Testé: Animo Studio, une toute nouvelle "fitness boutique" à Bruxelles

Animo Studio a ouvert ses portes à Ixelles. Ce nouveau club de fitness, aux allures de boutique design, ne propose pas d'abonnement, mais plutôt des cours de "Disco spinning" ou de "Barre".

Cela ne devait pas ressembler à un club de fitness. Voilà l’idée qu’avaient Alexandre de Vaucleroy et Antoine Derom, les deux jeunes entrepreneurs qui viennent de lancer Animo. "Nous devons affiner le tir: les passants pensent que c’est un bar ou une boutique de design!"

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Les entrepreneurs Alexandre de Vaucleroy et Antoine Derom.
Les entrepreneurs Alexandre de Vaucleroy et Antoine Derom.

J’ai déjà bu un café moins bon dans un cadre moins joli. Chez Animo, je sirote un café La Baie dans une très jolie tasse de Vincent Van Duysen pour Serax. Et je discute avec les fondateurs sur le canapé N701 d’Ethnicraft, entouré de chaises Alu signées Muller Van Severen pour Valerie Objects.

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"Nous ne voulions pas limiter la philosophie du local à l’alimentation", précise Alexandre de Vaucleroy qui, après l’hôtellerie, s’est lancé corps et âme dans Animo. "J’ai toujours été passionné par le design", ajoute-t-il. De fait, les couleurs douces et la déco épurée s’accordent parfaitement avec le caractère brut de l’architecture de cet ancien garage.

Ici et là trônent des œuvres d’art fournies par la Galerie Patrick Derom, qui appartient au père d’Antoine. Et la bonne nouvelle, c’est que tout le monde, sportif ou non, peut venir en profiter, car le café aménagé côté rue est ouvert à tous. Autre caractéristique originale d’Animo: il n’y a pas d’abonnement.

Les couleurs douces et la déco épurée s’accordent parfaitement avec le caractère brut de l’architecture d'Animo.
Les couleurs douces et la déco épurée s’accordent parfaitement avec le caractère brut de l’architecture d'Animo.

Spinning en discothèque

"Ce qui caractérise un ‘fitness boutique’, c’est qu’il n’y a que des cours", explique Derom. "Ici, il n’est pas possible de faire une demi-heure de fitness à la carte: il faut s’inscrire à des cours spécifiques et on ne paye que pour ceux-ci."

"Nous avons l’intention d’ouvrir davantage de salles, au moins deux à Bruxelles, et peut-être aussi à Anvers."
Alexandre de Vaucleroy
Animo
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Un concept que les jeunes propriétaires, tous deux dans la vingtaine, ont importé de New York et Londres, où ils ont fait leurs études. "À Londres, le fitness généraliste a pratiquement disparu", poursuit Derom. "Il y a des studios spécialisés - boxe, bootcamp, spinning ou pilates - et on se rend dans un studio spécifique pour chacune de ces disciplines."

Dans quelle discipline Animo est-il donc spécialisé? "Eh bien, comme cette culture n’est pas encore établie ici, nous ne pouvions pas opter trop radicalement pour une spécialisation unique. Nous avons donc mis en place trois espaces spécifiques: "Ride", "Train" et "Move". 

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"Ride", comme son nom l’indique,  est une salle de vélo indoor aux allures de discothèque.
"Ride", comme son nom l’indique,  est une salle de vélo indoor aux allures de discothèque.

"Ride", comme son nom l’indique,  est une salle de vélo indoor (spinning) aux allures de discothèque. Une grosse sono et un light show allant de l’obscurité à la fièvre disco, en passant par le psychédélique, créent l’ambiance propice pour chaque cours de 45 minutes.

"Train" est l’espace qui rappelle le plus le fitness traditionnel. On y trouve une vingtaine de bancs avec des haltères, des postes d’entraînement accrochés au mur et toute une rangée de SkillMills, des tapis de course Technogym actionnés par la force de l’utilisateur. Toutes ces machines de torture ultra sophistiquées sont utilisées pour le High Intensity Interval Training, ou HIIT, un entraînement qui s’apparente au bootcamp ou au cross fit. Autrement dit, ça ne rigole pas.

"Train" est l’espace qui rappelle le plus le fitness traditionnel.
"Train" est l’espace qui rappelle le plus le fitness traditionnel.

