Stéphane Sertang, CEO du groupe Ginion,  possède une cinquantaine de voitures de collection.
Stéphane Sertang, CEO du groupe Ginion, possède une cinquantaine de voitures de collection.
© Alexander D'Hiet

De Ferrari à BMW, ce collectionneur possède 50 voitures mythiques

L’univers des collectionneurs est fait de rêves, de possessions et (parfois) d’obsessions. Cette semaine, la fantastique collection de voitures de luxe de Stéphane Sertang.

"Je n’ai pas de mancave", assure-t-il. Pourtant, Stéphane Sertang (55 ans) a transformé cet espace industriel bruxellois en un lieu magnifiquement aménagé. Seule une partie de sa collection y est exposée, mais cela suffit à nous laisser sans voix. Son beau-père, Freddy Ginion, a commencé par une simple station-service en 1966, avant de devenir concessionnaire BMW l’année suivante. Son oncle aussi avait une concession.

Sur ces bases solides, Sertang et son épouse, Annick Ginion, ont bâti un véritable empire. Jusqu’à récemment, le groupe Ginion comptait des concessions BMW, Volvo, Mini, Ferrari et Maserati, tout en assurant l’importation exclusive de McLaren et Rolls-Royce. Après une série de cessions, en 2022, seule Ferrari est restée, avec Francorchamps Motors à Bruxelles et au Luxembourg. C’est alors que Sertang a restructuré le groupe pour se concentrer sur la mobilité verte, les infrastructures de recharge ainsi que les voitures de collection et de loisirs, via des entités comme Ginion Classics et Master Switch qui organise des rallyes.

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Sa collection personnelle est le reflet de cette riche histoire. Combien en a-t-il? "Un certain nombre", répond-il avec un sourire énigmatique. Le total est proche de cinquante. "Ça va vite."

Stéphane Sertang

CEO du groupe Ginion

◆ Voiture de tous les jours: BMW iX (2023).
◆ La première: "La Honda CRX (1983) de ma mère."
◆ Les préférées: "La BMW 328 (1937) et la Ferrari F430 Scuderia Spider 16M (2009)."
◆ La pire: la Maserati 3500 gt touring superleggera (1959).
◆ Le rêve: "une Mini Cooper classique ayant participé au Rallye de Monte-Carlo."

Fan de Mini

"Nous sommes fans des Mini!", s’exclame-t-il en riant. "Chaque membre de la famille en possède au moins une. Moi aussi, quand je veux rester incognito.» Sur une plateforme surélevée se trouvent deux exemplaires de la très luxueuse Cooper S Series 2 Inspired by Goodwood (2015), l’une manuelle, l’autre automatique. La peinture, le cuir, les inserts en bois, les tapis en laine et le ciel de toit proviennent directement de Rolls-Royce. Un peu plus loin, une John Cooper Works (2010), la version la plus rapide de Mini, attire l’attention. "Nous l’avons beaucoup utilisée: elle a 18.000 kilomètres au compteur. J’ai également une Série 1 (2003), avec laquelle nous avons participé au Mini Challenge."

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Ni toit ni de pare-brise: la Ferrari Monza SP2 est pour les spartiates fortunés.
Ni toit ni de pare-brise: la Ferrari Monza SP2 est pour les spartiates fortunés.
© Alexander D'Hiet
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La BMW E30 M3 (1991) occupe également une place particulière dans son histoire. "Quand j’ai rencontré mon épouse, nous avions un coupé et rêvions d’un cabriolet blanc avec intérieur en cuir noir. J’ai déniché cette voiture de 1991 en 2015. À part la capote, elle n’a jamais été restaurée. Elle vaut aujourd’hui plus que son prix d’origine."

Une BMW Z1 de 1991 attire le regard. "Un cadeau de mon beau-père à mon épouse. Bien qu’elle ait choisi la couleur ‘Fun Gelb’, elle n’aime pas les voitures trop voyantes et donc, elle ne l’a jamais conduite. Nous avons aussi une version Alpina (1990), dont le premier propriétaire a méticuleusement documenté l’historique: je perpétue cette tradition", ajoute-t-il.

Mille Miglia

La BMW Z8 (2000) fait partie de ses préférées. "Une voiture moderne et confortable au design classique, inspirée de la 507 (1957) avec laquelle j’ai participé pour la première fois aux Mille Miglia en 2008." Autre pièce d’exception: la M1 Procar (1979), la version de course de la voiture qui a marqué l’entrée de BMW dans l’univers des supercars. "Nous l’utilisons pour des trackdays, même si je ne suis pas le meilleur pilote", avoue-t-il.

Cet espace bien rempline rassemble qu’une partie de la collection.
Cet espace bien rempline rassemble qu’une partie de la collection.
© Alexander D'Hiet

"Mon épouse et mes deux filles sont aussi très impliquées dans la collection", poursuit Sertang en pointant la BMW 328 rouge de 1937. "Avec cette voiture, nous avons déjà participé cinq fois aux Mille Miglia. Un second exemplaire est en cours de restauration chez BMW Classic. Ma BMW 3.0 CSL ‘Batmobile’ (1974) s’y trouve également. Seulement 167 exemplaires de ce modèle ont été produits. Entre 1975 et 1979, elle a remporté chaque année le Championnat d’Europe des voitures de tourisme."

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Sertang a aussi une passion pour Ferrari. "En 2007, la 308 GTS (1977) a été ma première Ferrari." Si sa Ferrari 250 GT Pininfarina Convertible (1960) n’est pas sur place, sa 275 GTS (1965), signée par le pilote de F1 Charles Leclerc, l’est. "C’est le 4E exemplaire des 200 produits. Elle a été exposée au Salon de Bruxelles en 1965. En 2019, elle a été mise en vente lors de l’Amelia Auction en Floride, où je l’ai achetée pour 1.325.000 euros. Elle a été restaurée chez Ferrari Classiche, à Maranello."

Tailor made

La Monza SP2 (2021) est de la couleur "Rosso Barchetta" emblématique de Ferrari. Ce modèle fait partie de la série hyper exclusive Icona, inspirée des premières voitures de course. Les sièges sont revêtus de cuir spécialement traité pour mieux résister à la pluie, car la voiture est dépourvue de toit. Les Monza SP1 (monoplace) et SP2 ont été produites à 499 exemplaires et intègrent le programme Tailor Made, qui permet une personnalisation totale. À leur sortie, elles coûtaient environ 1,5 million d’euros hors taxes, mais leur valeur a presque doublé depuis. "Oui, elles sont très chères, mais une voiture comme celle-ci, c’est plus qu’une question d’argent: c’est du travail artisanal", déclare Sertang.

Sertang adore les ferrari,tant les modèles anciens que contemporains.
Sertang adore les ferrari,tant les modèles anciens que contemporains.
© Alexander D'Hiet

Sa 812 Competizione (2023) est également une création sur mesure. "La couleur rouge spécifique et le numéro 4 font référence à la 312 B2 à bord de laquelle Jacky Ickx a couru au début des années 1970. La voiture a aussi hérité des jantes et finitions intérieures dorées des voitures de F1 de l’époque. Cette année, mon frère et moi l’avons pilotée sur circuit lors du Grand Prix de Miami."

Autre pièce unique: la SF90 Spider (2021), la première Ferrari plug-in hybride, affichant pas moins de 1.000 chevaux. "Ce modèle célèbre les 90 ans de la Scuderia Ferrari", explique Sertang. "Cet exemplaire unique arbore un dégradé intégrant toutes les nuances de rouge qui ont marqué l’histoire de Ferrari."

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