Et la frustration de devoir se passer d’un entraîneur personnel depuis des semaines, et aussi de renoncer au petit café d’après séance. Uppercut émotionnel? Affirmatif. Knock-out? No way!