"J'ai mis des années à trouver ce Land Rover Pick-Up de 1956"

Certains Land Rovers de Karl Gestels ont servi de poulailler ou de cheval de trait. Sa pièce maîtresse est le Series I 107 Pick-Up de 1956.

AUTOBIOGRAPHIE :

Karl Gestels ,Fabricant de mobilier
La première: Ford Escort (1980). "Elle m’a coûté 50 euros."
Voiture de tous les jours: Land Rover Defender Utility (2015).
La meilleure: Land Rover 110 2.5 NA Diesel Soft Top (1986).
La pire: Ford Scorpio (1990).
Vendue avec regret: Mercedes-Benz 200D ‘Heckflosse’.
Le rêve: Humber (1935).

"Je voulais une activité annexe complètement différente de mon métier", déclare Karl Gestels, 53 ans. "Les vieux Land Rovers n’ont rien de complexe, le circuit électrique est celui d’une mobylette! On peut donc y travailler soi-même. J’ai acheté le premier il y a presque 15 ans: un 110 2,5 NA Diesel Soft Top. C’était un ancien véhicule militaire des Pays-Bas à carrosserie ouverte que j’ai transformé pour le hors-piste."

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"Ensuite, avec des potes du scoutisme, nous avons fondé un petit club informel, le Land Rover Team Hageland. Aujourd’hui, nous sommes douze et, deux fois par an, nous partons en Angleterre."

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"Nous allons également dans les Ardennes flamandes, mais le hors-piste n’est pratiquement plus autorisé en Belgique. Du coup, nous allons principalement dans le nord de la France avec Globe Adventures, qui organise des excursions d’une journée ou d’un week-end. Et nous rêvons d’aller en Islande."

"J’ai vendu ce premier Land Rover à un de mes amis", poursuit-il. "Et j’ai acheté ce 110 V8 (1986) qui a été construit à 11.000 exemplaires. Je l’ai trouvé aux Pays-Bas, où il avait servi comme cheval de trait sur la côte. Le moteur V8 développe 150 chevaux, mais il est lent."

Il n’existe que 11.000 exemplaires du 110 V8 de 1986 (à gauche). Le Defender Utility (à droite) a été livré neuf en décembre 2015.
Il n’existe que 11.000 exemplaires du 110 V8 de 1986 (à gauche). Le Defender Utility (à droite) a été livré neuf en décembre 2015.

Nous remontons plus loin dans le temps. "Mon Series IIA (1964) a un empattement court, 88 pouces. Il s’agit d’un prototype. Je l’ai trouvé près d’ici, dans un pré où il servait de poulailler, et pourtant, il a démarré direct. L’arrière était pourri et il avait un moteur Peugeot. Sinon, il est d’origine. Depuis, j’ai trouvé le moteur adéquat."

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Le Land Rover Series IIA (1964) a un empattement court de 88 pouces: c’est un prototype.
Le Land Rover Series IIA (1964) a un empattement court de 88 pouces: c’est un prototype.

Pour sa pièce maîtresse, nous devons aller chez Koen Cresens, un des fameux scouts. Cet informaticien du ministère de la Défense bricole des Land Rovers. Il en a huit et ses amis en ont entreposé plusieurs dans son hangar. "Ils m’ont forcé à l’aménager!", s’exclame-t-il en riant.

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©Thomas Vanhaute

"Nous sommes copains comme cochons. Bientôt nos enfants pourront se marier entre eux! Nous nous amusons beaucoup ici. Nous rigolons, bricolons et buvons une bière."

Le collectionneur nous montre un pick-up. "Après des années de recherche, j’ai trouvé ce Series I 107 Pick-Up (1956) lors d’une vente aux enchères en ligne en Suède l’an dernier", explique-t-il. À l’arrière, il est écrit "För Tjänstebruk" ("à l'usage du service").

"Il a servi de véhicule de service dans un aéroport, ce qui explique peut-être son faible kilométrage, 13.114 kilomètres, mais il est possible que le compteur ait fait plusieurs tours vu qu’il n’a que cinq chiffres."

"Nous avons déjà ressuscité le moteur!", se félicite Gestels. "Par contre, le châssis est pourri: un nouveau a été commandé chez Richards Chassis en Angleterre, la seule société reconnue par Land Rover pour l’homologation. Techniquement, il devrait être prêt l’été prochain. Sa valeur marchande est d’environ 25.000 euros, mais en définitive, je pense que j’aurai dépensé moins – en plus, nous nous sommes bien amusés!"

"J’ai trouvé mon Series IIA (1964) près d’ici, dans un pré où il servait de poulailler, et pourtant, il a démarré au quart de tour."
Karl Gestels

Le Defender Utility a été livré neuf en décembre 2015. Un mois plus tard, le rideau est tombé sur ce modèle qui était resté fondamentalement le même depuis 1948. "Je voulais un des 50 derniers exemplaires de Belgique. J’ai attendu jusqu’à ce qu’ils soient tous vendus, mais j’en ai quand même trouvé un."

"Ensuite, 31 exemplaires ont encore été livrés. Ce dernier avatar a un style de conduite totalement différent, mais ça reste un tracteur. Il est équipé de la climatisation et de meilleurs sièges -chauffés! Il a 38.000 kilomètres au compteur: pour que ça n’augmente pas trop, je ne le prends pas pour voyager. Ils sont déjà vendus à des prix exorbitants: il faut compter au moins 50.000 euros, plus que le prix d’un neuf!"

"Choisir Land Rover a fait l’objet d’importantes études en psychologie!", s’amuse Cresens. "Il n’y en a pas deux qui soient les mêmes, on peut les adapter entièrement en fonction de ce que l’on souhaite. Et les pièces sont bon marché, surtout par rapport à celles d’un Toyota Land Cruiser. Mais bon, il en a aussi moins besoin", conclut-il en souriant.

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