Ballet 2.0

Enfin, "Move" est une salle baignée de lumière du jour, comme une salle de yoga classique, bien qu’ici, le yoga ne soit pas des plus reposants: "Nous visons plus l’entraînement physique que spirituel. Pourquoi ne pourrait-on pas faire du yoga sur une musique électro, par exemple?", sourit Derom. C’est également ici qu’est enseignée la nouvelle tendance, "Barre", une série d’exercices inspirés du ballet classique. 

La nouvelle tendance "Barre" est également enseignée chez Animo.
La nouvelle tendance "Barre" est également enseignée chez Animo.

Les dames qui assistent au cours de midi ont le même profil: un travail très prenant près de la place Flagey et le plaisir de venir s’étirer à la barre pendant leur pause. Sauf une certaine journaliste qui a du mal à placer la jambe sur ladite barre...

"Nous mettons tout en œuvre pour que cette pause de midi soit la plus efficace possible", promet de Vaucleroy. "Nous fournissons aussi les serviettes et les produits de douche Grown Alchemist. Un bol de granola et un café après l’entraînement, et hop, on repart au boulot!"

Salles supplémentaires

Alexandre de Vaucleroy et Antoine Derom ont tous deux une formation dans le secteur financier. De Vaucleroy (fils de Jacques, qui fut pendant des années administrateur délégué chez Delhaize et a aussi occupé des fonctions importantes chez ING et AXA) a rejoint le groupe hôtelier Zannier.

 Design belge et oeuvres d’art donnent à Animo un cadre cosmopolite.
Design belge et oeuvres d’art donnent à Animo un cadre cosmopolite.

Derom s’est offert un pas de côté en développant une application de rencontres à New York avec Claire Dufournier. "Notre app, Six Lines, est revenue à la rencontre physique, comme une alternative aux activités en ligne." Cette app a démarré sur les chapeaux de roue, en 2018, et a rapidement été repérée par des grands noms du secteur des rencontres en ligne.

"Ils pouvaient réaliser en un mois ce à quoi nous avions travaillé pendant deux ans. On nous a proposé un chouette deal, mais ni Claire ni moi n’en avions envie." Avec Animo, les ambitions sont plus grandes. "Nous avons l’intention d’ouvrir davantage de salles, au moins deux à Bruxelles, et peut-être aussi à Anvers", précise de Vaucleroy.

"Nous voulons faire d’Animo une marque lifestyle à part entière, et promouvoir le sport social."
Antoine Derom
Animo

Cependant, un certain virus particulièrement actif a entraîné un très gros retard dans la concrétisation de ces plans. "Nous fonctionnons actuellement à 50% de nos capacités. La moitié de nos vélos de spinning n’ont plus de selle. Autrement dit, nous atteindrons le seuil de rentabilité moins rapidement que prévu au départ et il faudra attendre plus longtemps pour trouver la marge nécessaire pour ouvrir une salle supplémentaire."

Animo n’est pas un club de fitness de plus.
Animo n’est pas un club de fitness de plus.

Sport social

Ce que le confinement a également rendu douloureusement évident, c’est l’importance d’une communauté en ligne, surtout pour un concept comme Animo, qui ne fonctionne pas sur base d’abonnements. Cependant, Vaucleroy et Derom réfléchissent à une manière de fidéliser leur clientèle. Une question complexe.

"Nous voulons développer un sentiment de club, également en ligne. Mais, pour cela, il faut d’abord créer une marque offline solide, et non l’inverse", détaille Derom. "Nous voulons faire d’Animo une marque lifestyle à part entière. Pour l’instant, nous proposons une collection de T-shirts à laquelle viendront s’ajouter des vêtements de sport."

Les fondateurs veulent faire d’Animo une marque lifestyle à part entière.
Les fondateurs veulent faire d’Animo une marque lifestyle à part entière.

"Nous aimerions également promouvoir le sport social. À l’étranger, il est beaucoup plus courant d’aller faire du sport entre amis et d’en faire une sortie. Notre plan consiste à collaborer avec des restaurants partenaires pour proposer un brunch le week-end à ceux qui viennent s’entraîner ici", explique Derom. "Les gens pourraient se donner rendez-vous ici, et en profiter pour faire du sport! Faire du sport ensemble, cela peut être très romantique."