Les vins naturels les plus savoureux, le premier viticulteur du Westhoek et le Saint-Esprit qui se manifeste dans une église flamande: vous trouverez tous ces délices dans ces magasins.
1 | Entre-Deux-Monts, Heuvelland
Bulles belges
Martin Bacquaert se qualifie de “fier, mais avec les pieds sur terre”. Et il a vraiment des raisons d’être fier: celui qui est un des premiers vignerons du Westhoek a contribué à la création de l’appellation Heuvelland et produit des vins repris sur la carte de nombreux restaurants.
Le nom Entre-Deux-Monts s’est imposé naturellement, autant pour les stages d’œnologie que donne le Belge à Bordeaux que pour l’emplacement du vignoble, entre le Mont Rouge et le Mont Noir. Le vigneron a choisi des cépages qui s’épanouissent sur ce terroir, comme le pinot noir, le pinot gris, le chardonnay et l’auxerrois. Grâce à son sol composé de sable, de limon, de grès ferreux et d’une touche de silex ainsi que la proximité de la mer du Nord, située à moins de 35 kilomètres, Bacquaert élabore des vins blancs et rosés qui offrent une subtile acidité.
Les vins pétillants, élaborés selon la méthode champenoise traditionnelle, sont tout aussi recommandés. Le fleuron est le Wiscoutre, un délicieux blanc de blancs.
2 | L’Odyssée des Arômes, Grez-Doiceau
Vin nature et bio
Dénicheur de flacons rares et de vignerons pointus, Laurent Mélotte est un pionnier de l’importation directe de vins bio et nature en Belgique. “Le professeur, la référence”, pointe son ami Baudouin Galler, patron du restaurant Les Coudes sur la table, table festive s’il en est.
On associe le grossiste au vin naturel, ce qu’il ne regrettera pas vu qu’il a découvert les plus grands vignerons du genre, mais on a envie d’ajouter que Laurent est bien davantage qu’un grand connaisseur des vins naturels sans sulfites. Laurent aime d’abord les vignerons, hommes et femmes, qui font les vins qu’il a appris à aimer. Des vins qui peuvent avoir des défauts si l’on se réfère aux canons de la profession, mais qui, surtout, offrent l’ivresse la plus douce. On ne va pas énumérer les noms repris dans le portefeuille de son commerce, l’Odyssée des Arômes, on aurait l’embarras du choix: ils sont plusieurs dizaines, dont les plus grands, notamment Pierre Overnoy ou Jean-François Ganevat, dans le Jura, Mark Angéli, en Loire, la famille Mosse ou Georges Descombes.
3 | Brasserie Heilig Hart, Wetteren
Microbrasserie
Les églises désacralisées sont transformées en centres de fitness, restaurants, salles d’escalade ou galeries d’art. Hans Dusselier, distributeur de vin nature et de saké, a eu une autre idée: en 2016, il a acheté l’église de Kwatrecht, un village en Flandre Orientale, pour y installer une microbrasserie et un bar. Avec son fils Victor, il brasse des bières très originales et au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Le Père représente les styles classiques tels que les bières saisonnières, les doubles et les triples. Le Fils fait référence aux brassins expérimentaux. Et le Saint-Esprit désigne les bières qui fermentent spontanément dans la cuve de refroidissement de l’église.
Les hybrides bière-vin, qui mûrissent dans des amphores, sont très particuliers. “Nous utilisons uniquement des ingrédients bio, respectueux de la biodiversité et n’employons aucun additif”, précise Dusselier. “Certaines bières ont un goût légèrement différent en fonction du millésime. En effet, nous utilisons un autre moût chaque année et continuons également à affiner nos recettes.”
L’église attire des pèlerins brassicoles venus de Belgique et de l’étranger. De nombreux chefs viennent également à l’église, dont Willem Hiele*, qui sert la Custodia avec son plat signature, la bisque de crevettes de la mer du Nord.