Le collectionneur fou de véhicules majestueux

À 14 ans, Jean Tilmans reçoit une Mercedes et tombe fou amoureux des véhicules de collection. Sa pièce préférée: le Stanley Steamer Mountain Wagon, un bus à vapeur.

En face de chez Jean Tilmans (71 ans) se trouve un rouleau compresseur de 1938. "Mon grand-père en avait un à vapeur en 1920. Mon père n’en avait plus, car dans les années 50, ils ont été convertis au diesel, mis à la ferraille ou au musée. En en achetant un, j’ai réintroduit le monde de la machine à vapeur dans la famille. Nous sommes devenus membres du Stoomwalsenclub Nederland. La vapeur est le fil rouge de ma vie."

Ancêtre à vapeur de l'autobus

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Sur le site de l’ancienne entreprise, le Limbourgeois a aligné ses cinq ancêtres. "C’est à la fin des années 80 que j’ai vu le Stanley Steamer Mountain Wagon (1913) au Stoomfestival à Almere-Haven. Le propriétaire ne voulait pas le vendre, mais j’ai finalement pu l’acquérir."

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Sa pièce préférée: le Stanley Steamer Mountain Wagon, un bus à vapeur.
Sa pièce préférée: le Stanley Steamer Mountain Wagon, un bus à vapeur.
©Thomas Vanhaute
"La vapeur est le fil rouge de ma vie."
Jean Tilmans
Collectionneur

Aujourd’hui, le véhicule - un précurseur de l’autobus - trône dans le salon de sa maison abandonnée, où une fenêtre a été remplacée par un portail. La cheminée est couverte de trophées, dont le Klara und Karl Zimmerpreis, remporté lors d’une exposition à Baden-Baden, en Allemagne.

Le véhicule développe 30 chevaux et a quatre banquettes pour accueillir 12 personnes. "La marque a existé jusqu’en 1927. Ensuite, la vapeur a cédé la place à l’essence. Le rouleau compresseur fonctionnait au bois, au charbon ou à la paille, mais celui-ci marchait au pétrole."

Lancer le Steamer Mountain Wagon prend une heure et demie. "Il faut commencer par faire bouillir 70 litres d’eau, ensuite augmenter la pression jusqu’à 31 bars. Le réservoir contient 250 litres d’eau et consomme quatre à cinq litres au kilomètre."

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Il nous montre les robinets et les manettes qui permettent de mettre le véhicule en marche. "À tous les coups, il y a quelque chose qui cloche. Regardez ces tuyaux: un peu de rouille, un peu d’herbe, une fuite, une soupape qui coince et c’est fichu! Pourtant, je le conduis plusieurs fois par saison. Près d’Osnabrück, il y a un circuit de cinq jours où nous parcourons une centaine de kilomètres par jour. Le véhicule pèse 2,5 tonnes et n’a qu’un frein à tambour sur les roues arrière."

Le Steamer Moutain Wagon prend une heure et demie à démarrer.
Le Steamer Moutain Wagon prend une heure et demie à démarrer.

De père en fils

Sa passion pour les véhicules a commencé avec la Mercedes 170 (1951). "En 1957, mon père s’est lancé dans les engins militaires mis à la casse. Lorsqu’il a étendu son champ d’action, il a acheté des camionnettes Deutz à Vaals, aux Pays-Bas. Un beau jour de 1966, j’ai eu la chance de l’accompagner. J’avais 14 ans et je me souviens d’une place où étaient garés des dizaines de camions et de rouleaux compresseurs. Quand j’ai vu cette Mercedes, j’ai eu le coup de foudre! Et quand je suis rentré de l’internat, quelques semaines plus tard, elle était là: une surprise de mon père!"

"C’est ici que je la conduisais quand j’étais adolescent. Le samedi après-midi, je parcourais 40 à 50 kilomètres. Lorsque j’ai eu mon permis de conduire, j’ai dû supplier le collège de m’autoriser à venir à l’école avec cette voiture. Elle était couverte d’autocollants: on ne voyait presque plus sa carrosserie kaki. Après la vente de l’entreprise, en 2003, j’avais du temps, de l’argent et pas de travail, ce qui m’a permis de la restaurer: le kaki a été remplacé par du noir, presque tout a été réparé et l’intérieur a été refait."

La Morgan 4/4 cabriolet (1973) (tout à gauche) est la préférée de Mme Tilmans qui aime prendre l’air cheveux au vent.
La Morgan 4/4 cabriolet (1973) (tout à gauche) est la préférée de Mme Tilmans qui aime prendre l’air cheveux au vent.

"Quand ma belle-fille était enceinte, nous ne pouvions pas savoir si elle attendait un garçon ou une fille. À la maternité, j’ai découvert que c’était un Mathis. En je me suis exclamé: 'Félicitations pour ta nouvelle voiture!': ils m’ont demandé si j’avais trop bu. Pour son premier anniversaire, je lui ai acheté la Mathis EMY 4 (1929)."

"Au volant de la voiture à vapeur, nous allions régulièrement en Grande-Bretagne. À Beaulieu, dans le comté du Hampshire, j’ai repéré l’Austin Seven (1932), un coup de cœur. Je l’ai achetée et confiée à Trevor Hirst, un ami qui habite à quelques kilomètres de là. Je connaissais son père David grâce au monde des machines à vapeur. Je ne m’entends pas très bien avec ma famille, mais ce cercle est une sorte de famille pour moi: je lui dois beaucoup."

Il pointe la dernière de la rangée. "Morgan est un des derniers constructeurs automobiles anglais et c’est une vraie voiture. Depuis des années, nous allions à la foire de Maastricht. Quand j’ai vu la 4/4 (1973) exposée, j’ai lancé: 'Celle-là, je l’achète!' Mon épouse, Julia, aime beaucoup aller prendre l’air, cheveux au vent. Pas à la mer, mais dans la Morgan. Cette voiture, elle l’aime. L’autre, elle l’a subie."

La Mercedes-Benz 170 (1951) lui appartient depuis 57 ans.
La Mercedes-Benz 170 (1951) lui appartient depuis 57 ans.
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La collection de Jean Tilmans

  • Voiture de tous les jours: Audi Q7 (2017).
  • La meilleure: Hymer Grand Canyon S (2018), un camping-car basé sur un Mercedes-Benz Sprinter.
  • La pire: Ford Scorpio (circa 1985). "Elle a pris feu."
  • Vendue avec regret: aucune.
  • Le rêve: "Nous n’avons plus beaucoup de rêves, mais j’aimerais avoir une Morgan 3 Wheeler."